Casoni : "Il y a trop de joueurs moyens pour l'OM"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 07/10/2016 à 07:00
En cette semaine de trêve internationale, il est intéressant de faire un point au premier quart du championnat sur cet OM de fin d'époque. La fin d'une ère qui n'a jamais su donner un véritable élan et dont l'équipe sur le terrain symbolise bien cette absence de corps. En attendant le nécessaire coup de fouet impulsé par la future direction, Le Phocéen a sollicité l'avis d'un ancien défenseur de légende, Bernard Casoni, pour poser un premier jugement sur cet OM sans éclat. Un Caso circonspect devant cette équipe bricolée lors du dernier mercato :"Beaucoup de joueurs sont arrivés, avec des états de forme différents. C'est difficile de mettre quelque chose en place avec ça, même s'il y a la qualité des joueurs aussi. Il y a trop de joueurs moyens pour l'OM, notamment sur le plan défensif, même s'il y a un Doria qui est mieux que ce que l'on pensait. Ça ne respire pas la confiance, ça recule beaucoup. Pourtant, ils font des matches intéressants, comme à Nice. Je me suis régalé en regardant ce match, mais ça défend très mal, ça recule tout le temps. Pareil à Angers, ils étaient à trois mètres de leur but, comment voulez-vous que le gardien intervienne, même si c'est aussi à lui de leur dire de monter. Mais c'est d'abord aux défenseurs de dire stop, et de défendre en avançant. Il manque des joueurs de caractère, avec du vécu. Ce n'est pas donné à tout le monde de s'imposer à Marseille".
Si l'absence de joueurs de caractère ne se discute pas, les supporters pointent aussi du doigt leur entraîneur. Ils reprochent à Franck Passi un manque de moelle, mais aussi de sérieuses carences en matière de coaching. "Je ne sais pas ce qu'il fait à l'entraînement, plaide Casoni, et je ne suis pas là pour lui donner des leçons. Il fait aussi avec les moyens du bord. Sur le papier, son effectif n'est pas mal, mais regardez des équipes comme Toulouse. Elles n'ont pas bougé et continuent dans la lignée de la fin de saison dernière, il y a une cohésion qui n'existe pas à l'OM, en plus du degré de forme des joueurs qui sont arrivés. Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain, ce n'est pas que Passi sur la touche qui peut les empêcher de reculer". Sur ce constat, on ne peut s'empêcher de penser au tragi-comique épisode Lassana Diarra et à l'impact de son absence sur le contenu des matches. "Évidemment, avec le Diarra des six premiers mois de la saison dernière, ce n'est pas pareil. C'est un joueur de très très haut niveau et l'OM en a besoin. J'aime aussi Bafé Gomis, qui pèse beaucoup devant, qui va au pressing, montre l'exemple. Devant, c'est un peu plus complémentaire, alors que la saison dernière il y avait beaucoup de profils de joueurs identiques avec les Cabella, Thauvin, Alessandrini. Ils avaient du mal à lâcher le ballon. Là, c'est un peu plus varié, avec des qualités différentes".
Enfin, Caso attend de pied ferme l'arrivée de l'équipe McCourt pour retrouver un OM qui ressemble à celui qu'il a connu. Pour lui, le choix du pilote et sa capacité à travailler comme il l'entend feront la différence. "Il va falloir voir les hommes mis en place et la ligne directrice qu'ils choisiront. C'est une question de moyens et d'objectifs. Il y a eu beaucoup de bricolage ces dernières années, et un gros manque de sérénité. Ce n'est pas un hasard si seul Didier Deschamps a réussi. Tant qu'il a travaillé comme il le voulait, avec les joueurs qu'il voulait, il a eu des résultats. On l'aime ou on ne l'aime pas, mais tant qu'il avait le pouvoir, les choses étaient claires. Quand ce n'était plus le cas, c'était terminé". Un message clair envoyé à la future direction. À une certaine époque, l'éphémère Philippe Troussier avait lâché l'affaire en déplorant qu'il y avait "trop de boss à l'OM". Une erreur à ne surtout pas renouveler.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Bernard Casoni en vidéo.