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Interview

Bouchet : "Pourquoi Pape a accepté de me rejoindre à l'OM"

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 02/04/2020 à 01:00

Bouchet : "Pourquoi Pape a accepté de me rejoindre à l'OM"Bouchet : "Pourquoi Pape a accepté de me rejoindre à l'OM"

L'ancien président de l'OM explique comment il a bataillé pour faire venir Pape Diouf comme manager général de l'OM en 2004.

Suite à la disparition de Pape Diouf mardi soir, les hommages du football marseillais et français ne cessent de se succéder. Des hommages sincères et respectueux, à l'image de l'ancien président de l'OM. Aujourd'hui, Le Phocéen a décidé de retracer la genèse de l'arrivée de Pape à la tête du club en 2004. Une idée du président de l'époque Christophe Bouchet, à qui il succèdera par la suite. L'actuel maire de Tours nous raconte comment il a dû batailler pour convaincre son ami de le rejoindre dans l'aventure, et ce ne fut pas facile. Interview :

Comment l'idée de faire venir Pape Diouf à vos côtés à l'OM a-t-elle germé ?

Christophe Bouchet : "Il faut savoir que j'échangeais déjà avec Pape avant que je prenne la présidence de l'OM en 2002. À cette époque, Robert Louis-Dreyfus était un peu paumé avec le club et je lui conseillais depuis longtemps de travailler avec Pape. Ils avaient échangé tous les deux, mais ce n'était pas allé plus loin. Lorsque je suis arrivé en 2002 à l'OM, nous parlions souvent ensemble car nous étions amis depuis longtemps. Lui travaillait à La Marseillaise et moi comme correspondant de l'AFP à Marseille. Assez rapidement, je lui ai proposé de travailler avec moi, car il y avait entre nous une amitié et une loyauté très fortes, ce qui est important dans ce milieu souvent hostile. Il m'a longtemps dit non, car il était agent et il avait un portefeuille de joueurs très important. Il était intraitable en affaires, il ne transigeait sur rien, et il gagnait très bien sa vie, donc il était heureux comme ça".

Comment l'affaire s'est-elle débloquée en 2004, alors ?

CB : "De manière assez étrange. À l'époque, Laurent Blanc avait fait une opération de communication pour exprimer son désir de venir comme manager à l'OM. Cela tombait à un moment où on jouait un 16e de finale de coupe UEFA à Dnipropetrovsk. Pape m'appelle et me dit : "Christophe, tu ne peux pas faire ça !". Je lui demande quoi, et il me dit que je ne peux pas prendre Blanc, que c'est une très mauvaise idée. Je lui réponds qu'il est gentil, mais que je lui ai proposé le poste à plusieurs reprises et qu'il l'a refusé. Il me propose alors de nous rencontrer lorsque je rentre d'Ukraine le lendemain. À partir de là, les choses se sont débloquées et c'est comme ça que Pape est arrivé à l'OM comme manager général".

L'évidence, c'était sa connaissance du marché, du milieu, des joueurs ?

CB : "Oui, il était important pour moi de renforcer l'OM avec des gens très compétents. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, le club était un champ de ruines où tout partait dans tous les sens. L'idée était d'avoir un noyau d'hommes solides et fidèles au club et à son actionnaire. Sa connaissance du marché et son carnet d'adresses étaient très solides, des critères qui n'existaient plus à l'OM depuis trop longtemps. De plus, il connaissait parfaitement les joueurs de l'OM en étant agent de certains d'entre eux, comme Didier Drogba et Samir Nasri. Son arrivée nous faisait gravir une marche supplémentaire dans le dispositif".

Comment s'est passée la transition entre son job d'agent et son arrivée au club ?

CB : "De manière claire et intelligente. Il a vendu son portefeuille à ses collaborateurs Pierre Frelot et Étienne Mendy et tout s'est fait dans les règles".

Pour conclure, il reste pour vous un grand personnage de l'OM ?

CB : "J'ai un regard singulier, car c'était avant tout mon pote et j'ai bataillé pour le faire venir. Il a su trouver la bonne distance avec les différentes forces qui s'exercent sur le club, comme les politiques, les dirigeants de la Ligue, les supporters, les joueurs... Il avait cette autorité naturelle qui faisait qu'on n'allait pas le chatouiller ou lui taper sur le ventre, mais il savait avoir un comportement amical et respectueux avec les gens. Et puis, il était tellement fier du parcours qu'il s'était bâti. Fier pour lui, pour sa famille et pour l'Afrique. C'était vraiment marquant et je suis très ému aujourd'hui".