Bosquier : "Des joueurs comme Bonnel, on n'en fait plus"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 13/02/2018 à 16:34
On a appris ce mardi la disparition de Jo Bonnel, légendaire milieu de terrain du grand OM du début des années 70. Atteint d'une grave maladie depuis plusieurs années, il s'est éteint à l'âge de 79 ans, plongeant dans la peine ses coéquipiers de l'inoubliable doublé coupe-championnat en 1972.
Parmi eux, l'ancien défenseur olympien Bernard Bosquier, qui l'a côtoyé à l'OM et en équipe de France. Il se souvient de ce joueur en or pour le Phocéen.
Bernard, que t'inspire la disparition de Jo Bonnel ?
Bernard Bosquier : "Je savais qu'il était malade depuis longtemps, j'avais des nouvelles par son neveu que je connais bien. C'est très triste. En un mois, j'ai perdu trois de mes coéquipiers en équipe de France avec lui, Jacky Simon et Philippe Gondet".
Il était considéré comme l'un des plus grands milieux de l'histoire du club ?
B.B : "Absolument. Des joueurs comme ça, on n'en fait plus. Il avait un physique incroyable, malgré sa petite taille, et il jouait chaussettes baissées, sans protège-tibias. Il était méchant, il marquait des buts et il avait un mental d'acier. J'ai fait deux saisons extraordinaires avec lui. Auparavant, il jouait à Valenciennes, et je peux vous garantir que personne n'aimait jouer contre lui !".
On dit qu'il était le patron des équipes où il jouait...
B.B : "C'est ça. Il était partout au milieu, on l'appelait le marathonien, il faisait mille kilomètres par matches ! En plus, il avait une formidable vision du jeu et était très fort devant le but. Tous ceux qui ont eu la chance de jouer avec lui vous diront que c'était un super joueur".
Il a même été élu dans l'équipe du 20e siècle de l'OM !
B.B : "Oui, c'est normal. Et on ne dit pas ça pour faire plaisir, il le méritait. Après, il a été notre entraîneur en 1973, mais il n'a pas eu beaucoup de chance, parce qu'on avait pris 6 buts à Cologne en coupe d'Europe. Mais il faut retenir le formidable joueur qu'il a été, et le formidable coéquipier aussi. En déplacement, après le diner, avec lui, Skoblar et d'autres cadres de l'équipe, on restait des heures à discuter des adversaires, des joueurs à surveiller. Il y était pour beaucoup là-dedans".
On imagine que vous allez reprendre contact avec vos anciens coéquipiers ?
"B.B : "Oui, comme toujours dans ces moments-là, malheureusement. C'est dommage, le club pourrait réunir les joueurs qui ont marqué son histoire de temps en temps comme on le fait ailleurs. À notre âge, le temps passe vite...".