Bosquier : "Certains devraient se bouger"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 08/10/2013 à 11:15
Après la défaite dimanche dans le choc de la 9e journée face au PSG, notre consultant Bernard Bosquier a accepté de revenir sur le revers infligé à l'OM.
Après la défaite dimanche dans le choc de la 9e journée face au PSG, notre consultant Bernard Bosquier a accepté de revenir sur le revers infligé à l'OM par les hommes de Laurent Blanc. L'ancien Olympien évoque également le cas d'Élie Baup, et le rendement de certains joueurs.
Bernard, comment expliquer cette défaite face au PSG ?
Bernard Bosquier : "Sur ce que j'ai vu du match, on avait l'impression que l'équipe de Paris était à 11 et l'équipe de Marseille à 10. Je ne comprends pas cette façon de jouer. Je n'ai pas compris pourquoi se cantonner à 1-0, alors qu'on est à la maison et que tout est possible, puisque l'OM avait marqué un but et bien débuté le match. Je ne comprends pas du tout. Il y a des choses qui ne s'expliquent pas. C'est assez surprenant."
Même à 1-1, on a eu l'impression que l'OM n'a pas cherché à mettre Paris en danger...
B.B. : "On a l'impression que cette équipe a peur. Mais peur de quoi ? On est à Marseille, à domicile, à 11 contre 10... Limite on prend les gens en individuel, et on laisse Nkoulou derrière pour colmater. Il faut prendre des risques dans la vie. Je veux bien jouer petit, pour gratter un point, mais là, on pouvait leur poser des problèmes. Mais il y a peut-être des joueurs qui devraient se bouger un peu plus. Quand je vois jouer Ibra, ou Cavani qui se retrouve arrière gauche, qu'on arrête de parler d'argent, car ces joueurs ne donnent pas l'impression d'avoir de gros salaires, ils donnent l'impression d'adorer le foot, et de jouer pour leur club."
Vous avez vu des contre-performances chez les joueurs marseillais ?
B.B. : "J'ai vu des performances qui n'apportent rien. Je n'ai rien contre Khalifa, mais en 20 minutes, on ne le voit pas. Payet n'a mis qu'un tir, et puis je trouve qu'on cherche trop Valbuena. Il n'y a pas que lui dans l'équipe. Il faut que d'autres joueurs se positionnent pour pouvoir amener le danger devant le but. Si je suis entraîneur, je mets un ou deux joueurs sur Valbuena pour le museler, et je sais que Marseille n'aura pas de jeu d'équipe."
Élie Baup cristallise pas mal les critiques, quel est votre avis là-dessus ?
B.B. : "Il en prend plein la figure, car il joue petit bras. Il ne veut pas prendre de risque. Il ne veut pas prendre de buts. Dans la vie il faut prendre des risques. Qu'on en prenne 2, 6 ou 8, peu importe. Qu'on arrête avec ce Clasico. Ce ne sont que trois points. Je préfère à la limite qu'on perde contre Paris, et qu'on gagne les 5 matchs qui suivent, ça voudra dire qu'il y aura 15 points de plus. Il faut prendre des risques, il y a 40 000 personnes au stade. Et puis je ne comprends pas ces changements à 10 ou 15 minutes de la fin, ou alors il faut faire rentrer des gens qui ont envie de jouer, et je ne trouve pas cette attitude chez certains joueurs. Peut-être que Baup les voit à l'entraînement, mais ce qui m'intéresse c'est le match et que les gars se défoncent."
L'OM a perdu tous ses gros matchs, c'est donc peut-être un OM qui a des limites ?
B.B. : "C'est une équipe qui va finir dans les trois-quatre premiers. Quand on voit les autres équipes comme Lyon qui en prend 5, ou Rennes qui perd chez lui, il n'y a pas vraiment de grosses équipes. Il ne manque pas grand-chose à l'OM pour faire des exploits, mais quand on joue contre des grands, il ne faut pas avoir peur de mettre le pied, de se faire respecter ici à Marseille. On a l'impression que les équipes viennent ici récolter des points. Dans la vie de tous les jours, il faut se battre, c'est pareil dans le football. Je suis obnubilé par des gens comme Ibrahimovic, Cavani ou Verratti qui donnent l'impression d'avoir envie de jouer, et je n'ai pas cette impression à l'OM. Ce n'est pas une critique, mais une constatation. Il manque cette fougue, cette hargne, et peut être aussi la technique. C'est ce qui me gêne dans cette équipe."