Boghossian : "La marche en Ligue des Champions est très haute"

Ce mercredi soir (21 heures), l'OM accueille le FC Porto dans un match qui constitue une ultime chance de poursuivre l'aventure européenne. Une mission très compliquée pour un OM qui, jusque-là, n'est jamais parvenu à exister après trois matches dans cette compétition. Une grande déception pour les supporters, mais pas vraiment une surprise pour certains observateurs. C'est le cas d'Alain Boghossian, ancien milieu formé à l'OM au début des années 90 et auteur d'une immense carrière en Italie (Napoli, Sampdoria, Parme) et avec les Bleus. Pour le Champion du Monde et d'Europe, l'OM n'était pas prêt pour évoluer à un tel niveau, comme il l'explique au Phocéen :

Alain, tout d'abord, continuez-vous à suivre l'OM ?

Alain Boghossian : "Bien sûr, c'est mon club formateur et c'est là où je me suis fait connaître. De plus, je commente la coupe de France sur Eurosport, et je prends un plaisir particulier lorsqu'il s'agit d'un match de l'OM. C'est le club de mon coeur et le seul que je supporte en France".

Comment expliquer les difficultés de l'équipe pour se mettre au niveau de la Champions League ?

AB : "Je dirais que la marche est très haute, tout simplement. Il y a eu un enthousiasme énorme autour de l'OM pour ce retour en Champions League, et on n'a peut-être pas été assez attentif au niveau de l'équipe, d'où la déception pour beaucoup de supporters. Cette compétition est particulière, très exigeante. Il n'y a qu'à voir le Paris St-Germain qui la joue chaque année depuis bientôt dix ans et qui connait aussi des difficultés, alors qu'il était en finale il y a trois mois".

Pourtant, on voit régulièrement des équipes réussir des résultats alors qu'elles ne font pas partie des meilleurs effectifs européens...

AB : "Oui, mais encore une fois, c'est un niveau différent. Malheureusement, c'est le problème de la Ligue 1 qui, pour moi, n'est pas assez compétitive. Par exemple, le week-end dernier, j'ai regardé Angers-Lyon (0-1). Pff... c'est vraiment dur à regarder, avec beaucoup de fautes techniques, une qualité de jeu très faible. Il ne faut pas se voiler la face, le niveau de jeu en France a énormément baissé, et ce n'est pas nouveau. On s'ennuie devant la télé, et le fait de voir des matches sans public fait encore plus ressortir le niveau technique et tactique. Les prises de décisions de certains joueurs sont parfois surprenantes. Au niveau individuel et collectif, c'est pauvre, il faut dire la vérité".

C'est le technicien qui parle ? L'ancien milieu de Serie A ?

AB : "Oui, c'est ce que je ressens. Mon long passage en Italie m'a beaucoup appris sur le plan tactique, et là, je ne vois rien".

Enfin, quel est votre avis concernant André Villas-Boas ?

AB : "J'aime bien. Il a des qualités humaines et on sent qu'il est aimé par ses joueurs. C'est un entraîneur qui transmet des choses à son groupe et qui a des idées sur le jeu. D'après ce que j'entends sur lui, je pense que l'OM a fait un bon choix. Après, il fait avec ce qu'il a. Vous pouvez être le meilleur entraîneur du monde une année et le pire trois mois après. Le plus important est qu'il soit toujours en mesure de faire passer son message auprès de ses joueurs. Ce n'est pas évident en ce moment, mais il a fait des choses très positives jusqu'à présent. Après, on connait la fragilité du métier, pour lui, pour moi et pour n'importe quel coach".