Après ses deux premiers matchs de la saison, le jeune latéral de l'OM se livre. Ses joies, ses peines, sa relation avec Deschamps. Interview.
Il en avait envie. On en avait envie. Samedi contre Toulouse puis mardi contre Zurich, Garry Bocaly a enfin pu débuter dans le onze de départ de Didier Deschamps. La suspension (et la méforme actuelle) de Laurent Bonnart a poussé le coach olympien à lancer celui qui reste pour beaucoup de supporters marseillais le symbole du match des minots, il y a trois ans au Parc des Princes.
Sur son côté droit fétiche, le jeune Olympien n'a pas failli et a montré de bonnes choses lors de ses 180 premières minutes de sa saison. "Ce n'était pas évident de dormir après des matchs comme ça !" s'est-il exclamé. Surtout celui de mardi contre Zurich : il m'a paru super long vu que cela faisait longtemps que je n'avais plus joué. J'ai eu beaucoup de messages d'encouragements de mes amis, de ma famille. Ça me fait énormément plaisir, ça me pousse à continuer à travailler." Le vent a tourné pour Bocaly...
"Deschamps m'a dit qu'il était satisfait"
Garry, vous venez d'enchaîner deux matchs en tant que titulaire, cela doit vous satisfaire de voir Deschamps vous faire enfin confiance ?
Garry Bocaly : "C'est vrai cela fait énormément de bien. Quand un coach te dit qu'il a confiance en toi mais que tu ne joues pas, ce n'est pas évident. Mais après je suis venu ici à Marseille en tant que doublure, je sais que le numéro 1 c'est Bonnart. Là, il était suspendu, le coach m'a donné ma chance. Il faut toujours être prêt quand tu es doublure."
Comment vous voyez la suite maintenant ? Il va y avoir une rotation entre vous et Bonnart ou vous allez juste le suppléer au cas où ?
G.B. : "Oh ça, c'est le coach qui décide. S'il fait appel à moi, j'essaierai de répondre présent."
Il vous a dit de vous préparer pour débuter le match contre Lyon ?
G.B. : "Non, on n'a pas eu encore cette discussion-là. Il nous a juste dit d'apprécier cette victoire et de préparer sereinement le match de Lyon."
Il vous conseille beaucoup ?
G.B. : "On a surtout discuté après le match contre Toulouse. Il m'a dit qu'il était satisfait de mon match, qu'avec le temps ça allait venir, que l'expérience allait m'aider à gérer ces situations. Il m'a dit de continuer à bosser, que dans le foot ça va vite, qu'il faut être prêt."
"J'essaye de m'appliquer sur mes centres"
Sans votre blessure en début de saison (contre Toulouse en amical), vous auriez déjà pu jouer ?
G.B. : "Cette blessure m'a vraiment ralenti car en début de saison, je me sentais vraiment très bien dans le groupe. Cela faisait deux ans que j'étais en Ligue 2, j'avais vraiment envie de jouer et de connaître la Ligue 1. D'autant plus que Bonnart était blessé à ce moment-là, cela m'aurait peut-être permis de jouer. Malheureusement, c'est le foot, c'est comme ça."
Est-ce que vous vous êtes dit alors que vous aviez raté votre chance ? Avez-vous douté ?
G.B. : "Des doutes ? Oui et non. Quand tu te dis que tu aurais pu avoir la chance de jouer et qu'après tu reviens en même temps que le numéro 1 au poste, ce n'est pas évident. Quand tu vois que tu ne joues pas, surtout quand t'as pris l'habitude de jouer depuis deux ans, c'est difficile. Il faut s'accrocher."
Comment vous concevez le poste de latéral ?
G.B. : "Il faut déjà être fort défensivement. Avant tout, pour le poste de latéral, il faut savoir bien défendre. Après si on peut apporter offensivement et distiller quelques bons centres pour nos attaquants, c'est un plus."
Avez-vous un modèle ?
G.B. : "J'aime bien le joueur de l'Inter Maicon. C'est un joueur qui apporte offensivement et qui est présent défensivement. Il me plaît énormément à ce poste."
Vous travaillez particulièrement vos centres ?
G.B. : "C'est vrai que contre Toulouse il m'a manqué un peu de justesse dans mes centres. Là, contre Zurich, j'avais moins l'opportunité de centrer donc j'ai essayé de m'appliquer le mieux possible."
"L'OM aime vraiment les jeunes"
Le futur latéral droit de l'OM ?
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Est-ce que vous vous sentez comme le symbole de la jeune génération de l'OM ?
G.B. : "Ce n'est pas une responsabilité, c'est plutôt une fierté pour le club et pour moi d'aider les jeunes à monter de niveau. Pour l'instant c'est vrai que je suis le seul à être dans le groupe. Il y en a encore qui vont monter. Pour moi qui aie été formé ici, c'est vraiment une fierté de pouvoir démontrer qu'à l'OM on a vraiment des jeunes de qualité. J'espère qu'ils pourront eux aussi porter le maillot de l'OM en Ligue 1. On en parle avec les petits jeunes Osei et N'Doumbou qui sont à côté de moi dans le vestiaire. Ce sont des bosseurs, ça viendra pour eux."
Est-ce que vous sentez une réelle volonté de la part de l'OM de faire confiance à ses jeunes ?
G.B. : "Oui, il y a une vraiment vraie volonté. Quand je suis arrivé, José Anigo s'occupait de la réserve. C'est un mec qui aime vraiment les jeunes et il le montre. Il suit énormément de jeunes qui sont au centre de formation. Non, l'OM aime vraiment les jeunes. Je pense que dans les années à venir ça va vraiment changer."
Vous pouvez jouer en défense centrale en plus de latéral droit, quel est votre poste préféré ?
G.B. : "A la base j'ai été formé dans l'axe, ici à l'OM. Après ils m'ont fait passer en six, c'était en 16 ans avec le coach (Philippe) Burgio. Et c'était seulement deux trois matchs avant celui de Paris (le PSG-OM des minots en 2006) où j'ai commencé à jouer latéral. C'est un poste que j'apprécie énormément. C'est celui que je préfère."
Que gardez-vous de ce match au Parc des Princes ?
G.B. : "C'est le plus beau souvenir de ma petite carrière. À chaque fois qu'on m'en parle, je ressens beaucoup de fierté et de joie. Ça restera gravé dans ma mémoire."
R.C.
(Photos © N.C. - Le Phocéen)