Ce vendredi devant la presse, Marcelo Bielsa est revenu sur son altercation avec Morgan Amalfitano
Ce vendredi devant la presse, Marcelo Bielsa est revenu sur son altercation avec Morgan Amalfitano.
Votre colère concernant Morgan Amalfitano s'est-elle estompée ?
Marcelo Bielsa : "Je n'ai pas manifesté de colère par rapport à ce qu'il s'est passé. Les faits sont inexpliqués et inexplicables. La décision que j'ai prise était la seule possible. Il n'y a aucun élément qui montrait de la colère dans mon comportement."
Vous avez tout de même interrompu l'entraînement...
M.B. : "C'était une décision inévitable. Durant ma carrière, depuis que je suis entraîneur, j'ai toujours été du côté des joueurs. Je ne prends jamais de mesure disciplinaire à leur encontre. Si des divergences se présentent entre l'administration du club et le joueur, je suis du côté du joueur, même s'il n'a pas raison.
Dans le cas précis d'Amalfitano hier, je n'ai pris aucune mesure disciplinaire contre lui. Il est d'ailleurs convoqué pour l'entraînement d'aujourd'hui. Mais son comportement d'hier n'a aucune explication logique. J'ai travaillé durant quatre mois pour le projet du club. J'ai vu tous les matchs joués par Amalfitano en Premier League. Je connais les diverses positions qu'il a occupées, ainsi que ses caractéristiques. Ceci démontre mon intérêt. J'ai eu Monsieurs Mel (NDLR : le coach de QPR) au téléphone avec qui j'ai échangé mes impressions personnelles. Et j'ai mis Amalfitano dans mon projet pour la saison 2014-2015. J'ai présenté mon projet au club, qui m'a donné deux arguments pour décider de l'avenir d'Amalfitano, et me dire qu'il restait en dehors du projet de cette saison. Mais c'est une décision du club, les arguments qu'ils m'ont donnés m'ont paru logiques. Mais j'assume mes décisions. Et quand je m'inclus dans le projet du club, je pèse le pour et le contre, avec mes attentes. Et Amalfitano savait depuis le premier jour qu'il n'appartiendrait pas au club pour cette saison.
Un des aspects du projet était que je puisse travailler avec les joueurs qui seraient là toute l'année au club. On m'a demandé si Cheyrou et Amalfitano pouvaient participer à la pré-saison. La principale inquiétude, c'était de dire pourquoi peut-on accepter Amalfitano et Cheyrou, et pas Kadir, Sougou, Fanni et les autres ? La réponse fut qu'Amalfitano et Cheyrou avaient demandé à travailler avec le groupe principal, afin de faciliter un départ vers d'autres clubs. J'ai accepté cette requête, car je suis du côté des joueurs, et j'assume cet engagement. Cheyrou et Amalfitano ont donc participé aux cinq matchs amicaux de pré-saison. Cela a peut-être été une mesure injuste de ma part, car à travers les matchs amicaux, nous n'avons pas pu développer l'incorporation de jeunes joueurs pour que Cheyrou et Amalfitano puissent entretenir leur forme. Et j'ai fait ceci pour tenir les engagements vis à vis du club.
Mais quand le championnat a commencé, je n'ai pas convoqué Amalfitano pour le premier match, et je n'allais pas le faire non plus pour la deuxième journée. L'entraînement d'hier était consacré à préparer le match de dimanche, donc j'ai décidé de donner sa journée à Amalfitano, compte tenu du travail spécifique qu'on allait effectuer, qui ne le concernait pas. Il a été informé, mais il a tout de même décidé de participer à l'entraînement. Lorsqu'il est arrivé, il nous a dit qu'il voulait s'entraîner, et qu'il avait le droit de le faire. De par mes compétences j'estime être en droit de donner un jour libre à un joueur, je l'ai déjà fait à d'autres occasions avec Thauvin ou Romao. Mais il a insisté pour s'entraîner, on a donc décidé d'accepter sa demande. Nous avons décidé du travail qu'il allait faire, mais quand il s'apprêtait à exécuter ce travail, il nous a dit que ce n'était pas cela qu'il voulait faire. Il voulait faire le même travail que le reste de l'équipe. Ça, c'était un peu fort de café ! Nous lui avons expliqué, et il a décidé d'interrompre ce que nous faisions. J'ai donc pris la décision la moins mauvaise. Si la situation s'était développée comme Amalfitano le souhaitait, le récit que je vous fais serait beaucoup plus grave. Durant les deux mois où on a travaillé avec Amalfitano, il y a eu des éléments qui ont demandé de la flexibilité de ma part, comme de l'accepter pour les entraînements sans aucun ressentiment. Dans le même sens, Cheyrou ne s'entraîne plus avec nous, et il est allé s'entraîner avec la CFA. J'ai dit à Cheyrou que malgré la décision prise par le club, je pouvais accepter qu'il continue de s'entraîner avec nous. Et j'étais décidé à assumer les conséquences d'une telle décision."