Bielsa ne veut pas sacrifier le beau jeu
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 30/01/2015 à 07:00
Si l'OM n'avance plus, c'est aussi, et peut-être surtout, la faute des adversaires. Déjà en fin d'année dernière, dès le mois de novembre, lorsque l'OM surfait encore en tête du championnat, on a vu des équipes comme Lens (2-1) ou Lorient (1-1) gêner considérablement l'OM avec des dispositifs tactiques parfaitement adaptés. Inutile de dire que les autres se sont engouffrés dans la brèche, et que l'OM ne bénéficie plus de l'effet de surprise : "Les équipes font comme nous, explique Steve Mandanda. Elles font de la vidéo et regardent. Les coachs en face font le maximum pour essayer de nous embêter et de nous empêcher de jouer. On le sait et on le prépare aussi. À nous de trouver la solution pour contrer le système en face".
Marcelo Bielsa aussi reconnaît que l'attitude des adversaires a changé, et que son football total se heurte de plus en plus aux dispositifs de bétonnage adverses : "Ce n'est pas une situation que nous pouvons modifier, car elle ne dépend pas de nous. Quand un adversaire cède le terrain, sans prendre en compte les minutes de jeu et laisse le ballon, ce sont les trois choses utilisées pour neutraliser notre manière de jouer. Mais c'est légitime, totalement respectable et réglementaire. Par exemple, la dernière rencontre à domicile. Nous avons été surpris par le peu de kilomètres parcourus. On a regardé pourquoi : c'est à cause de la notable diminution des temps de jeu. Tout ballon qui entre dans notre partie de terrain et qui produit un arrêt de jeu, l'adversaire le perçoit comme un coup de pied arrêté. Ce qui se passait dans les 25 derniers mètres se passe désormais à 50 mètres du but adverse".
Les adversaires laissent le ballon pour mieux contrer. Ce n'est pas une nouveauté. Mais alors, comment y remédier ? "Un moyen possible serait de faire la même chose, imagine Bielsa, jouer dans notre camp. Mettre à chaque poste le joueur le plus défensif possible, jouer long, récupérer les seconds ballons et transformer le match en bataille, où le plus important est de récupérer le ballon à l'adversaire pour mieux lui rendre. Jouer les contre-attaques, réduire les espaces pour défendre et les agrandir pour attaquer. C'est le seul antidote. Mais, quand on regarde le football avec grandeur, et surtout quand on a de meilleurs joueurs que l'adversaire, de mon point de vue, on est obligé d'avoir une attitude plus généreuse et davantage liée à la beauté du jeu. C'est pour cela que l'on va continuer à tenter d'améliorer notre capacité à défendre dans de grands espaces et attaquer dans des espaces plus réduits. C'est ce que font toutes les grandes équipes du monde".
Il suffisait de demander ! Reste maintenant à l'appliquer face Evian TG, une équipe qui ne viendra certainement pas avec des intentions aussi nobles, malheureusement. Mais les Hauts-Savoyards ont d'autres préoccupations. Le maintien, par exemple...