Bielsa : "J'évite de donner des excuses"

Marcelo Bielsa a tenu jeudi sa dernière conférence de presse d'avant-match de la saison. L'occasion pour lui de faire un premier point sur son bilan à la tête de l'OM.

Marcelo, une troisième place changerait totalement votre bilan ?

Marcelo Bielsa : "Terminer 3e, 4e ou 5e aura des conséquences très différentes pour le futur. Mais l'évaluation du comportement footballistique ne peut pas être sujette au résultat de deux matchs (celui de l'OM et celui de Monaco, ndlr). Il n'est pas bon d'ignorer que le football se mesure par les résultats et ce n'est pas la même chose de terminer 3e, 4e ou 5e pour les conséquences que cela entraîne. Mais, il n'est pas non plus logique de penser que la valorisation du rendement d'une équipe peut souffrir des changements selon comment se passeront ces deux matchs."

Pensiez-vous que ça serait aussi compliqué à la trêve, après le titre de Champion d'Automne ?

M.B. : "Oui, je pensais cela. Je n'utilise jamais publiquement des excuses face aux difficultés. Je n'ai pas non plus observé d'analyse dans les médias qui trouverait les raisons de la deuxième partie de saison aussi mauvaise. Donc pour moi, les arguments qui expliquent pourquoi l'équipe n'a pas eu le même rendement en deuxième partie qu'en première partie du championnat sont très clairs et ne sont pas nombreux. Ils n'ont rien à voir avec le rendement des joueurs. Mais, comme toutes les explications dans cette situation se transforment en excuses, cela ne me plait pas de les donner. Je préfère ne pas répondre."

Pas seulement sur le plan comptable ?

M.B. : "Quand on parle publiquement, il y a deux destinataires : le public qui n'a pas de voie pour s'exprimer et les médias et les gens du football qui eux s'expriment publiquement. En faisant référence aux médias et aux gens à l'intérieur du football qui peuvent donner leur opinion, ils réagissent de deux manières claires. Si on dit que l'équipe a produit des moments de bon football, les commentaires font référence à la position au classement, au fait de ne pas avoir su se qualifier en coupes, de ne pas avoir joué en Europe et tous les aspects négatifs de l'équipe. Quand on dit que la position finale est importante, apparaissent des questions comme celles qui invitent à valoriser le jeu. Si on met en avant le jeu, tout ce dont on a parlé avant devient des critiques sur ce qui n'a pas été réussi. Donc on ne sait pas si la question qui mène à la valorisation du jeu, n'est pas la clé qui ouvre et permet les critiques envers ce qui n'a pas été réussi. Cela est suffisant, chacun d'entre-vous met une figure ou un nom sur ce que je viens de dire et c'est le jeu des médias et de ceux qui ont des intérêts dans l'industrie du football. Je ne réfère pas au fait que les médias ont des intérêts dans l'industrie du football, mais la majorité des autres opinions qui sont consultées répondent toujours avec un intérêt parallèle à ce qu'ils expriment. C'est pour cela que j'évite de donner des excuses, de hiérarchiser ce que j'ai réussi, parce qu'au lieu d'éclairer, cela permet de demander ce qui n'a pas été réussi."