Begeorgi présente Ajaccio et parle de l'OM
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 02/11/2012 à 23:53
Ancien attaquant du centre de formation de l'OM, Fabrice Begeorgi est désormais un latéral gauche sur le carreau à Ajaccio. Mais il garde le sourire.
Il y a deux saisons, Fabrice Begeorgi, attaquant du centre de formation de l'OM en 2005, avait été élu meilleur latéral gauche de Ligue 2 avec Ajaccio. Une belle reconversion que le natif de Fos/Mer n'a pu concrétiser dans l'élite : gravement blessé au bout de 4 journées l'an dernier, il est depuis remplaçant. Dimanche, il vivra ses retrouvailles tant attendues depuis les tribunes. Mais ça ne lui fait pas perdre pour autant sa bonne humeur.
Fabrice, tu sembles avoir du mal à te remettre de ta blessure de l'an dernier.
Fabrice Begeorgi : "Ah, mais physiquement, ça va parfaitement, c'est derrière moi. C'est juste une histoire de concurrence. Quand il y a un nouvel entraîneur, on repart de zéro. Une année, il y en a un qui apprécie ton style de jeu, qui va t'aider, qui ne va pas faire jouer l'autre et après, il y a un autre entraîneur et tu te retrouves sur la touche, à galérer, à aller faire des matchs avec la réserve. Bouhours et moi, on a deux styles différents. Et il préfère le sien au mien. Je bosse, j'espère regagner ma place par la force des choses. Je ne lui souhaite pas de se blesser. Mais regarde moi, ça peut arriver. Maintenant, là je vais jouer avec la réserve contre Aubagne. J'aurais préféré jouer contre mes anciens coéquipiers".
Tu as gardé des contacts dans l'effectif de l'OM ?
F.B : "Ah oui : les deux frères Ayew, Mathieu, André Gignac, Benoît Cheyrou, Charles Kaboré, M'Bow, il y en a quelques-uns. Gignac, je le connais surtout de Fos en fait. J'espère le voir contre Aubagne, je sais qu'il vient souvent dans les stades de la région. Il fait un super début de saison en plus. Il vient d'être un peu freiné par cette blessure, mais j'espère qu'il va vite revenir pour relancer l'OM parce que je constate qu'en ce moment ils marquent un peu le pas. C'est dommage, j'espère qu'ils ne vont pas faire la même série que l'année dernière. Ce n’est pas parce que contre nous ils ne gagneront pas que je n'aimerais pas les voir en haut du tableau".
Cette année, l'OM affirme vouloir faire confiance aux jeunes. Toi qui es passé par le centre, qu'est-ce que tu en penses ?
F.B : "Je pense qu'en voyant ce qui se passe dans le groupe pro, avec les jeunes qui jouent en Europa League, il y a une envie. Après, est-ce que les jeunes ne veulent pas grandir trop vite ? Quand j'y étais moi, on voulait trop. À un moment, on se grille, et derrière on critique l'OM qui ne fait pas de formation. Il faut laisser le temps. L'OM n'a jamais été un club formateur. Il y a un début à tout. Je pense que José Anigo est la bonne personne pour ce poste. Et je le dis alors que c'est lui qui m'a mis dehors. Élie Baup aussi, je ne le connais pas, mais je sens qu'il a envie de faire progresser ceux qui jouent pour le club".
Toi, tu cherches une place au mercato ...
F.B : "Ah non, pas du tout. C'est mon club formateur, c'est tout. C'est sûr que s'ils m'appellent ... Mais je n'arrive pas à m'imposer à Ajaccio, je ne vois pas comment je m'imposerais à l'OM !"
Il parait que c'est Christophe Hutteau qui t'a dit en premier que tu étais arrière gauche et non attaquant.
F. B : "Il m'en a souvent parlé. Quand je ne jouais pas, il m'avait lancé : "Un jour, tu reculeras d'un cran et ça se passera beaucoup mieux". Effectivement, c'est ce qui s'est passé. Maintenant, je prends plaisir à être à ce poste. Je m'épanouis en arrière gauche. De toute façon, je vais le dire : au milieu de terrain, c'est fini. Il y a beaucoup de concurrence, et des meilleurs que moi".
Tu relativises beaucoup.
F.B : "Je ne suis pas malheureux, je me lève le matin pour m'entraîner et jouer au football, et en plus il faut beau. Je préfère mon parcours, avec mes deux croisés pétés, que ceux qui vont travailler à la mine pendant 40 ans. Ce qui est bien, c'est que j'ai refait une préparation normale. Je suis reparti de zéro, du coup si le coach fait appel à moi je suis prêt. Comme je l'étais à Valenciennes, même si on s'est pris 3-0".
Justement, quel est le moral de l'ACA, après s'être fait remonter à 4-4 à Lorient ?
F. B : "Ils ne sont pas traumatisés. Quand t'es pro, tu dois vite te remettre dedans, que tu gagnes, que tu perdes. On est confiant, au début du match, on aurait signé pour un match nul à Lorient. Tous les joueurs ont réussi à se remettre en question".
Il y a Mutu aussi, qui est rentré directement aux vestiaires le dernier match contre Bastia...
F.B : "Je pense qu'on est tous passé par là. On a tous eu nos sauts d'humeur. Quand le coach décide de faire un choix tactique et que t'as envie de rester sur le terrain... Il a plus de caractère que d'autres et sur le coup il ne l'a pas accepté. Mais au quotidien c'est un super mec, un super joueur à l'entraînement. Il a un style de jeu qui ne correspond peut-être pas à l'ACA, mais le but qui marque la semaine dernière, pas tous ne l'auraient mis".
Cela semble difficile d'être attaquant à Ajaccio.
F.B : "Prenons Eduardo. Si tu regardes les matchs, il défend énormément, il court énormément, il vient même dans la surface défendre. Après, il manque de jus, devant la cage il est moins efficace. Ce qui est bien avec Mutu, c'est qu'il défend moins, il garde son énergie pour devant. Bon, le coach nous demande beaucoup de pressing, il va falloir qu'Adrian s'y mette, même s'il n'a jamais eu à le faire dans les autres clubs. Déjà qu'à onze c'est difficile..."
Le point fort chez vous, c'est plutôt le milieu.
F.B : "C'est notre force. On presse haut, on percute sur les côtés. Ça sera essentiel contre l'OM qui a en plus perdu deux gros éléments avec Rod Fanni et André Ayew. J'espère que ça marchera, qu'on sera agressif comme la saison dernière. On avait subi, subi et on avait su mettre le but qu'il fallait à la bonne minute. Eux, ils sont dans la même situation que l'an dernier. Ils sont en plein doute".
Du coup, Lippini va de nouveau aller intimider Valbuena ?
F.B : "Je pense qu'il sera sur le banc. Mais dans les matchs comme ça, il répond présent. Et s'il faut qu'il aille faire la même chose à Mathieu, il ira. Parce que, même s'il n'est pas seul, s'il joue comme depuis son début de saison..."