Baup : "L'OM, ça restera incroyable"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 16/11/2015 à 13:24
Ancien entraîneur de l'OM, Elie Baup est désormais consultant pour BeIN Sports. Cette saison, il se retrouve à commenter son ancienne équipe en Coupe d'Europe. Une situation particulière qu'il prend le temps de nous expliquer pendant la trêve.
Qu'est-ce que ça fait Elie de commenter une équipe qu'on a entraînée ?
Elie Baup : "Commenter dans un championnat que l'on connaît, c'est bien parce que ça permet de rester en éveil, de revoir des joueurs qu'on a entraînés. Tu continues à voir leur évolution, leur perspective, leur régression parfois, leur état d'esprit parce que tu as un peu de recul. C'est hyper intéressant parce qu'on peut voir des choses qu'on ne peut pas voir quand tu entraînes parce que tu es trop pris par la situation. Quand tu es pris dans la machine à laver, tu n'as pas la même lucidité. Après coup, tu te dis que tu n'aurais pas dû faire ça, ou inversement. Ca sert pour le moment où je retrouverai un poste d'entraîneur".
Est-ce que c'est dur de mettre de la distance à l'antenne avec certains joueurs ?
E.B : "Oui, parce qu'il y a toujours des gars que tu aimes bien. Je ne dis pas qu'il y en a que je n'aime pas mais le courant passe plus avec certains. Tu as moins de critiques, moins d'objectivité avec ceux que tu aimes bien. Il faut faire attention, être pragmatique parce que c'est un métier. J'ai fait trois ans à Canal, ça va faire deux ans à BeIN, il faut être dans l'analyse, il faut que ceux qui t'écoutent sentent le plaisir".
L'autre danger, c'est qu'une critique peut être interprétée comme un règlement de compte.
E.B : "C'est pour ça que j'ai demandé à commenter l'OM en Coupe d'Europe. Comme ça je peux être supporter. En Europa League, je peux être positif, pour l'OM. Mais j'essaie d'être juste, à Braga ... Après, à Marseille, ça restera toujours un moment incroyable. C'est le plus grand club au niveau populaire. Tu peux être dans des excès mais c'est oublié parce que ça fait partie de la vie. Ce côté passionné, excessif, c'est sympa, c'est vivant ... C'est comme avec une fille, s'il n'y a pas de piment, tu vas voir ailleurs. Marseille ça te prend".
L'an dernier, certaines de vos déclarations dans la presse, notamment au sujet de Bielsa, ont été mal perçues par les supporters.
E.B : "Ah bon ? J'ai été un des gars qui a le plus défendu Bielsa, notamment sur la deuxième partie de saison, comme quoi. Après, c'est comme tout, chacun a son interprétation. Une fois, j'étais à l'étranger, un supporter est venu me voir en me rapportant un article du Phocéen, persuadé que c'était la position du club. Alors que vous avez votre propre opinion hein ? Pour certains je suis aigri, pour d'autres je suis trop enthousiaste parce que je suis encore payé... Tu as droit à toutes les conneries. Mais ça, ça ne m'intéresse pas".
Reste le factuel. Ca fait quoi d'être le seul entraîneur de l'ère Labrune à avoir qualifié l'OM pour la Ligue des champions ?
E.B : "Il y en aura d'autres. J'espère qu'il va rester longtemps et qu'il trouvera quelqu'un pour y retourner. Il m'a viré quand j'étais 4e, c'est ça que je dirais plus. Que j'ai été en Ligue des champions OK, mais il me vire quand je suis 4e et personne n'a fait mieux depuis".