Baup : "Il faut garder cette spontanéité"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 08/09/2012 à 07:00
L'entraîneur de l'OM Elie Baup s'est entendu sur le sujet du moment : Joey Barton. Il s'attarde aussi sur le jeu de son équipe. Interview.
Comme pour montrer l'exemple, Élie Baup a remplacé au pied levé Rod Fanni initialement prévu pour affronter les questions de la presse. Détendu, le coach de l'OM avant de commencer en a profité pour imiter son joueur, "il me demande de jouer arrière droit puis en défense centrale, il faudra bien qu'il me fixe à un poste !" Le moral est au beau fixe. Interview.
Élie, Joey Barton reste suspendu en championnat, mais sera-t-il prêt pour jouer en Europa League ?
Élie Baup : "Le premier match contre Fenerbahçe arrive rapidement, dans moins de quinze jours. On verra s'il est prêt pour la compétition, s'il est prêt à participer à ce match."
Cela aurait été mieux qu'il soit aussi suspendu pour les matchs d'Europa League ?
E.B. : "Oui, on aurait préféré, c'est ce qu'on souhaitait. Mais pour le moment on n'a pas évoqué ce recours."
Il a pris 9 matchs de suspension, ce qui veut dire que la LFP n'a pas pris en compte le match contre Rennes...
E.B. : "Oui, à ce moment-là Barton n'était ni Angleterre, ni en France (NDLR : le contrat de Barton était en cours d'homologation). Ça fait un match de plus qui se rajoute. Il y a un côté un peu injuste. C'est dommage."
Vous allez pouvoir l'observer attentivement à l'entrainement ?
E.B. : "Il faut être tranquille. Je ne vais pas porter d'appréciation sur le footballeur aujourd'hui. Mentalement en tout cas, il est prêt, il est investi. Il a conscience qu'il doit encore travailler."
Comment se passe son intégration dans l'équipe ?
E.B. : "Pour le moment, no problem ! De toute manière, il n'y a pas de matchs. La vraie intégration passe par la compétition, les matchs. Il faudra voir avec Jo quand il commencera à disputer les matchs. Sinon c'est quelqu'un de très avenant, très ouvert, souriant. Il a surtout beaucoup d'envie de faire des choses avec nous."
Il a l'air d'apprécier déjà beaucoup la ville, vous allez lui faire la visite ?
E.B. : "Je n'ai pas pour mission de faire visiter la ville (sourires). Mais tant mieux qu'il découvre ! Cela fait partie de la dimension humaine des joueurs de s'attacher, de découvrir le lieu où ils travaillent. Mais son activité principale c'est à la Commanderie et sur les terrains."
Vous ne craignez pas qu'il dégoupille un jour ?
E.B. : "Je n’en sais rien ! Je ne me suis jamais posé la question. Moi les questions que je me pose sur lui, c'est sur son jeu, sa complémentarité dans l'équipe, son état physique, à quel poste il sera le plus utile. Après le reste... Il faut garder cette spontanéité. C'est ça le foot aussi. Il y a toujours des imprévus. Moi par exemple je n'anticipe pas les changements avant le match, car il peut se passer mille choses pendant une rencontre. On l'a vu contre Rennes avec la blessure d'Abdallah qui subitement, ne pouvait plus courir. Le jeu a continué et on a pris le but. C'est le foot."
Comment gérez-vous cette première trêve internationale ?
E.B. : "C'est délicat, car on était parti sur un rythme élevé d'un match tous les trois jours. On s'était habitué à gérer cette intensité au quotidien, sans se relâcher, et tout à coup il y a cette coupure. Je ne sais pas si ça va faire du bien. C'est une sensation nouvelle qui fait naitre des interrogations, car il va falloir se relancer après. L'idée c'est donc de bien l'occuper pour repartir au mieux sur le match à Nancy."
Cela va vous permettre d'observer aussi les jeunes ?
E.B. : "Ce ne sont pas des inconnus. Ces jeunes-là étaient avec nous à Crans-Montana (en stage). On les retrouve. C'est bien pour eux et pour nous. On voit comment ils ont digéré ces deux mois. Cela me permet davantage de découvrir ceux arrivés au dernier moment, comme Adballah par exemple. Je peux bien les évaluer dans tous les domaines. Le seul cas ennuyant pour moi c'est Lucas Mendes. Je n'ai pas pu faire le travail que j'espérais avec lui, au niveau de l'intégration avec le groupe, de travailler dans la dynamique de l'équipe, car pour l'instant, il fait un travail à l'écart du groupe pour se rétablir."
Vous ressentez plus d'attente du fait de cette place de leader ? Vous sentez que ça s'enflamme un peu autour de vous ?
E.B. : "Non, non, personne ne s'enflamme. Entre nous on n'a jamais parlé de ce mot de "leader". À l'extérieur peut-être, mais nous en interne, voire même avec nos supporters qu'on est allé rencontrer, on sent la même envie de combattre ensemble. C'est important de se dire qu'on doit se surpasser, car il va y avoir des moments difficiles, on ne gagnera pas tous les matchs. Cette envie d'aller au bout des 90 minutes et de faire du jeu, je la ressens dans mon groupe, c'est le leitmotiv auquel je m'attache et auquel les joueurs ont adhéré."
Ne plus parler de transfert, c'est reposant ?
E.B. : "Au moins maintenant on sait avec qui on va lutter sur une grande série de matchs, jusqu'à la fin de matchs aller. On va avoir quinze rencontres de Ligue 1, deux de coupe de la Ligue et six d'Europa League. Il faut se concentrer là-dessus."
Qu'est-ce qu'il faut que l'équipe améliore ?
E.B. : "Les coups de pied arrêtés. On doit progresser sur l'aspect défensif. Il faut être très rigoureux. Pareil offensivement, car on a de la qualité chez nos tireurs. Il faut qu'on ait des variantes, qu'on multiplie les combinaisons dans la surface. Après ce qui m'intéresse, c'est l'utilisation du ballon. Quand on l'a, comment on amène des actions construites, comment on arrive à surprendre l'adversaire. On s'est amélioré à ce niveau-là, car au début on faisait beaucoup d'appels rectilignes dans la profondeur, donc assez lisibles pour une défense. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire."
Toujours dans les mêmes domaines ?
E.B. : "Oui, il faut plus de mouvement autour du porteur de balle, lui donner plus de solutions, notamment dans les zones hautes. Par exemple sur des centres, j'aime bien qu'il y ait une solution au premier poteau, une autre en retrait et une au second. Que ce ne soit pas toujours la même afin que l'adversaire soit en difficulté. Ça, ce sont des mouvements coordonnés que les joueurs doivent améliorer en parlant entre eux, en étant attentifs lors des séances vidéos, ou à l'entrainement. Il y a ce côté sensitif. Et plus ils se connaissent, plus ils auront de réponses. "
Le but de Morel contre Rennes en est la meilleure illustration ?
E.B. : "Oui, c'est une action construite où l'on est passé côté droit et on est arrivé en nombre pour finir l'action. C'est ce que j'attends notamment des latéraux."
R.C.