Anigo s’explique pour Gadi et Ammari
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 06/05/2012 à 12:57
Le directeur sportif olympien revient sur la décision du club de ne prolonger ses espoirs que d'un an.
L’information est tombée en milieu de semaine dernière. Comme convenu, l’OM a proposé à ses deux pousses en fin de contrat, Chris Gadi et Najib Ammari, de poursuivre l’aventure avec le club marseillais. Mais la donne a changé. Fini les engagements longue durée, histoire de bétonner face à l’appétit des clubs étrangers. Le contrat proposé est d'un an, le salaire pas très loin du minimum syndical. Un véritable risque pris par le club quand on sait que les deux éléments sont convoités et présentés en début d’année comme les futurs cracks de l’OM (voir la vidéo ci-contre). Chris Gadi était suivi il y a quelques mois par l’Hapoël Tel-Aviv (lire ici) alors que The Evening Chronicle, journal du nord-est anglais, s’est fendu d’un intérêt des clubs du coin pour Ammari.
"C’est un an plus deux années reconductibles, nous a expliqué José Anigo, principal décideur en ce qui concerne la formation. Mais s’ils veulent s’engager ailleurs, ce n’est pas la durée du contrat ou le salaire qui va changer quoi que ce soit."
Le ton du directeur sportif est ferme, décidé. Il assure prendre toute la responsabilité de cette décision, et ne se fait pas prier pour expliquer son raisonnement : "Il faut que ce soit perçu comme un challenge pour eux. Ils doivent prouver qu’ils méritent plus. L’histoire récente des Omrani, N’Doumbou, Osei nous montre que depuis qu’ils ont un contrat pro, ils ne vont plus rien chercher. Je ne parle pas pour eux spécifiquement, mais les jeunes qui arrivent dans le vestiaire des pros, au bout de deux mois, t’as l’impression qu’ils ont déjà dix ans de carrière. On doit presque prendre des gants pour leur parler."
Un avis que partage Didier Deschamps, lui qui n’avait pas hésité à exclure temporairement Chris Gadi du groupe pro suite à son comportement en novembre dernier (lire ici). Force est de constater que les faits se rangent dans le même camp : les prêts d'Alexander N’Doumbou et Kévin Osei en National n’ont pas été une franche réussite alors que les apparitions d’Omrani, Gadi et Ammari dans le groupe pro ont été sporadiques.
Le sujet est pourtant sensible à Marseille où il existe une véritable psychose depuis le départ prématuré de Mathieu Flamini, les supporters étant persuadés que le club ne fait rien pour favoriser l’éclosion de jeunes talents du cru. S’il n’a pas encore fait son apparition en match, Najib Ammari a une côte immense, du fait de son statut d’enfant de la Soude, étant passé jeune par les équipes de Mazargues et d’MSO. "Je crois beaucoup en lui, assure Anigo. Mais il est un peu nonchalant, j’espère que ça va lui piquer les fesses."
Dans le plan du directeur sportif, les deux joueurs iront l’an prochain s’aguerrir en Ligue 2. Les pistes ne manquent pas. "Il va peut-être y avoir le GFCO Ajaccio, Châteauroux avec qui on s’entend bien, Arles-Avignon… Personnellement, j’aime beaucoup Istres. José Pasqualetti, c’est un très bon entraîneur, il y a quelque chose à faire avec eux. Après, il faut voir si ça les intéresse" lance-t-il.
Selon leurs entourages respectifs, les deux jeunes éléments comprennent la position du club. Mais ils estiment ne pas avoir à payer pour les autres. Deux nouveaux rendez-vous sont donc programmés dans la semaine. Affaire à suivre, donc.