José Anigo et Dimitri Payet sont revenus sur l'ambiance qui a entouré la prestation marseillaise face à Ajaccio vendredi dernier.
Vendredi dernier, face à Ajaccio, la victoire marseillaise et le triplé d'André Ayew sont presque passés inaperçus à côté de l'ambiance qui entourait cette rencontre face à la lanterne rouge du championnat. Dès l'échauffement, les joueurs et le staff marseillais ont été la cible d'insultes et sifflets. Le tout a duré l'intégralité la rencontre. Et ce n'est pas la victoire marseillaise qui a atténué la colère des (seulement) 15 000 personnes qui s'étaient déplacées au stade.
Outre les joueurs, l'actionnaire principale et le président, c'est l'entraîneur marseillais José Anigo qui a été la principale cible de la soirée. Le coach olympien est revenu à froid sur la gronde du public à son encontre, mettant en avant la thèse du complot : "Je suis bien placé pour savoir que dans ce club, les choses n'arrivent pas de manière anodine. Les gens ne se sont pas concertés à vingt minutes du match, pour dire ou faire ce qu'il s'est passé. Ce sont des choses de la vie qui s'organisent. Je sais très bien comment ça se passe. Ça n'est pas d'aujourd'hui que ça s'est organisé comme ça. J'y ai eu droit l'an dernier. Il y a des choses qui se trament pour plusieurs raisons, que vous savez, et que je n'ai pas envie d'étaler là. Mais ce n'est pas anodin, et c'est construit. Et je pèse bien mes mots." Pour l'entraîneur marseillais, les mauvais résultats actuels de sa formation ne peuvent pas à eux seuls justifier une telle attitude. Et Anigo tient à défendre son bilan à la tête de l'équipe, afin de ne pas être le seul à porter le chapeau de ce fiasco : "Je suis arrivé au mois de décembre, l'équipe n'était pas mieux, mais elle n'était pas moins bien. J'ai pris l'équipe pour essayer de l'amener le plus haut possible, mais j'ai l'impression que le tsunami, c'est moi qui le récupère derrière. C'est cette forme d'injustice, qui me gêne. Alors oui nous avons manqué notre saison, mais il ne faut pas tout jeter."
Alors que celui qui cumule la double casquette d'entraîneur et de directeur sportif semble usé par cet environnement, il prévient que l'attitude des supporters tend à desservir le club en vue de la saison prochaine : "La seule chose que je sais, c'est que cette attitude fait peur à certains joueurs, à des entraîneurs qui pourraient éventuellement venir. Ça fait peur à des gens qui ont envie de construire un club. C'est une partie négative qui ne sert pas le club." Si le comportement des supporters peut décourager d'éventuelles recrues, en tout cas cela n'a pas affecté outre mesure Dimitri Payet : "Non, je ne suis pas marqué. Après St Étienne, j'étais déjà rodé là-dessus." S'il avoue comprendre les raisons de la colère des fans marseillais, le milieu international accepte moins la manière dont cela est revendiqué : "Il y a un mécontentement que je peux comprendre. Quand on vient supporter son équipe et que les résultats ne sont pas forcément là, on est mécontent, après c'est peut-être la traduction de ce mécontentement qui est dommage. Mais si on arrive à prendre les trois points face à Montpellier, je pense que l'ambiance sera toute autre pour le match à domicile face à Lille. Les résultats ramèneront le public avec nous." Pas certain, et même en cas de victoire face à Montpellier, que les supporters marseillais aient déjà tout oublié d'ici une dizaine de jours, car rarement le Vélodrome a grondé de la sorte par le passé. Les Olympiens ont en tout cas un répit vendredi en se déplaçant à la Mosson.