Alors, qui a pris le train en marche ?

Pour certains, il fallait mettre l'équipe B, voire l'équipe C. Pour les autres, il fallait tout faire pour ne pas être la risée de l'Europe. Avec la défaite, 2-0 sur la pelouse d'Arsenal, les deux camps se sont finalement retrouvés pour taper sur Élie Baup, qui n'a pas vraiment tranché. L'entraîneur de l'OM a évidemment une grande part de responsabilité dans la série actuelle, la pire pour une équipe française en Ligue des champions. Mais à l'Emirates, il a aussi donné du temps de jeu à des éléments qui ont peu joué jusque-là. Mieux, il a opté pour un schéma pour les mettre dans les meilleures conditions. À la fin du match, il ira même jusqu'à lâcher un "Certains joueurs ont montré qu’on pouvait compter sur eux". Mais de qui parlait-il ?

Il jouait gros sur cette rencontre. Trois mois à l'OM sans une titularisation mais avec une réputation flatteuse de "meilleur joueur à l'entraînement". Alors que personne ne l'avait vraiment vu faire un match entier avec Lorient, tous avaient évidemment leur avis sur ce joueur "phénomène" ou "surcoté". Au final, rapidement repositionné à la récupération avec Romao, c'est peut-être celui qui s'en est le mieux tiré. Alors qu'avoir pour mission de presser Arsenal, une des équipes qui tient le mieux le ballon en Europe, n'est pas chose aisée. "Tu ne lui fais pas un cadeau, tu ne le fais pas jouer contre l'OGCNice... note notre consultant Bernard Bosquier. C'est comme si je fais de l'alpinisme et qu'on me dit de monter le Mont Blanc dès le premier jour". Maxence Volpe trouve qu'il ne s'en est pas trop mal tiré : "Il a été celui qui a marqué le plus de points. Même s'il a eu un début de match difficile, il a su récupérer bon nombre de ballons, être présent au milieu de terrain avec quelques bonnes relances. Il n'a pas fait un match extraordinaire, mais il a de quoi espérer être un peu plus essayé par Baup dans l'entrejeu, surtout quand on voit que d'autres n'ont pas saisi leur chance".

Ce qui nous amène forcément à son compère au milieu de terrain, Giannelli Imbula avec qui notre analyste technique n'est pas tendre : "C'est finalement le joueur le plus énigmatique. On était persuadé d'avoir fait une excellente recrue mais on ne le retrouve plus. Il me semble qu'il avait tout à gagner, et je l'ai trouvé pas vraiment motivé, en manque d'inspiration. Il a fait trop peu pour un joueur qui aurait dû se montrer. Si on reste sur ce 4-2-3-1, Lemina et Benoît Cheyrou sur un pied d'égalité pour jouer avec Romao, Imbula arrive en quatrième position". Bosquier pondère. Il trouve que les conditions n'étaient pas réunies pour qu'il explose : "On ne peut pas dire que l'Olympique de Marseille s'est pas trompé en le recrutant. Mais ce n'est pas en lui donnant un morceau de sucre de temps en temps qu'il va aller mieux. Et si tu n'as pas des cadres qui le situent sur le terrain, il ne faut pas s'attendre à un miracle".

Réclamé un temps à cor et à cri au poste d'avant-centre, le fan-club du Tunisien a bien diminué après son match contre Reims. Contre Arsenal, il a débuté à gauche dans une attaque à trois, son poste préféré. "Résultat, il a souvent joué arrière gauche, je ne l'ai pas vu du tout, tranche Bosquier qui relativise vite. Toutes les équipes adverses en Europe ont une circulation de balle que nous, nous n'avons pas. C'est difficile quand tu cours derrière le ballon pour un élément offensif". Maxence Volpe trouve lui des motifs de satisfaction en regardant la prestation du joueur aligné de l'autre côté du terrain, Jordan Ayew. "On se dit que Khalifa a tenté des choses. Qu'il a mis de l'abnégation, et qu'il n'a pas été forcément en réussite. Il n'a pas été forcément aidé : le numéro 10, ce n'était pas Valbuena, Gignac n'a pas fait un grand match. Mais on peut le revoir en joker, derrière Thauvin et Payet, titulaires indiscutables sur les côtés".

Ce match de Ligue des champions aura donc peut-être permis de voir que sur ces trois paris, un voit sa cote monter, un stagne alors qu'un autre perd des points. Prochaine chance contre Dortmund ?