Après s'être engagé avec l'OM, Kassim Abdallah a fait ses grands débuts face à Rennes. Le Marseillais a évoqué ses débuts sous son nouveau maillot.
Après avoir signé un contrat de 4 ans avec l'OM vendredi, Kassim Abdallah a fait ses grands débuts au Vélodrome face à Rennes. Le meilleur latéral droit de Ligue 2 avec Sedan l'an passé a évoqué ses débuts sous son nouveau maillot. Interview.
Comment as-tu vécu ta première sous le maillot de l'OM ?
Kassim Abdallah : "C'était un peu compliqué, car il y a eu beaucoup de stress. Ça s'est fait rapidement, j'ai dû quitter mon équipe un peu à la va-vite. Je n'ai pas beaucoup dormi par rapport au stress de l'évènement, mais ça va. J'ai essayé de faire de mon mieux, et ça a été."
À quel moment tu as su que tu allais débuter le match face à Rennes ?
K.A. : "J'ai eu une discussion avec le coach, il m'a fait comprendre que je pouvais être amené à jouer. La veille du match, je savais que je jouerais. Il m'a mis en condition en me parlant tactique, et comment il aimerait que je sois placé sur le terrain. Tout le groupe m'a mis en confiance. Dans l'ensemble, ça s'est bien passé."
Dans la tête, ce ne doit pas être facile de faire ses débuts au Vél' ?
K.A. : "Bien sûr, mais j'ai essayé de faire le vide, de ne penser qu'au football et de faire abstraction des a-côté. J'ai fait du mieux que j'ai pu, c'est beaucoup de concentration. Je trouve que ça s'est bien passé, mais il faut continuer. Ce n'est qu'un début."
On t'a vu boitiller en sortant, tu t'es blessé ?
K.A. : "Non, ce n'est pas une grosse blessure. En fait, c'est de grosses crampes dues au stress à mon avis, car je n'ai pas beaucoup dormi. Ça ne m'est jamais arrivé, mais j'ai dû sortir, car je n'arrivais plus à plier la jambe, mais ce n'est rien de méchant."
Quelle différence il y a du rêve à la réalité ?
K.A. : "C'est magnifique, même dans mes plus beaux rêves je ne pouvais pas imaginer ça. Ça se réalise, mais je n'arrive pas encore à y croire. Je suis rentré sur le terrain, j'ai commencé à jouer, avec le stade, l'ambiance, on est en plein dedans, j'ai commencé à réaliser petit à petit. Mais il va me falloir du temps."
Ta messagerie est pleine ?
K.A. : "C'est plein à craquer. J'ai beaucoup de messages d'encouragements, surtout de ma famille. Ça me pousse à me surpasser."
Comment s'est passée ton intégration au sein du groupe ?
K.A. : "Super bien, ils m'ont mis de suite à l'aise. Ils m'ont fait comprendre qu'ils avaient confiance en moi et ça m'a aidé. Je savais qu'ils étaient derrière moi, ça a facilité l'intégration. J'ai eu un super accueil, tout le monde a été sympa."
Par quoi tu as été le plus impressionné ? Le public, le jeu, le terrain ?
K.A. : "C'est un peu tout ça. Sedan c'est différent. Marseille est un grand club au niveau européen et mondial, je n'aurais jamais pensé jouer ici, donc j'ai été impressionné par un peu tout ça."
Tu t'attendais à être aussi bien dans ce premier match ?
K.A. : "Je ne m'y attendais pas, mais intérieurement je me disais ce qu'il fallait faire. Je me suis mis en condition, mais j'ai essayé de ne pas me mettre la pression en étant relâché. J'ai réussi à le faire, ça m'a aidé. Ce n'était pas parfait non plus, il va falloir continuer à travailler pour progresser et faire un match entier."
Tu as essayé de jouer juste, ou tu t'es surpris à t'enflammer à certains moments ?
K.A. : "C'était plus des mauvais choix, alors que j'aurais pu jouer plus simple. Le terrain n'était pas très bon, donc sur quelques contrôles, ça a été compliqué. J'ai essayé de jouer le plus simple possible."
Est-ce que tu as vu la banderole dans le virage Nord ("Kassim, bienvenue chez toi") ?
K.A. : "Très belle banderole, ça m'a fait super plaisir. Le public marseillais m'a soutenu à plusieurs reprises. Quand j'ai signé à Sedan, ils avaient fait une banderole pour moi. Je me sens à la maison, je me sens bien. Ça me pousse à me surpasser et à donner le meilleur de moi-même."
C'est pas mal d'avoir Nkoulou derrière ?
K.A. : "C'est la sécurité sociale ! En jouant avec lui, on est impressionné. Le mec dégage une sérénité, c'est beau à voir. Il est super simple et de bon conseil. Ça plaisir de jouer avec des joueurs comme ça, j'espère progresser à ses cotés."
Quels sont les détails qui font la différence entre la Ligue 2 d'où tu viens, et la ligue 1 ?
K.A. : "Sur les transmissions de balle, ça va beaucoup plus vite. Il n'y a pas un monde non plus, mais ça va plus vite."
Tu places la barre haute ? Tu es capable de faire mieux que contre Rennes ?
K.A. : "Oui, je pense pouvoir faire mieux. Je n'ai pas lâché tous les chevaux. Il y avait de la pression, de l'appréhension. Je ne vais pas vous mentir, mais je sais que je peux faire encore mieux. Notamment dans le secteur offensif et même dans la tenue de balle. J’étais un peu timoré, mais ça va venir avec le temps. Si j'arrive à enchaîner les matchs, je serai plus serein et je vais plus me lâcher."
Tu as un message à passer aux jeunes ?
K.A. : "J'ai envie de dire que c'est le travail qui paie. On est toujours récompensé quand on travaille. Je sais que je viens de loin. Il y a 5 ans j'étais chauffeur livreur, je ne me voyais pas du tout jouer au stade Vélodrome. Aujourd'hui je suis là parce que j'ai travaillé et car j'ai beaucoup de valeurs comme celles de la famille. Il faut garder tout cela."
(Photos © N.C. Le Phocéen)