Julien Sablé nous raconte comment les Bastiais, dans un contexte particulier, préparent la venue des Marseillais. Interview.
Au chômage en début de saison, Julien Sablé a trouvé finalement refuge à Bastia. Depuis son arrivée, l’équipe corse a quitté le groupe des plus mauvaises défenses du championnat. Il veut prouver contre l’OM qu’elle n’a pas, pour autant, abandonné ses velléités offensives.
Le Phocéen : Quelle est l'atmosphère à Bastia avant de recevoir l'OM, qui n'est pas très aimé du côté de Furiani ?
Julien Sablé : "À vrai dire, on parle plus de notre huis clos que de l'OM. Ça aurait été quand même fantastique de pouvoir recevoir Marseille avec nos supporters. Ça sera donc un match tout à fait particulier. De toute façon, tous les matchs à domicile ici à Bastia sont une aventure exceptionnelle. Franchement, je vis des émotions rares, il y a une telle ampleur depuis deux ans ici... Après, Marseille c'est moins que Nice, qui est vraiment l'ennemi juré de Bastia. Mais les gens sont excités à l'idée de recevoir Marseille. Tout le monde a envie, même si le coach (Frédéric Hantz) nous remet les pieds sur terre, car on doit rester dans notre logique de progression match par match."
En parlant du coach, depuis deux matchs, il a mis Harek, arrière gauche, dans l’axe, et Palmieri, attaquant de formation, arrière gauche, tout ça parce que les défenseurs centraux du groupe n’ont pas levé la main quand il a demandé qui était prêt à tout casser pour le prochain match. C’est vrai ?
J.S. : "J'ai une règle, ce qui se passe dans le vestiaire reste dans le vestiaire. Pour moi c'est incompréhensible qu'une histoire comme ça puisse sortir, ça va à l'encontre de ma vision du vestiaire et de la cohésion. Donc ce qui s'est passé ce jour-là, je ne le confirmerais pas, comme je ne l'infirmerais pas non plus."
Justement, vous semblez avoir réglé en partie vos soucis défensifs avec deux 0-0 à l'extérieur (à Lille et Toulouse) glanés sur les deux derniers matchs.
J.S. : "On a trouvé un certain équilibre. Depuis 2 ans, l'équipe est tournée vers l'offensive, avec devant des joueurs très percutants. Quand je suis arrivé, j'ai été très agréablement surpris. Mais en Ligue 1, on ne peut pas jouer comme ça toute la saison. Défensivement, on est vite puni. Donc, le coach a réglé deux-trois trucs, et on n'a pas pris de but sur les deux derniers matchs. Mais il ne faut pas perdre cette identité d'aller de l'avant, de se créer des occasions, même si c'est un équilibre très fragile par rapport à la défense."
Votre coach pourrait-il justement préparer un coup contre l'OM ?
J.S. : "Il ne tente pas pour tenter, mais il a le don pour motiver l'équipe et lui donner une histoire de match, de dire : 'on va jouer de telle façon'. Pour Marseille, il n'y aura pas besoin de motiver les gars, la motivation viendra d'elle-même. C'est d'ailleurs la difficulté pour Marseille, à tous les matchs c'est la fête pour les gens de recevoir un tel club, une telle équipe. Là il y aura la particularité du huis clos. On affinera la stratégie du match, mais on n'a pas prévu de faire une révolution dans nos principes de jeu."