Vente OM : que penser de la communication d'Ajroudi ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 17/07/2020 à 13:00
L'homme d'affaires franco-tunisien s'est longuement expliqué dans les colonnes de La Provence.
Depuis les premières rumeurs sur la tentative de rachat de l'OM par Mohamed Ajroudi, les supporters de l'OM ainsi que les journalistes en ont pour leur compte. En effet, pas un jour sans une nouvelle sortie médiatique, que ce soit par l'intermédiaire de Mourad Boudjellal qui a jeté la première pierre, Louis Acariès, ou Mohamed Ajroudi lui même, et à plusieurs reprises. C'est encore le cas ce vendredi où le businessman franco-tunisien accorde cette fois-ci un long entretien à La Provence. Une interview fleuve assez paradoxale, puisque Mohamed Ajroudi semble déplorer dans le même temps le trop-plein de communication de la part de son équipe depuis deux semaines : "Je ne reproche qu'une seule chose à mon équipe : avoir parlé un peu tôt. Moi-même, ça m'a surpris. J'aurais parlé seulement quand j'aurais fait le chèque. Regardez ce que nous vivons. Imaginons que rien ne soit sorti, on ne serait pas là. On a commis une faute. C’est fait, il faut avancer". Une manière de reconnaitre que cette OPA aurait pu être mieux préparée et que, faute de susciter un intérêt de Frank McCourt, elle l'a plutôt braqué dans l'autre sens.
"Il faut amener des stars, on veut rêver. On a des spécialistes qui vont définir quel type de recrutement on devrait faire. On a déjà les hommes qu'il faut, là où il faut"
D'un autre côté, on imagine aussi facilement que, faute d'avoir éveillé l'intérêt du propriétaire américain de l'OM, Mohamed Ajroudi s'adresse désormais aux supporters afin de faire pencher la balance. On se souvient des noms de Zinedine Zidane et Cristiano Ronaldo balancés à la presse la semaine dernière. Une sortie qui a forcément eu l'impact recherché, même si Mourad Boudjellal a rétropédalé dans la foulée. Aujourd'hui, Ajroudi ne fait pas machine arrière, mais tempère tout de même ses propos : "Il faut amener des stars, on veut rêver. On a des spécialistes qui vont définir quel type de recrutement on devrait faire. On a déjà les hommes qu'il faut, là où il faut". Même chose pour les moyens alloués : "On n'a pas défini un montant (rapport aux 700 M€ évoqués par la presse au départ). Il faut mettre les moyens qu'il faut. On veut une équipe qui gagne". Pour cela, Mohamed Ajroudi explique que son tour de table d'investisseurs est bouclé, constitué uniquement de fonds privés sans toutefois dévoiler de noms.
"On veut de la tolérance, je ne suis pas là pour créer la bataille entre le Qatar et l'Arabie Saoudite. On est loin de tout ça"
Enfin, le Franco-Tunisien insiste plus que jamais sur la dimension méditerranéenne de son projet. Pas une seule réponse ou presque sans qu'il ne dévie sur sa volonté de rapprochement des peuples, y compris sur les volets sociaux, culturels et religieux. Une manière de voir plus loin que le seul rachat d'un club de football en érigeant Marseille au rang de porte de la Méditerranée et en écartant toute visée commerciale ou immobilière. Enfin, Mohamed Ajroudi repousse toute volonté d'affrontement géostratégique en Ligue 1 : "On veut de la tolérance, je ne suis pas là pour créer la bataille entre le Qatar et l'Arabie Saoudite. On est loin de tout ça". Pas si loin quand même, car il ajoute : "Quand je parle avec un journaliste qui ne tient pas compte de ce que je lui ai dit, je me dis qu'il se peut que les gens qui s'occupent du football pour le Qatar soient derrière tout ça". De quoi occuper pour le weekend les passionnés de ce dossier #VenteOM, et ce n'est certainement pas fini...