Valère Germain attend son binôme
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 22/07/2017 à 07:00
Bacca, Giroud, Jovetic, Bony. Ce quatuor de rumeurs "sérieuses" anime les journées (et les nuits) des suiveurs de l'OM sur les réseaux sociaux. Mais, pour l'instant, aucun de ces oiseaux rares n'est annoncé dans les radars d'approche de Marignane pour différentes raisons. Bacca correspond au profil type demandé par les supporters marseillais, avec sa grinta sud-américaine et son passé sévillan, mais il est cher pour son âge (30 ans), très cher même. Giroud, lui, représente la garantie plus qu'appréciable du buteur sans faille à la régularité incontestée, mais il est aussi très cher et pas vraiment tenté par un retour en Ligue 1. Même chose pour Jovetic. De plus, le Monténégrin n'est pas un vrai finisseur ni une vraie pointe. Enfin, Bony a beaucoup marqué à ses débuts, mais bien moins depuis deux ans. Bref, l'équation est compliquée à résoudre pour des dirigeants olympiens qui savent combien le dossier du buteur peut s'avérer casse-gueule et surtout catastrophique d'un point de vue financier. Mais, heureusement, l'OM a su dégainer à temps pour s'offrir une solution de secours au prix raisonnable, facile à l'emploi et à l'efficacité immédiate avec, de plus, un joli nom : Valère Germain.
Discret parce qu'attendu et (relativement) peu onéreux, ce transfert a déjà rapporté gros à l'OM. Pourquoi ? Parce que la présence de l'ancien Monégasque évite de sérieux maux de tête à un Rudi Garcia déjà sous la pression de la qualification en Europa League face à Ostende. Quelle que soit l'évolution du marché d'ici là, le technicien marseillais sait que Germain sera sa pointe face aux Belges et qu'il fera le job. Au-delà de ses trois buts en amical, le fils de Bruno a montré l'étendue de ses capacités d'adaptation et une science du compromis déjà affichée sous les maillots de Nice et Monaco, comme il l'expliquait lui-même il y a une semaine : "Je pense être quelqu'un qui passe partout, je me suis très bien acclimaté". Une sorte de couteau suisse de l'attaque, comme l'explique au Phocéen Rolland Courbis : "Il a toutes les qualités de l'attaquant malin, bon dans les déplacements, avec du flair et un grand sens du collectif. Il est capable de faire les fausses pistes pour permettre aux autres de prendre la vraie. En gros, il est toujours là où il faut au moment où il faut. Dans une bonne équipe, c'est un garçon qui, s'il ne se blesse pas, va jouer 70 % du temps et marquer entre 15 et 20 buts. Et je ne dis pas ça parce qu'il a marqué dans les matches amicaux. Ce n'est pas ça qui me fait dire que c'est un joueur très intéressant et très intelligent, car il l'a toujours démontré".
L'OM tient donc déjà son buteur, mais tout le monde sait que la solution n'est que provisoire et que les dirigeants vont devoir se lâcher, avec tous les risques que cela comporte. Quel que soit le système utilisé par Garcia, Valère Germain ne pourra pas assumer ce rôle-clé durant toute la saison sans un autre buteur à ses côtés. "Ce ne sont pas les qualités de Valère qui sont en cause pour pouvoir jouer seul en pointe dans le système de Rudi, confirme Courbis. Il a toutes les qualités pour ça, mais pour faire quoi ? Pour faire 60 matches de 90 minutes dans la saison ? C'est impossible. Sinon, bien sûr qu'il peut tenir seul dans l'axe. De toute façon, si un grand numéro 9 arrive et qu'il se blesse, Valère devra bien faire le travail, et il le fera sans problème. Mais il est hors de question qu'il soit la seule solution, sinon, il va exploser. J'insiste sur le fait que les 14 meilleurs joueurs de l'OM sont pour moi de très grande qualité, mais pour faire une saison avec quatre compétitions, il en faut 25. C'est aussi bête que ça". Un avis partagé par Rudi Garcia, évidemment, qui surveille les minutes passées par son buteur sur le terrain comme le lait sur le feu : "Il faut ménager Valère, parce qu'on n'a pas d'autre avant-centre type pour l'instant". Entré à la 81e minute face au Sporting (2-1), Germain sera encore certainement géré au chronomètre par Garcia ce samedi face aux Rangers. En attendant l'oiseau rare...