Valbuena, va à Lyon si tu veux...

Cela ne ressemblait au début qu'à une fausse piste, comme le mercato aime les pondre. Lyon, qui se doit de recruter un milieu offensif avec la blessure de Clément Grenier, aurait coché le nom de Mathieu Valbuena, huit saisons à l'Olympique de Marseille à son actif. Plus les jours passent, moins Valbuena peut être considéré comme un simple contre-feu, pour permettre à Jean-Michel Aulas de négocier au mieux la venue de Younes Belhanda, qui souhaite rentrer en France. Jean-Pierre Bernès, son agent, négocierait un prêt avec le Dynamo, qui permettrait ainsi au club russe de prendre une partie du salaire à sa charge et au joueur de rentrer à nouveau dans la grille salariale d'un club de l'Hexagone. Un scénario probable qui irrite les supporters phocéens qui n'ont pas hésité à s'en prendre à Mathieu Valbuena sur les réseaux sociaux.

Le milieu offensif ne peut pas nier que la piste Lyon existe. Sa situation en Russie devient de plus en plus délicate. Ce n'est pas de son fait, lui qui a fini meilleur passeur du championnat pour sa première saison. Mais le Dynamo Moscou est exclu de toutes compétitions européennes par le Fair-Play financier. Un mauvais départ cette saison de l'équipe, mais aussi un scandale de racket organisé par le directeur de la sécurité du club, rendu publique par le départ avec perte et fracas de Yann M'Vila, rend l'atmosphère pesante pour les joueurs étrangers du club. Comme souvent en Russie, dans les mauvaises passes, le public gronde et demande un renforcement de l'identité patriote de l'équipe. Si Valbuena ne veut absolument pas se mettre à dos son employeur, il sait ce qu'il est arrivé par exemple à Lassana Diarra, et ne va pas s'éterniser en Russie de peur de disparaître de la circulation à un an de l'Euro. Hors, sa seule porte de sortie, c'est Lyon... Posée comme ça, la situation de "Petit Vélo" peut se comprendre. Ce n'est pas parce qu'on est estampillé OM, que l'on a été soutenu et défendu contre tous pendant tant d'années par le public du Vélodrome que l'on doit finir dans un goulag, même si le salaire est important. L'Olympien du siècle, un certain Jean-Pierre Papin, est revenu en Ligue 1 après son périple à l'étranger. Deux saisons à Bordeaux, un encore plus grand rival de l'OM, avant d'effectuer une courte pige à Guingamp, le club d'un certain Noël Le Graët. Personne ne lui en a tenu rigueur. Abedi Pelé a aussi fait le trajet Marseille-Lyon sans voir son image écornée. Alors, c'est vrai, il se trouve que Marseille cherche, peut-être, un joueur au même poste que "le petit". Mais parmi tous ceux qui critiquent Mathieu Valbuena pour son possible futur choix, combien veulent le voir revenir à l'OM en lieu et place de Charles Aranguiz par exemple, alors que ça ne peut être qu'une solution de court terme et qu'il faudra s'occuper de l'intégralité de ses émoluments l'an prochain ? 

Non, Valbuena à Lyon, c'est une trahison aux yeux de certains, plus pour une question de contexte. Il y a un an jour pour jour, le 5 août 2014, Valbuena annonçait en larmes son départ de l'OM. A ses côtés, le président Vincent Labrune confirmait poursuivre son "Hall of Fame" en retirant son numéro 28 de la circulation. Tout ça pour le voir tout sourire avec le maillot des Gones un an plus tard ? Pour le coup, Valbuena, lui, n'a rien demandé. Donc oui, s'il veut aller à Lyon, qu'il aille à Lyon. Mais qu'il fasse attention. Pour reprendre l'exemple de Papin en Gironde, JPP n'a jamais nié que son coeur était à Marseille et que l'OM était tout pour lui, quitte à se faire accepter plus difficilement par les Ultras Marine. Si Valbuena adopte la même conduite, ne reniant jamais ce qu'il a connu lors de ses années phocéennes, s'il ne piétine pas certains symboles, en embrassant par exemple la tunique lyonnaise, il fera taire de lui-même le mécontentement de tribunes qui l'ont tant aimé. Mais s'il s'amuse à faire le séducteur par certaines attitudes ou déclarations, personne ne pourra rien pour lui lors du prochain OM-Lyon, le 20 septembre.