Avec 15 buts et 9 passes décisives en 30 matchs cette saison, difficile de taper sur Florian Thauvin, notamment lorsque l'on regarde les chiffres de ses petits camarades sur le terrain. Pourtant, si un Olympien a les oreilles qui sifflent depuis quelques semaines, c'est bien lui. Transparent samedi dernier face à Angers (2-2), l'ailier droit a livré une prestation dans la lignée de ce qu'il fait ces derniers temps. C'est à dire : pas grand-chose. Soyons honnêtes, Thauvin n'est pas complètement inexistant non plus. Son but et sa passe décisive face à Saint-Etienne (2-0) il y a un mois en attestent. Mais, globalement, le joueur au-dessus du lot de la saison dernière et des six premiers mois de celle-ci semble bien loin.
En chute libre depuis son expulsion face à Lille
C'est la rançon du succès. Comme l'expliquait La Provence hier lundi, Flotov "symbolise cet OM qu'on a retrouvé samedi, celui d'une équipe bardée d'éléments qui ne jouent que pour eux-mêmes". Le constat est dur, mais réaliste. Si l'Orléanais n'a jamais vraiment brillé par son sens du collectif, il a toujours compensé par sa capacité à faire la différence sur le plan individuel, que ce soit dans l'élimination de ses adversaires directs ou par sa précision devant la cage. Des caractéristiques qui ont fini par convaincre Didier Deschamps de lui accorder un strapontin pour le Mondial en Russie en dépit de ses réticences. Mais, ce talent de joueur-clé s'est éteint depuis le début de l'année, et on se demande bien pourquoi. S'il faut certainement attendre encore un peu pour un éventuel grand déballage, on a tout de même une petite idée. Souvenons-nous de la défaite face à Lille au mois de janvier (1-2) et de son expulsion. Un carton rouge vertement reproché par Rudi Garcia dans le vestiaire, auquel Thauvin répondra aussi vertement, déplorant le manque de gratitude d'un coach à qui "il a tant de fois sauvé la mise par le passé". Un crêpage de chignon rendu public et qui correspond étrangement à la chute de ses performances.
Un petit tour sur le banc pour lui aussi ?
Depuis, Flotov semble traverser les matches avec une inconsistance proche de la suffisance, ou de la lassitude dans le meilleur des cas, et son impact sur les résultats de l'OM a disparu. Comme le signalait justement Alain Roche sur Canal Plus dimanche, c'est désormais Mario Balotelli qui met les buts que Thauvin mettait avant son arrivée. Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Pas forcément, car on ne voit pas en quoi l'arrivée d'un buteur peut impacter négativement son comportement sur le terrain. À la limite, on peut évoquer le passage au 4-4-2 par Rudi Garcia, faisant de Thauvin un milieu droit plus excentré, l'empêchant de fait de repiquer vers l'axe, comme il aime à le faire habituellement. Mais, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que Thauvin n'y est plus, et que les résultats en souffrent logiquement. À l'heure où l'OM ne peut plus se permettre de perdre le moindre point, les éléments démotivés ou démobilisés n'ont plus leur place. Et si Thauvin songe déjà à son avenir plus qu'au présent de l'OM, Garcia doit se poser les bonnes questions. De quoi remettre son statut d'indéboulonnable, au même titre que les Gustavo, Rami, Payet ou Strootman ces dernières semaines ? Il va peut-être falloir y penser...