Sont-ils vraiment démotivés par "la grande lessive" ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 11/04/2017 à 13:01
Dimanche, à Toulouse (0-0), les Olympiens nous ont encore gratifiés d'une prestation low-cost, à l'image des précédentes face à Dijon et à Lille. Une bouillie qui, on le craint, nous donne encore un aperçu de ce qui nous attend pour les derniers matches de la saison quand, dans le même temps, les Bordelais de Gourvennec mordent à pleines dents dans l'espoir d'une qualification européenne. Pourquoi ? L'Equipe a son idée. Le quotidien sportif alimente cette impression, partagée par de nombreux observateurs, que certains joueurs songent déjà à la saison prochaine, et que le "Champions Project" pourrait bien se jouer sans eux. Rapport à l'article paru il y a une semaine et intitulé "La grande lessive", qui explique qu'une grande partie de l'effectif sera invitée à aller voir ailleurs l'été prochain. Un article commenté par Rudi Garcia lui-même devant ses troupes : "S'ils font des articles comme ça, à ce moment-là de la saison, c'est que vous n'êtes pas assez bons". Un peu dur, mais tellement vrai...
Le quotidien sportif évoque une "opération vide-grenier" à la Commanderie cet été, avec de nombreux départs souhaités par le club, quitte à opérer des résiliations de contrats, dans la grande tradition olympienne de ces dernières années. Il faut dire que les valeurs sûres sont appelées à rester, et que les clubs ne se battront pas pour acheter les autres, qui attendront bien sagement leurs indemnités de départ pour faire place nette. Il y a aussi les prêtés, comme Vainqueur et Gomis, que le club serait enclin à garder selon les dires de Garcia et des dirigeants. Mais la vérité de la semaine dernière sera-t-elle la même dans un mois ? On n'en mettrait pas notre main à couper. Et puis il y a les Rolando, Fanni, Doria, Rekik, Hubocan, Bedimo, Sarr, Khaoui, voire Cabella... Mis bout à bout, tout cela forme une belle brochette d'incertitudes et ne ressemble pas franchement à un groupe paré pour la bataille, c'est le moins que l'on puisse dire.
Reste à savoir si ce type de situation peut vraiment impacter le comportement d'un groupe de joueurs professionnels et si, inconsciemment, certains pourraient baisser de pied ne sachant pas de quoi leur avenir sera fait. L'ancien latéral olympien Sébastien Perez a connu cette situation lors de la saison 2000-2001, lorsque l'arrivée de Bernard Tapie à quelques journées de la fin laissait apparaître un grand chambardement au mercato suivant. Pour lui, cette perspective n'implique pas une baisse de régime, au contraire : "Je n'y crois pas, car les joueurs ont beaucoup à perdre dans ce cas-là. A l'époque, la situation était un peu différente, car on était menacés par la relégation et on avait quatre matches pour se maintenir. On avait un groupe sain, et on savait bien que de mauvaises prestations et une descente en Ligue 2 auraient fait tache sur notre CV. Personnellement, je suis parti cet été-là à Galatasaray, mais je ne le savais pas encore et j'étais concentré sur ma fin de saison. Il y a plus à gagner qu'à perdre, que ce soit pour le joueur qui veut rester où celui qui veut partir. Ils ont tout intérêt à briller, ils doivent se montrer. Et puis, ce n'est pas comme avant, où les joueurs pouvaient craindre de ne pas trouver un club qui paye aussi bien que l'OM. Il y a beaucoup plus de destinations, notamment à l'étranger, où ils peuvent trouver leur compte. Cette peur de la grande lessive, je n'y crois pas".
Au final, Garcia a peut-être raison. Certains ne sont tout simplement pas assez bons, tout bêtement...