Personne n'a oublié cette soirée d'octobre 2008 au stade Vicente Calderon de Madrid, où l'OM affrontait l'Atlético (1-2) en Champions League. Une soirée marquée par la charge des policiers espagnols sur les supporters olympiens et, surtout, restée dans les mémoires avec la condamnation de Santos Mirasierra, membre et porte-voix du CU 84, pour une "agression" sur un membre des forces de l'ordre captée par les caméras de vidéosurveillance. Pour nous, Marseillais, cet événement restera à jamais comme une injustice, mais le contrechamp fut perçu de manière totalement opposée. C'est un fait : l'Espagne et l'Europe, et on l'a encore constaté cette année en Europa League, considèrent les ultras olympiens comme dangereux, et l'UEFA comme des supporters "à risques", à surveiller comme le lait sur le feu.
Que l'on soit d'accord ou pas avec cette peu flatteuse réputation, c'est désormais un fait établi, et la sanction prononcée hier mercredi l'a une nouvelle fois démontré. Ce jugement, où l'on retiendra principalement l'exclusion avec sursis de deux ans des prochaines coupes d'Europe, est très lourd. Mais, au-delà de faire planer une menace redoutable, à même de remettre en cause tout le projet olympien, il donne une idée précise de ce que représente aujourd'hui l'OM aux yeux des instances européennes. On peut parler d'acharnement ou d'injustice, mais les plus anciens se souviennent que l'UEFA avait exclu le Milan AC de coupe d'Europe pour 2 ans fermes après avoir simplement quitté quelques instants la pelouse lors de la fameuse panne d'électricité du Vélodrome en C1 il y a 27 ans. C'est dire que la sévérité de l'UEFA ne date pas d'hier et qu'elle frappe tout le monde, sans distinction.
Sans remonter aussi loin, il faut bien admettre que le parcours de l'OM en Europa League cette saison a été émaillé de comportements répréhensibles. Les fumigènes et les pétards omniprésents de Salzbourg à Leipzig, bien sûr, les jets d'objets en tout genre, mais aussi les débordements sur le terrain à Guimarães (affaire Evra) ou encore les dégradations du Groupama Stadium. Des comportements que chacun sait interdits, mais qu'une minorité s'est appliquée à reproduire tout au long de la saison en dépit des avertissements répétés de la part du club. Pourquoi ? Parce que le public du Vélodrome ne sera jamais celui de Roland-Garros, c'est sûr. Mais aussi, certainement, parce que certains n'ont pas du tout envie que ça se passe bien, quitte à plonger le club dans la mouise, et c'est un euphémisme. Avec ce jugement, l'OM est en danger, et tout son projet avec. Nous n'avons pas de solution miracle, mais les dirigeants olympiens et les associations de supporters feraient bien d'en trouver une, et rapidement, sous peine de sévère gueule de bois...