Sanctions : ça aurait pu être pire

Hier lundi, on attendait la confirmation en appel des sanctions de l'UEFA prises à l'encontre de l'OM en juillet dernier, suite aux incidents lors de l'épopée des Olympiens en Europa League la saison dernière. Lors de la finale face à L'Atlético Madrid (0-3), l'instance avait peu goûté le comportement des supporters marseillais et avait chargé le club pour "perturbations dans le public, actes de vandalisme, allumage de fumigènes, jets d'objet et coup d'envoi retardé". Du coup, l'UEFA avait instruit un dossier incluant également d'autres incidents relevés lors des tours précédents face au RB Salzbourg et à Leipzig. Une coupe bien pleine qui avait abouti en première instance à un match à huis clos total, ainsi que deux rencontres à huis clos partiels (virages Nord et Sud fermés). À cela, il fallait ajouter une amende de 100 000 euros et l'obligation de régler les dommages commis au Groupama Stadium de l'ami Aulas. Mais le suspense le plus pesant, et même le plus effrayant, était cette menace d’exclusion pour un an d’une compétition européenne durant une période probatoire de deux ans. Un sursis terrible qui pouvait sauter au premier fumi allumé et qui, on l'imagine, empêchait de dormir les dirigeants olympiens. Finalement, cette dernière sanction n'a pas été retenue, et on peut dire que l'OM s'en sort bien sur le coup.

Selon L'Equipe de ce mardi, les dirigeants espéraient mieux en allant en appel, mais on voit mal comment le reste des sanctions aurait pu être balayé, compte tenu des récidives répétées. Un communiqué est même paru en fin de soirée, déplorant "les sanctions extrêmement sévères pour le club", mais on se doute qu'un sentiment de grand soulagement a parcouru les bureaux de La Commanderie à l'énoncé du verdict. Ceci dit, il reste cette obligation d'aller négocier avec Jean-Michel Aulas le montant du dédommagement pour les dégâts commis dans son stade. Évidemment, il est normal de réparer les dommages causés chez les autres, mais on ne peut s'empêcher de penser à ce qui peut se passer dans les tribunes de ce stade. D'ailleurs, l'UEFA y a aussi pensé puisqu'il faut rappeler que Lyon est également lourdement sanctionné par l'UEFA pour des raisons assez similaires, mais aussi le "comportement raciste" de certains de ses supporters. À ce sujet, l'OM a glissé un léger tacle dans cette direction à l'intérieur de son communiqué en précisant que "ses supporters ont démontré une position sans équivoque sur des sujets comme la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, priorités de l'UEFA". Il fallait le dire et c'est dit...

Finalement, avec ces huis clos prononcés, l'OM sera touché au porte-monnaie (billetterie) et les supporters le seront dans leur passion des soirs d'Europe au Vélodrome, en ratant notamment la venue de Francfort et, pour les virages, celles de la Lazio et Limassol. Ceci dit, puisque l'on parle de passion européenne à Marseille, elle concerne surtout, et même culturellement, ce qui se passe après les phases de groupes, comme on a pu le constater la saison dernière avec les affluences fantomatiques des premiers matches d'Europa League. Même si les affiches sont plus alléchantes cette année, il ne fallait pas espérer la foule des grands soirs, même si un OM-Lazio aurait pu générer une belle affluence. Encore une fois, considérant que le pire a été écarté dans cette affaire, l'OM ne s'en tire pas si mal que ça...