Reprise : dans quel état l'OM récupère-t-il ses joueurs?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 26/06/2017 à 07:00
C'est la reprise pour l'OM ! En effet, ce lundi matin, les Olympiens retrouvent le chemin du Vélodrome (le centre Robert Louis-Dreyfus est en travaux) pour un mois de préparation, après une pause plus ou moins longue en fonction du calendrier international. Une préparation qui comprendra deux stages d'une semaine en Suisse, entrecoupés de matches amicaux. Hier dimanche, nous décryptions pour vous avec un préparateur physique l'essentiel du travail effectué durant cette longue période (lire ici). Mais, dès l'accueil des joueurs ce matin, ces derniers devront passer par la case médicale, avec toute une batterie de tests et de vérifications.
Ce passage obligé est primordial afin de déterminer dans quel état l'entraîneur récupérera ses troupes, et inutile de préciser que cet état de forme peut s'avérer très variable, comme l'explique au Phocéen l'ancien médecin de l'OM Emmanuel Prou : "Il y a tous les tests de débuts de saison à faire, avec un programme un peu plus poussé pour les nouveaux arrivants, même si l'essentiel a déjà été fait lors de la visite médicale préalable à la signature. Sinon, il y a les analyses sanguines classiques et un test d'effort, généralement sur vélo, qui est couplé à une échocardiographie annuelle. Mais au-delà de ces protocoles médicaux classiques, on met d'abord tout le monde sur la balance afin de vérifier les prises de poids, variables selon le sérieux des individus. On mesure également l'indice de masse grasse, et on sait généralement qui a un peu trop forcé sur la nourriture et les soirées arrosées (rires). Certains appliquent un programme d'activité assez strict pendant leurs vacances, mais beaucoup coupent complètement et prennent du poids, c'est souvent les mêmes d'ailleurs. On dit qu'ils sont désentraînés, et il y a un gros travail de remise en route. Généralement, après un mois de vacances, il faut encore un bon mois pour les remettre à niveau. Dans l'idéal, il ne faudrait jamais rester inactif en faisant des footings, du tennis ou n'importe quelle activité non traumatique. Certains respectent ces programmes, d'autres moins...".
Il faut dire que la préparation d'avant-saison d'un footballeur professionnel n'a rien à voir avec celle d'un sportif lambda. Les charges auxquelles il est soumis sont très importantes et nécessitent un suivi très pointu (en vidéo, les explications d'Arnaud Chabert, préparateur physique de Consolat). Un sujet souvent polémique dans beaucoup de clubs et qui donne lieu à des prises de bec entre les médecins et le préparateur physique, dont c'est la chasse gardée. "Concernant cela, explique le docteur Prou, tout dépend de la relation entre l'entraîneur et le médecin. Bien souvent, nous n'intervenons malheureusement pas dans les charges de travail et le planning des stages, qui sont gérés par le préparateur physique et le coach. Mais connaissant la proximité entre Franck Le Gall (responsable du staff médical de l'OM) et Rudi Garcia, on peut imaginer qu'il y a une vraie concertation, ce qui est une très bonne chose et peut éviter pas mal de pépins". Des dangers particulièrement présents en cette période de canicule, où il faut rester très vigilant, même avec des sportifs aguerris. "Il faut faire très attention aux grosses chaleurs comme on a actuellement. Si, en plus, le stage est en altitude, on cumule la déshydratation et l'hypoxie. Généralement, on programme un entraînement tôt le matin et un autre en fin d'après-midi. Pour le reste, il vaut mieux rester sous la climatisation, c'est une question de bon sens".
Poids, nutrition, chaleur, sommeil... autant de sujets qui tombent sous le sens, mais qu'il convient systématiquement de rappeler à de jeunes gens naturellement plus préoccupés par leurs loisirs, eux que l'on soumet tout au long de la saison à des règles de vie drastiques. En revanche, ce que l'on sait moins, c'est que le principal danger d'une rentrée des classes peut venir d'un problème de matériel. "Ça peut paraître idiot, mais le problème numéro un d'une reprise est une histoire de chaussures, déplore le docteur Prou. Généralement, les joueurs jettent les anciennes en fin de saison et attaquent avec la nouvelle dotation. Résultat, l'essentiel de notre boulot est de soigner des ampoules, ce qui a le don de nous énerver ! Les gars ont passé un mois en tongs les pieds dans l'eau et reviennent avec une peau de bébé. Après un ou deux entraînements, ils viennent nous voir avec les pieds esquintés, une vraie galère qui peut valoir des arrêts de plusieurs jours ! On a beau leur dire de conserver les anciennes chaussures, c'est peine perdue...". Quand on vous dit qu'il ne faut négliger aucun détail...