Quels Phocéens pour les Bleus ?

Steve Mandanda commence à en avoir l'habitude. En fin de saison dernière, il était seul à monter à Paris pour la cérémonie des trophées UNFP. En début de semaine, il était seul à retrouver le complexe de Clairefontaine pour rejoindre l'équipe de France A. Et si avant il pouvait croiser d'anciens coéquipiers marseillais, il n'y aura cette fois-ci que Mathieu Valbuena. Pour les rencontres amicales contre le Portugal et la Serbie, Didier Deschamps a pourtant convoqué 23 joueurs. La hiérarchie est déjà établie alors que l'Euro 2016 se profile. Mais tout n'est pas perdu pour les membres de l'effectif olympien. Le point sur la situation des quatre olympiens qui ont le plus de chances d'être du groupe final, pour regarder les matchs des Bleus avec une attention toute particulière pour leurs concurrents directs, dès ce soir contre le Portugal. 

Suite au forfait de Stéphane Ruffier, Benoît Costil a été appelé. Il est numéro 3 d'une hiérarchie dominée par Hugo Lloris. Entre les deux, Steve Mandanda. Mais si au moment du Mondial brésilien, le capitaine marseillais était plus proche de la troisième place que de la première (de nombreuses voix pensaient d'ailleurs que son forfait sur blessure allait permettre au gardien de Saint-Etienne de passer numéro 2), il s'est vite repris. Elu meilleur gardien du championnat l'an dernier, il sort un gros début de saison. Si Lloris est plus qu'un simple gardien dans l'esprit du sélectionneur, le portier phocéen sera incontestable s'il arrive quoi que ce soit au joueur de Tottenham. 

Pour le poste d'arrière gauche, Didier Deschamps a fait appel à Patrice Evra et à Benoît Trémoulinas. Layvin Kurzawa, blessé encore à la cuisse, n'est pas de la partie. Mais alors que Lucas Digne a fait de bons débuts avec la Roma, Benjamin Mendy a de quoi doubler tout le monde sur la ligne d'arrivée, s'il reste sur son niveau de performance, notamment pour ses deux matchs au Vélodrome. Ce qui risque de faire la différence pour le Marseillais, c'est qu'il semble indéboulonnable dans son club, ce qui n'est pas le cas d'Evra par exemple, qui a vu son club poser plus de 25 millions d'euros sur Alex Sandro, le latéral brésilien de Porto. 

Si Didier Deschamps tourne sur deux schémas de jeu avec cette équipe de France (un 4-3-3 avec deux ailiers et un 4-4-2 losange), la composition du milieu de terrain ne bouge pas. Un milieu défensif, deux relayeurs. La formule date du barrage retour contre l'Ukraine, où DD avait aligné Cabaye, Matuidi et Pogba ensemble. Le dernier cité, nouveau numéro 10 de la Juve, est le key-player de l'équipe. Celui autour de qui l'équipe doit tourner, ce qui est parfaitement logique vu son incroyable potentiel. Ceux qui l'ont vu à l'oeuvre au Vélodrome début août seront sûrement de cet avis. Il faut reconnaître que le parisien Matuidi est aussi à un sacré niveau. Mais ce n'est pas le cas du nouveau joueur de Crystal Palace. Yohan Cabaye joue d'ailleurs relayeur pour son retour en Angleterre. De quoi laisser la place à une nouvelle sentinelle alors que Morgan Schneiderlin est aussi appelé. Maxime Gonalons ? Francis Coquelin ? Et pourquoi pas Lassana Diarra ? S'il reste au niveau de jeu qui est le sien depuis deux matchs, il n'y a pas de raisons. 

Meneur de jeu, Rémy Cabella joue principalement sur le côté gauche depuis qu'il est arrivé à l'OM. Ce qui pourrait être une chance pour une éventuelle participation à l'Euro 2016. Car sur ses trois joueurs offensifs, Deschamps aime compter sur un joueur capable de venir se placer dans l'axe en cours de partie, permettant à Griezmann par exemple de se placer en attaque aux côtés de Benzema. Depuis la fin de l'année 2012, c'est Mathieu Valbuena qui occupe ce rôle. Mais il n'est pas interdit de penser que le nouveau joueur de Lyon, qui va vivre au quotidien la concurrence de Lacazette et Fékir, peut fléchir dans la dernière ligne droite. Au Marseillais de savoir en profiter, lui qui était du voyage au Brésil après le forfait de Franck Ribéry.