PSG-OM : le Classique, c'est toute une histoire !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 17/04/2022 à 12:00
Le Classique PSG-OM ne l'a pas toujours été. Mais la rivalité s'est installée très logiquement entre un club plus que centenaire et une entité qui sort tout juste de l'adolescence. Un peu d'histoire avant le choc de ce dimanche, avec notre historien de l'OM Fernand Bonaguidi.
OM-PSG, PSG-OM... ce sigle de 5 lettres a toujours engendré les passions. La rivalité historique des deux villes s’appuie sur une réalité incontournable, Paris est la capitale. Comme le dit l’écrivain et historien Pierre Echinard : "Pendant 25 siècles, Marseille n’a eu besoin de personne. Elle avait de l’argent grâce à son commerce maritime et se comportait comme une petite république italienne. Depuis cinquante ans, elle est obligée de se sentir vraiment dépendante d’un pouvoir central ... Et ça, ça ne passe pas". Et quand César demande à Monsieur Brun qui revient de Paris : "Vous n'avez pas vu Landolfi ?", c'est une manière de transformer Paris en quartier de Marseille où tout le monde se connaît.
L'OM est né en 1899, le PSG en 1970
Au-delà des passions, revenons un peu sur l’histoire de ces Paris-Marseille. N'oublions pas que deux Marseillais furent à l’origine de la montée en Première Division des Parisiens. En 1970, le Paris Football Club fut créé à l’initiative de la Ligue qui voulait un club pour le futur Parc des Princes qui va voir le jour en 1972. Mais ce club artificiel doit fusionner avec Saint-Germain qui joue en CFA (et que l’OM a éliminé en Coupe en 1969) pour récupérer la structure amateur et les équipes de jeunes. Le protocole de fusion est signé le 10 juin 1970. Immédiatement, le club monte en D1 avec Jean Djorkaeff comme capitaine, lui qui vient juste de quitter l'OM. Mais suite à des pressions de la mairie de Paris qui refuse de subventionner un "club banlieusard", le club est scindé en deux en mai 1972.
Le PSG remonte en Première Division avec deux authentiques Marseillais formés à l’OM
La section professionnelle passe sous les couleurs (orange) du Paris FC et reste en D1, tandis que les amateurs du PSG sont relégués en CFA.
Surprise le PFC redescend en 1974, l’année où le PSG qui a été repris par Daniel Hechter remonte en Première Division, avec deux authentiques Marseillais formés à l’OM, les regrettés Jean-Louis Leonetti et Jean-Pierre Dogliani. Et c’est ce dernier qui trompe Jean-Paul Escale, alors gardien de Valenciennes, sur un but controversé lors du barrage pour la montée. Le PSG est vraiment né sous le signe d'anciens Olympiens avec une engueulade à la Pagnol entre les Jean(s) du Sud, Jean-Paul, Jean-Louis et Jean-Pierre sur la validité du but. En 1974, l'OM de Paulo Cesar et Jairzinho joue un quart de finale retour au Parc après un nul 2 à 2 au Vélodrome. Incidents, défaite 2 à 0, Jair est suspendu alors qu'il n'est pas forcément le coupable. Une rivalité va naître.
C'est de 1989 à 1994 que les PSG-OM méritèrent le titre de rencontres au sommet, car la première place fut souvent en jeu
Les vicissitudes du professionnalisme vont ensuite plonger l'OM vers la D2 dont l'extirperont les minots qui, avec un OM en pleine reconstruction, bousculent en 1/8eme de finale le PSG de Luis Fernandez qui va remporter sa première Coupe de France en 1982 . Au PSG jouait le regretté Michel N’Gom qui avait été formé à l’OM. C'est de 1989 à 1994 que les PSG-OM méritèrent le titre de rencontres au sommet, car la première place fut souvent en jeu. On se souvient de 1989 avec le missile de Franck Sauzée qui crucifia Joël Bats à la dernière minute pour le titre marseillais. Où du 29 mai 1993 quand Basile remit ça 3 jours après la nuit de Munich dans un but collector à se repasser pour se remonter le moral, les soirs de déprime, quand il y en a. Ou quand l'OM de Tapie tira sa révérence en 1994 au Parc des Princes par un match nul avant la descente (administrative) aux enfers. Il faut dire que Canal Plus en voulant créer l'événement avait racheté le PSG pour essayer de relancer le championnat, trop dominé par l’OM de Bernard Tapie. Et là, il y eut souvent des étincelles. On se rappelle la célèbre phrase de Artur Jorge en décembre 1992."On va leur rentrer dedans". Raymond Goethals reprit avec son accent inimitable. "Oui pourquoi pas, mais va falloir qu’il se tape Desailly, Casoni, Boli et Di Meco réunis, c'est pas une mince affaire." Il n'avait pas tort, le Belge, David Ginola s'en souvient encore.
À cette époque-là, les rencontres étaient un peu musclées, "mais malgré tout, c'est toujours resté dans la limite de l'acceptable" comme aime à le préciser Éric Di Méco sur les antennes de RMC... Ce dimanche, ce sera premier contre deuxième. OM–PSG, PSG–OM, en terme de budget, y a pas photo, mais sur le terrain… on peut toujours rêver!