Pourquoi l'OM domine ses adversaires physiquement

Cela ne vous a pas échappé, l'OM a pris la bonne habitude de gagner ses matches depuis maintenant plusieurs mois, et la nouvelle année a démarré sur les chapeaux de roues avec cinq victoires en autant de matches. Des succès parfois concluants de bout en bout, mais aussi parfois plus longs à se dessiner, souvent en fin de matches lorsque l'adversaire commence à tirer la langue. Cet avantage physique, c'est un peu la marque des Olympiens cette saison, avec en plus un nombre de blessures relativement peu élevé qui permet à Rudi Garcia de pouvoir faire de vrais choix au moment de dessiner ses compos. L'occasion de décrypter le travail du staff olympien.

Pour commencer, le bon état physique de l'équipe est évidemment à mettre à l'actif du responsable de la préparation. On peut dire que celle effectuée par Paolo Rongoni et ses deux adjoints Fabien Bossuet et Paolo Casale a été une réussite, comme l'explique l'ostéopathe Dominique Sappia, ancien membre du staff médical de l'OM : "Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte, mais incontestablement, il y a la qualité du travail du préparateur physique. On se souvient, par exemple, de cette saison où les joueurs lyonnais se pétaient un par un les ischios. On a su qu'il y avait un problème avec l'ancien responsable Robert Duverne. Il a pourtant fait une très belle carrière, mais cette saison-là, il a fait des erreurs. Donc, le préparateur physique a une vraie responsabilité dans le bon comme dans le mauvais". Au-delà des qualités physiques des Olympiens, il y a donc aussi ce parcours presque sans faute au niveau des blessures. Là encore, l'OM a su se doter d'un bon secteur médical avec Franck Le Gall qui a succédé à Christophe Baudot. "Il faut vraiment féliciter le staff médical de l'OM de ces dernières années, ajoute Dominique Sappia. Il fait vraiment du bon travail, qu'il s'agisse du médecin ou des kinés. S'il y a peu de blessés, c'est aussi et surtout grâce à leur boulot tout au long de la saison dans la prévention et dans les soins".

Autre facteur important, comme souvent : la baraka. Il faut de la chance pour espérer slalomer entre les blessures, mais aussi disposer de bonnes conditions d'entraînement. "C'est évidemment aussi une question de chance et de qualité du groupe, explique Sappia. Si tu n'as que des Diaby ou des Gourcuff dans ton effectif, tu n'iras pas loin. On peut aussi parler des conditions météo et surtout des qualités de terrains. Prenons l'exemple des synthétiques : ce sont les plus gros apporteurs d'affaires des cabinets de kinés de ces dix dernières années. Je n'ai jamais eu autant de ruptures de ligaments croisés que depuis que les gamins jouent là-dessus. A l'inverse, grâce aux bons terrains de la Commanderie, il n'y a quasiment plus de pubalgies (inflammation des adducteurs)".

Enfin, ces victoires acquises à l'usure, lorsque l'adversaire n'a plus rien dans les chaussettes, ne sont pas non plus le fruit du hasard. La préparation estivale a été faite dans ce sens. On peut également ajouter le fait que l'OM exerce généralement une grosse pression et une nette domination dans la possession du ballon. Mais ce qui semble faire la différence cette saison, c'est surtout la qualité mentale du groupe. "Pour moi, c'est surtout dans la tête, estime Dominique Sappia. Je ne sais pas si l'OM fait appel à un spécialiste de la préparation mentale, mais on voit bien que les gars vont au bout de l'effort. C'est peut-être simplement le mérite de Garcia qui a réussi à faire passer son discours et à les transcender, comme le faisait un Courbis à l'époque. Pour ce qui est des fins de match, on peut avoir la meilleure préparation physique du monde, mais s'il n'y a pas le mental, ça ne marche pas". Le diable se cache souvent dans les détails, et visiblement, Garcia n'a rien négligé cette saison pour arriver à ses fins. A l'image de ses joueurs, cet OM semble bien parti pour durer...