Pourquoi ces huis clos sont inévitables

Hier lundi, les autorités ont décidé d'interdire les rassemblements de plus de 1000 personnes jusqu'au 15 avril, et cette décision s'applique évidemment aux manifestations sportives et, donc, aux matches de Ligue 1. Ainsi, l'OM va jouer à huis clos à Montpellier samedi et lors des trois matches suivant, incluant le très attendu Classique OM-PSG le 22 mars prochain. Une décision qu'André Villas-Boas justifiait d'ailleurs vendredi soir après le match nul face à Amiens : "On ne joue pas avec la santé... Si tu fermes le Louvre pour 5000 personnes, tu dois fermer un stade". L'OM devra donc faire sans ses supporters, dont beaucoup ont du mal à encaisser la nouvelle.

"C'est une question de promiscuité, notamment dans les files d'attente au stade où les supporters sont entassés pendant de longues minutes"

Un agacement compréhensif, d'autant que l'OM joue gros dans cette dernière ligne droite vers la Champions League. Toutefois, comme l'explique au Phocéen l'ancien médecin de l'OM Emmanuel Prou, les autorités ne pouvaient agir autrement : "Ça peut paraître excessif pour certains, mais au vu du contexte, c'est totalement justifié par rapport au principe de précaution vis-à-vis d'un virus qu'on ne connait pas encore. On ne peut pas faire autrement. C'est une question de promiscuité, notamment dans les files d'attente au stade où les supporters sont entassés pendant de longues minutes. Même chose dans les tribunes et notamment dans les virages où les gens sont debout et chantent durant toute la rencontre. Tout cela brasse un gros volume d'air et il y a un phénomène de vaporisation. Dans cette vapeur d'eau, il peut y avoir des particules virales en suspension si des personnes sont atteintes. Le fait d'être en extérieur n'évite pas les risques avec une telle proximité".

"Le fait de voyager de longues heures en car est encore pire"

Du coup, l'OM attaquera donc cette série de huis clos lors du déplacement à Montpellier samedi. Un match où, pour une fois, les supporters olympiens pouvaient se rendre puisque 600 places leur étaient réservées en parcage visiteurs. "Le fait de voyager de longues heures en car est encore pire, explique Emmanuel Prou, car c'est un espace clos et réduit avec de nombreuses personnes à l'intérieur. Et vu que là, on chante aussi, cela multiplie encore plus les risques de contamination". Il faut donc se rendre à l'évidence et prendre son mal en patience, car comme dit AVB, "on ne joue pas avec la santé".