Pourquoi Benedetto tire la langue ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 03/02/2020 à 15:00
L'Argentin de l'OM connait un gros coup de mou depuis deux mois.
Le 21 décembre dernier, Pipa Benedetto claquait son dernier but face à Nîmes. Son septième cette saison, qui en faisait l'un des tout meilleurs goleadors de Ligue 1. Depuis, plus rien, alors que les Ben Yedder (15), Mbappé, Neymar (14), Dembélé, Diallo (12) et Osimhen (11) se sont envolés. Cela fait-il pour autant de l'Argentin une déception ? Bien sûr que non. En revanche, il est clair que Benedetto tire la langue et que ce gros coup de mou commence à interroger. Soyons clairs : ce n'est pas la première fois cette saison que l'ancien de Boca reste muet. C'était le cas, par exemple, entre son but à Amiens (1-3) et celui à Toulouse (2-0). Quatre matches sans marquer, puis encore quatre jusqu'à son but face à Nîmes (3-1). Mais, à chaque fois, Benedetto se démarquait quand même par son travail et ses performances utiles au collectif. En revanche, depuis la reprise de janvier, il est compliqué de lui trouver des circonstances atténuantes tant il semble au bout du rouleau. Alors, comment expliquer ce trou ?
Dans son cas, rares sont les joueurs capables d'enchaîner sans périodes creuses
En creusant un peu, la réponse n'est pas difficile à trouver. Pipa n'a eu ni vraies vacances, ni vraie préparation depuis longtemps. Dans ce cas, rares sont les joueurs capables d'enchaîner sans périodes creuses, et les exemples sont multiples. En ce qui nous concerne, il suffit de se tourner vers les mondialistes l'an dernier. On pense évidemment à Steve Mandanda, Adil Rami et même Duje Caleta-Car. Les deux premiers ont clairement affiché leurs manques physiques et leur lassitude tout au long de la saison, alors que le jeune croate a eu besoin de plusieurs mois pour retrouver son niveau. On peut même remonter encore plus loin, avec l'exemple de Franck Ribéry, rentré rincé de la Coupe du monde 2006 et perturbé mentalement par son vrai-faux transfert à Lyon, ce qui lui avait valu une longue période sans malgré des débuts en fanfarre à la fin de l'été 2006. Pour Benedetto, c'est un peu la même histoire avec un championnat argentin en décalage avec la L1, la Copa Libertadores entre mars et début août 2019, et enfin les longues négociations entre Boca et l'OM pour finalement aboutir à son transfert. C'était le 5 août, cinq jours avant son entrée en jeu face à Reims (0-2) pour sa première en Ciel-et-Blanc. En clair : si on prend en compte sa rupture des croisés en novembre 2017, Pipa n'a pas eu de véritable préparation depuis des lustres.
Villas-Boas : "Il est un peu fatigué, on va voir s'il récupère pour le match à Saint-Etienne"
Des données que connaissent parfaitement le staff médical de l'OM et André Villas-Boas. D'où l'indulgence du Portugais au sujet de son avant-centre : "Il n'a pas trop d'appuis, c'est vrai, reconnaissait-il dimanche en conférence de presse. Il n'était pas encore à 100 %, mais on a décidé de prendre le risque à Bordeaux. Il est un peu fatigué, on va voir s'il récupère pour le match à Saint-Etienne". Connaissant l'admiration du coach pour son buteur argentin, mais aussi le peu d'alternatives crédibles autour de lui, on imagine que ce dernier va encore faire le dos rond et serrer les dents mercredi à Geoffroy-Guichard, en attendant des jours meilleurs...