"Pour les Ultras bordelais, c'est le match de l'année !"

Dimanche prochain, la Ligue 1 reprend ses droits avec un Bordeaux-OM peut-être encore plus attendu que les années précédentes. Il faut dire que les Olympiens se présenteront en Gironde 40 ans après la dernière victoire de l'OM là-bas, et qu'il serait temps de mettre fin à cette malédiction incompréhensible.

Mais, côté bordelais, on ne fanfaronne pas non plus, car les Girondins ne gagnent plus un match depuis un mois et demi et l'inquiétude règne avant la venue des Marseillais au Matmut Atlantique. C'est ce qu'explique au Phocéen Nicolas Pietrelli, du site de supporters Webgirondins.com. Interview :

Compte tenu des derniers résultats de Bordeaux, comment abordez-vous ce match ?

Nicolas Pietrelli : "Il arrive dans une mauvaise période, car on n'a plus gagné en Ligue 1 depuis fin septembre et on reste sur trois défaites consécutives. Il y a beaucoup de pression ici, même si elle n'est pas très médiatisée. Clairement, on veut se servir de ce match pour relancer la machine et il doit être une source de motivation pour les joueurs. Je peux te dire qu'en cas de mauvais résultat, on s'enfoncera définitivement dans la crise"

Cette dégringolade est surprenante quand on voit le début de saison des Girondins...

N.P : "C'est vrai, on avait très bien démarré, mais il y a un point de bascule avec le match à Paris où on prend 6-2 alors qu'on arrive là-bas invaincus depuis 14 matches. Il n'y avait aucune pression sur ce match et il a été très mal préparé, sans compter les selfies avec Neymar sur le terrain qui n'ont pas du tout été appréciés. On y est allés en touristes, et depuis on n'arrive pas à remonter la pente. Il y a eu peut-être des clashes dans le groupe, on ne les reconnait plus, à l'image de Malcom ou Sankharé, nos deux meilleurs joueurs, qui ne mettent plus un pied devant l'autre"

Est-ce que Gourvennec est remis en cause ?

N.P : "Oui, clairement. Déjà, il y a eu un clash après l'élimination en tour préliminaire de l'Europa League face à Videoton. Ça ne s'est pas ébruité, mais il a été pris à partie par les supporters. Il s'entête dans des choix discutables avec un 4-3-3 qui ne fonctionne plus et la titularisation systématique de De Préville qui ne met pas un but. Mais les joueurs sont mis dans le même sac, ils ne font pas les efforts ensemble, ils régressent"

Et Malcom, qu'on ne voit plus après un début de saison phénoménal ?

N.P : "Je pense que quelque chose s'est cassé entre lui et le reste du groupe à Paris. Ils ne jouent plus pour lui, et sans les autres, c'est compliqué pour lui car il veut faire la différence tout seul"

Récemment, votre président déclarait qu'il s'agissait du match de l'année pour vous. C'est le cas ?

N.P : "Pour beaucoup d'ultras, oui. J'ai l'impression qu'ils préfèreraient gagner ce match et descendre en Ligue 2 que de le perdre et d'être champions ! Mais il est évidemment très important, surtout pour les Ultramarines, notre principal groupe. En plus, ils vont fêter leur trente ans pour ce match, et ce sera la folie en tribunes"

Est-ce qu'ils vont parler aux joueurs avant le match ?

N.P : "Oui, c'est devenu une tradition. Ils iront au Haillan samedi à environ une centaine pour parler aux joueurs durant une demi-heure. Avant chaque Bordeaux-OM, ils se réunissent au centre du terrain d'entraînement pour leur parler de l'importance du match. C'est accepté par le club, ça fait désormais partie du folklore. Je peux te dire que les mecs ont intérêt à tout donner, sinon ce sera compliqué pour eux"

L'OM actuel vous fait peur ?

N.P : "Peur, non. Mais votre coach a su se remettre en cause contrairement au nôtre, et l'OM tourne bien. Mais, psychologiquement, cette série de 40 ans doit trotter dans la tête de vos joueurs. Par contre, je ne te cache pas que beaucoup de supporters chez nous craignent que la série s'arrête cette année. Ce sera sûrement très chaud !".