Payet : les recherches se poursuivent
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 05/12/2017 à 07:00
Mercredi dernier à Metz (3-0), on a cru assister à un tournant de la saison avec une esquisse de réveil de Dimitri Payet sur la pelouse de St-Symphorien. Auteur d'une partie consistante - sans toutefois être transcendante - le Réunionnais semblait donner des signes de réveil après un long sommeil depuis le début de la saison. Fausse alerte, en fait. Dimanche, de nouveau aligné sur le côté gauche à Montpellier, le capitaine olympien s'est rendormi, peut-être engourdi par le froid pinçant de la Mosson, et a récolté une nouvelle fois des notes bien en deçà de ce que l'on attend d'une tête de gondole et surtout d'un international français en exercice. Du coup, immanquablement, Payet s'est replacé en tête des punching-balls favoris sur les réseaux sociaux et du panthéon des déceptions olympiennes, devançant même un Mitroglou pourtant bien loti en la matière.
Dommage, car cet OM en pleine ascension aurait bien besoin des coups de patte de son artilleur dans sa course au podium. D'autant plus qu'on ne pourra pas compter éternellement sur un Florian Thauvin que l'hiver et le calendrier finiront forcément par user tôt ou tard. Il faut dire que ces dernières années, avec ses deux saisons de feu sous Bielsa puis à West Ham, on avait fini par oublier les précédentes, celles où Dimitri Payet était un spécialiste du courant alternatif. Deux saisons qui en ont fait un international en puissance et lui ont permis de se mettre à l'abri sur plusieurs générations en négociant des contrats de "top player", notamment lors de son retour à l'OM en janvier dernier. Evidemment, ce dernier point en fait une cible toute trouvée, un grand classique, et il ne faut pas oublier que le garçon a multiplié les pépins physiques ces dernières semaines. Mais on a beau fouiller dans la boîte à excuses, le constat est difficilement contestable : Payet est à des années-lumières du niveau attendu, et cela commence à devenir problématique.
Dans les archives de ces dernières saisons, on peut rapprocher le cas Payet de celui de Lucho Gonzalez, joueur le plus cher de l'histoire de l'OM (24M€) jusqu'au transfert du Réunionnais l'hiver dernier (30M€). Après un démarrage difficile, la saison de l'Argentin en avait fait l'une des idoles du Vélodrome et surtout un acteur majeur du titre de 2010. Mais dès la saison suivante, son impact sur l'équipe est en chute libre et, en dépit d'une place de titulaire permanent, il finira par traverser les matches comme un fantôme jusqu'à son retour (gratuit) à Porto en janvier 2012. Lucho/Payet même combat ? Jean-Philippe Sabo, coéquipier de l'Argentin à l'époque se souvient : "Les deux cas sont assez différents. En fait, Lucho a commencé à voir ses performances chuter après le cambriolage à son domicile qu'il avait très mal vécu. Je parlais souvent avec lui, et il était parfaitement conscient de son manque d'impact sur l'équipe. Mais, dans le groupe, personne ne se posait la question de savoir s'il devait être titulaire ou non car sa qualité technique le justifiait pleinement, même en petite forme. J'imagine que ce doit être un peu la même chose pour Payet. On se dit toujours qu'il va trouver une passe, ou débloquer la situation sur un coup de pied arrêté. Malheureusement, ce n'est pas le cas en ce moment. Il porte le brassard, dispose d'un très gros contrat et doit montrer l'exemple, c'est ça le problème. Même si son entraîneur et ses coéquipiers lui maintiennent leur confiance, le public marseillais pourrait se charger de lui transmettre le message. Et ça, ça peut vite devenir problématique".
Bonne remarque. Si l'on n'attend pas grand-chose d'un Grégory Sertic par exemple - et cela tombe bien - il en est tout autre pour celui qui représente à lui tout seul l'effort de guerre de la nouvelle ère McCourt. Dans la course aux ambitions, les matches à venir vont devenir de plus en plus importants, et Dimitri ferait bien d'avoir la bonne idée d'en débloquer quelques-uns sous peine d'entendre tomber son nom des travées du Vel', et pas forcément sous forme d'acclamations...