Papin : "C'est l'année idéale pour la gagner !"

Jeudi soir, alors que l'OM venait de décrocher sa qualification pour les demi-finales de l'Europa League, les supporters marseillais quittaient le Vélodrome avec des étoiles plein les yeux. Parmi eux, un certain Jean-Pierre Papin, en mission pour l'UEFA, mais surtout en compagnie de ses anciens coéquipiers pour assister au spectacle.

Le Ballon d'Or 1991 n'a pas fait le déplacement pour rien, et il lui tarde de revenir pour la demi-finale, voire plus si affinités. C'est ce qu'il a expliqué au Phocéen. Interview :

Jean-Pierre, quel est ton ressenti après un tel match de la part de l'OM ?

Jean-Pierre Papin : "J'ai d'abord assisté à un vrai match de football, avec un OM qui a fait très fort. Il est vrai que le RB Leipzig a été plus faible que prévu, notamment derrière, mais les Marseillais ont très bien attaqué, avec une très bonne organisation, et n'ont quasiment rien concédé défensivement. Il n'y a rien à dire sur la qualification".

En plus, l'OM a ajouté le spectacle à l'efficacité...

JPP : "Oui. Et encore, le plus beau but - celui de Payet - a été refusé ! Mais il s'est bien rattrapé avec son but fabuleux".

Vu des tribunes du Vel', on imagine que le spectacle t'a rappelé des souvenirs...

JPP : "C'était magique ! On a connu ça, mais différemment, dans un autre stade. Ce nouveau Vélodrome, comme il a vibré hier soir, c'était juste génial. Avec les anciens, on savoure ces moments-là parce qu'on retrouve un peu notre passé".

Qu'as-tu pensé des performances individuelles des Olympiens ?

JPP : "Dans un match comme ça, on ne peut pas juger l'un ou l'autre. Ils méritent tous la même note, même ceux qui sont entrés en cours de match. Personnellement, j'aurais mis un 9 à tout le monde".

Il y a quelques mois, dans Le Phocéen, tu prenais la défense de Kostas Mitroglou que tout le monde allumait. Qu'as-tu pensé de son match ?

JPP : "Je le défendrai toujours, parce que c'est compliqué pour lui de jouer dans cette équipe. Il se bagarre et il essaie de garder le ballon, donc il y a forcément du déchet. Il n'est pas habitué à faire des courses, mais plutôt à recevoir des centres dans la surface. Je l'ai trouvé très combatif et il a marqué un but (attribué à Ilsanker c.s.c.) très important. Avec les gabarits des Allemands derrière, sa titularisation m'a semblé logique".

Tu sens que cette équipe dégage quelque chose de spécial ?

JPP : "Oui, et je pense qu'elle a déjà fait sa saison, quoiqu'il arrive, quand on voit l'intensité qu'elle est capable de mettre dans les matches. Ils sont en pleine bourre, à l'image de Payet. Même si sa priorité doit être l'OM, il peut être récompensé avec la coupe du monde".

Et que penses-tu de l'apport de Rudi Garcia ?

JPP : "Ça ne date pas d'aujourd'hui. L'OM n'est pas là par hasard. Quand il est arrivé, tout le monde lui prévoyait des moments compliqués, mais on voit le travail qu'il est en train de réaliser, et le meilleur reste encore à venir".

L'OM peut-il aller au bout de cette Europa League ?

JPP : "Bien sûr. Lorsqu'on a tiré Leipzig, on pensait que c'était un tirage difficile et on a vu ce qu'il s'est passé. C'est très ouvert, parce que tout est possible sur un ou deux matches. En plus, c'est vraiment l'année idéale pour la gagner, avec la finale en France, à Lyon. C'est vraiment jouable !".

Tu vas revenir à Marseille pour la demie ?

JPP : "Quoiqu'il arrive, j'y serai puisque je travaille pour l'UEFA avec des rapports techniques sur les matches. En plus, j'ai fait les quatre derniers matches de l'OM. Mais j'y serai d'abord pour mon plaisir et pour revoir mes potes".

 

 Sébastien Ruggieri