L'ancien président de l'OM s'est éteint mardi soir des suites du Covid-19 à l'âge de 68 ans. Edito.
Peu avant 22h30 mardi soir, l'histoire de l'OM a perdu un de ses géants. Pape Diouf est mort à Dakar des suites du Covid-19. Il avait 68 ans, les nouvelles tombées quatre heures plus tôt n'étaient pas bonnes. On le savait sous assistance respiratoire, sa famille souhaitait le faire rapatrier dans un hôpital du sud de la France. Mais le virus ne lui a pas laissé cette chance, comme à tant d'autres, jour après jour, heure par heure. Il emporte les petits comme les plus grands, et Pape en était. Il accable les familles, comme celle de Pape aujourd'hui et de son armée de fidèles que forme toute la communauté olympienne. Les supporters que nous sommes ne peuvent que pleurer, et passé la stupeur, se souvenir de la trace indélébile qu'il laisse dans la grande histoire olympienne. Dans notre histoire.
Le Franco-Sénégalais né au Tchad, à Abéché, le 18 décembre 1951 était à l'image de son passeport. Un esprit au-dessus des frontières, connecté avec son interlocuteur, quel qu'il soit. Une classe palpable instantanément qui n'aura jamais laissé personne indifférent, dès ses premiers pas dans le football, que ce soit par la qualité de sa plume dans les colonnes de La Marseillaise, puis auprès des internationaux qui l'ont poussé à devenir leur agent. Une profession à laquelle il a donné ses lettres de noblesse en guidant les Bell, Boli, Desailly, Gallas ou Drogba vers les carrières que l'on sait. En parallèle, chacune de ses interventions dans les médias participait à l'évidence d'un destin encore plus fort, à la hauteur du personnage.
Cette évidence se produira en 2005, lorsqu'après avoir rejoint l'OM en qualité de directeur sportif, il en prendra la présidence à la demande de Robert Louis-Dreyfus. Dès lors, le club prendra une autre dimension grâce à chacun de ses choix, chacune de ses prises de parole. Ces choix, les supporters les suivront comme un seul homme, trop fiers de compter enfin sur une pointure de taille à faire respecter un OM souvent malmené les années précédentes. Le duo qu'il formera avec Eric Gerets est l'un des attelages les mieux sentis de l'histoire de notre vieux club. L'absence de titres n'est qu'anecdotique comparée au rang que ces deux hommes ont rendu à l'OM. Au spectacle qu'ils nous ont offert, aux joueurs qu'ils ont révélés et aux messages qu'ils ont portés.
Nous n'entendrons plus Pape Diouf, nous n'admirerons plus sa stature et son charisme. Le Covid-19 nous l'a volé, lui aussi. Mais nous ne cesserons jamais de conter aux plus jeunes l'histoire de celui qui restera à jamais l'un des plus grands présidents de l'OM, car son oeuvre va perdurer, et dès aujourd'hui. Repose en paix, Pape Diouf.