Pape Diouf : déjà un an, et ça ne passe toujours pas
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 31/03/2021 à 01:00
Le 31 mars 2020, Pape Diouf nous quittait à l'âge de 68 ans.
Déjà un an que Pape Diouf est parti sans nous dire au revoir, fauché par ce virus qui n'en finit plus de nous gâcher la vie. Ce soir-là, aux alentours de 22h30, le géant s'éteignait dans un hôpital de Dakar, laissant une famille et l'immense communauté des amoureux de l'OM dans un deuil qui nous touche encore aujourd'hui, lorsque son visage ou sa voix apparaissent au détour d'un article ou d'une archivé télé. C'est comme ça, on ne s'habitue pas, on vit avec. Avec le souvenir de cette trace indélébile qu'il a laissée à l'OM, lui qui a réussi le tour de force de réunir tout le monde, là où ses prédécesseurs et ses successeurs n'y sont jamais complètement parvenus. Il faut dire que personne ne connaissait le football comme Pape. Et surtout, personne n'en parlait avec un tel talent.
Avec lui, la culture n'était pas un vain mot, l'usage de la langue encore moins
Un talent unique et multiforme, qui parlait aussi bien aux grands de ce monde qu'aux petits admirateurs que nous étions face à lui. Pape ne faisait pas la différence, lui le Franco-Sénégalais né au Tchad, débarqué à Marseille sans un sou en poche, mais armé de sa culture et son ouverture aux autres. Avec lui, la culture n'était pas un vain mot, l'usage de la langue encore moins. Deux armes acérées qui lui ont ouvert les portes du journalisme à La Marseillaise, puis celles des plus grands joueurs de l'époque, dont certains ont fait, comme lui, les grandes heures de l'Olympique de Marseille. Joseph-Antoine Bell, Basile Boli, Abedi Pelé, Marcel Desailly, William Gallas ou encore Didier Drogba n'avaient pas besoin d'agent pour étaler leur classe aux yeux du monde entier, mais ils ont eu besoin des conseils éclairés de Pape pour devenir les géants qu'ils resteront à jamais. Pareil pour l'OM, cet OM souvent foulé aux pieds dans les années 2000 par des dirigeants improbables et à qui Pape a su rendre ses lettres de noblesse.
Un an plus tard, il faut continuer à dire son nom, écrire son histoire, raconter l'homme qu'il était
La noblesse collait à Pape Diouf, comme ses costards italiens taillés sur mesure ou son éternelle clope à la bouche, dont il avait tant de mal à se débarrasser. Une noblesse innée, qu'il n'étalait pas à la face de ses interlocuteurs mais qui participait, au contraire, à l'attraction qu'il suscitait. Et puis cette voix, ce phrasé qui résonnent encore à nos oreilles. Cette présence et cette voix, Pape nous les a offertes à plusieurs reprises sur le plateau du Phocéen (en vidéo, retrouvez l'un de ses passages dans le Talk Show). Ce Talk Show entre amis prenait une dimension hypnotisante à chaque fois que Pape garait son Range Rover devant nos studios. Plus de rubriques, plus de chrono, plus de consultants... Juste Pape Diouf, nous et vous durant deux heures. Chacune de ses apparitions était un cadeau, Noël avant ou après l'heure. Un cadeau pour nous et un plaisir pour lui, car parler aux supporters était tout sauf une obligation. Encore une fois, Pape parlait à tout le monde, et encore plus aux supporters de cet OM qu'il aimait tant. Un an plus tard, il faut continuer à dire son nom, écrire son histoire, raconter l'homme qu'il était. Ne jamais cesser de dire l'honneur de l'avoir eu comme président, et surtout comme ami.
La Rédaction du Phocéen