Où en est la cote de Garcia à l'OM ?

Adulé à son arrivée en octobre 2016, alors que l'OM venait d'être racheté par Frank McCourt et que les braises de la fin du règne MLD - Labrune fumaient encore, Rudi Garcia est encore là plus de deux ans plus tard. Un exploit, quand on sait la fragilité du poste. Deux années relativement tranquilles, avec un léger trou d'air au bout d'un an suivi d'une montée au firmament jusqu'à la finale de l'Europa League en mai dernier. Un parcours exceptionnel qui a permis au technicien olympien de passer sans encombre la traditionnellement délicate non-qualification en Champions League. Il faut dire que l'image de Rudi Garcia auprès des supporters est très liée à celle de Jacques-Henri Eyraud, car les deux hommes sont arrivés ensemble (ou presque) au club et leurs violons sont généralement accordés sur la même note en terme de communication. Cette dernière étant globalement bien gérée depuis le début de l'aventure, ils sont parvenus jusque-là à passer entre les gouttes, d'autant que les résultats n'ont jamais été catastrophiques, et que ces derniers restent quand même le principal vecteur de survie d'un entraîneur ou d'un dirigeant à l'OM.

C'est justement sur ce point qu'il est intéressant d'observer la cote de Rudi Garcia aujourd'hui. D'un côté, on peut considérer que les résultats sont encore du bon côté de la balance. Bien sûr, l'OM pointe à une 6e place qui ne correspond pas à ce que l'on attend, mais le podium n'est qu'à 3 points. Quand on sait les matches qui attendent l'OM d'ici la trêve hivernale, on peut raisonnablement espérer chiper la troisième ou la deuxième place à Montpellier et à Lille assez rapidement. Pourtant, au stade comme au bistrot, et encore plus sur les réseaux sociaux, on s'aperçoit que la cote du flamboyant Rudi connait une forte érosion depuis quelques semaines. Pas de quoi commencer à établir un listing des entraîneurs libres sur le marché, mais quand même. Il y a bien sûr les causes inévitables que sont les contre-performances récurrentes face aux équipes de haut de tableaux additionnées au piteux parcours en Europa League. Jusque-là, rien d'anormal. Mais il n'y a peut-être pas que ça.

En effet, Rudi Garcia connait aussi un coup de moins bien en terme de communication, là où il brille habituellement. Depuis la fin du mercato estival, ses sorties sur l'inutilité de recruter un avant-centre lui sont de plus en plus reprochées. Notamment la dernière, lundi dernier sur RMC (lire ici). D'ordinaire, les recrutements ratés sont mis sur la facture des dirigeants, mais sa mainmise - réelle ou présumée - sur les dossiers du mercato le met en première ligne sur ce point. Toujours lors de cette émission sur RMC Sport, le coach olympien s'est aventuré dans une explication assez tortueuse sur le début de saison difficile, avec notamment une charge contre l'arbitrage du dernier OM-PSG (0-2) : "C'est un match qu'on n'aurait jamais dû perdre. Contre Paris il y a eu une grossière erreur qui ne nous a pas permis d’être la seule équipe à faire match nul contre eux". Là encore, une petite charge contre l'arbitre d'un OM-PSG ne mange, habituellement, pas de pain. Sauf que celle-ci a reçu un accueil très froid sur les réseaux sociaux, pour ne pas dire plus. Le signe que Rudi Garcia ne joue plus sur du velours et qu'il va peut-être devoir changer de cap pour se refaire une popularité.

Pour conclure, on sait tous la durée de vie très éphémère d'une analyse en football et, en particulier, à l'OM. Six points de pris à Amiens et face à Reims, additionnés aux trois déjà pris face à Dijon, peuvent la balayer d'un revers de main, et c'est ce que l'on souhaite. Les supporters, comme on peut le voir dans la vidéo, en sont d'ailleurs parfaitement conscients. Mais, en bon ancien de la Roma qui se respecte, Rudi Garcia sait combien il est nécessaire de les écouter et de les comprendre. On est prêts à parier qu'il travaille déjà sur le sujet...