OM-Vélodrome : la nouvelle municipalité peut-elle changer la donne ?

Avec l'élection de Michelle Rubirola à la tête de la Mairie de Marseille, la citée phocéenne change de bord politique. Parmi les sujets principaux abordés par la nouvelle majorité durant toute la campagne, figuraient en bonne place les finances de la ville, jugées exsangues par tous les observateurs. Du coup, parallèlement, de nombreux supporters de l'OM se demandent si le vieux serpent de mer d'une éventuelle vente du stade Vélodrome peut revenir sur le tapis. Une réflexion pertinente, puisque plusieurs des acteurs de cette nouvelle majorité militaient encore récemment pour que la ville se sépare de ce que Jean-Claude Gaudin a toujours considéré comme faisant partie des "bijoux de famille", des bijoux bien trop onéreux pour le contribuable à leur goût. C'était notamment le cas de celui qui est aujourd'hui le premier adjoint de Michelle Rubirola, Benoît Payan : "Oui, il faut vendre le Vélodrome, déclarait en octobre dernier l'ancien élu PS. La répartition du financement actuel du stade est un véritable scandale, une injustice terrible faite aux Marseillais". Des propos que rejoignait le conseiller municipal Jean-Marc Coppola, précisant tout de même que le Printemps Marseillais n'avait pas encore de position stricte sur le sujet. "La vente est une des pistes à explorer, mais pas celle qui est prioritaire. C'est un dossier à rouvrir pour alléger les charges et rendre le Vélodrome plus accessible aux Marseillais".

"Compte tenu des finances catastrophiques de la ville, l'équipe de la nouvelle maire est obligée de trouver de l'argent. C'est donc une possibilité"

Si l'on parle beaucoup de rumeurs de vente actuellement, cela concerne évidemment l'OM, que souhaite racheter l'homme d'affaires Mohamed Ayachi-Ajroudi, à la tête d'un consortium d'investisseurs du Moyen-Orient. Le sujet du stade Vélodrome n'a pas vraiment été abordé, mais Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro spécialiste du Moyen-Orient, révélait récemment que "cela ne faisait pas partie du projet. Le Vélodrome fait partie de l'ADN de la ville de Marseille". Peut-être une manière, pour les éventuels acquéreurs, de ne pas froisser la majorité encore en place à l'époque. Et puis, il y a évidemment Frank McCourt, qui n'a jamais caché lors du rachat en 2016 son envie d'étendre son acquisition à un projet immobilier global, qu'il s'agisse du stade et de ses alentours. Aujourd'hui, le propriétaire américain se concentre évidemment sur les économies à réaliser pour mettre le club dans les clous sur le plan économique. Mais, avec l'arrivée de la nouvelle majorité, pourquoi ne pas imaginer le sujet revenir sur la table ? Difficile à dire pour le moment, même si on pourrait en entendre de nouveau parler dans les mois qui viennent. C'est ce qu'explique un proche du dossier au Phocéen : "Compte tenu des finances catastrophiques de la ville, l'équipe de la nouvelle maire est obligée de trouver de l'argent. C'est donc une possibilité, car le prix du stade représenterait plusieurs centaines de millions d'euros. Je ne connais pas la position actuelle, mais je ne les vois pas s'y opposer. Après, il faudrait réétudier complètement le dossier, car le stade a certainement perdu de sa valeur après la vente par la Ville des droits à construire sur les alentours. Mais le sujet reviendra forcément un jour, compte tenu du prix à supporter pour le PPP (partenariat public/privé) négocié avec Arema".

Encore une fois, l'OM d'aujourd'hui est plus concentré sur ses devoirs d'économies imposés par la DNCG et le Fair-play financier. Mais avec le bouleversement politique des dernières élections municipales, il n'est pas idiot de garder un oeil du côté du Vélodrome dans les mois à venir.