OM : un OM sur le bon chemin ?

Hier soir, au coup de sifflet final face à Lille, les supporters marseillais n’avaient pas le cœur à l’euphorie. Pourtant, la colère qui grondait après la gifle reçue contre Auxerre le 8 novembre dernier semblait avoir laissé place à une frustration teintée d’espoir. L’OM de Roberto De Zerbi a, une nouvelle fois, montré des progrès indéniables. Mais voilà, parfois, le football est cruel, et l’arbitrage… disons, " surprenant ", pour rester poli.

Un premier acte en demi-teinte

Les Lillois étaient venus au Vélodrome avec des idées claires et un plan de jeu limpide. "On observe les adversaires. J'ai des gens qui travaillent là-dessus. On travaille là-dessus aussi. Et on avait fait ce choix de mettre beaucoup de densité dans l'axe. On savait que c'était une équipe qui insistait beaucoup sur les sorties de balle axiales et on avait choisi de mettre la densité dans ce domaine-là, quitte à abandonner un petit peu les côtés. Ça nous a plutôt réussi, on a récupéré deux ou trois ballons où on aurait dû conclure. Je pense que ça les a fait douter aussi, ils ont eu énormément de mal, à part sur le but qu'on encaisse, à sortir. Et après, ce qui a été intéressant, parce qu'on n'a pas fait que ça, c'est l'utilisation du ballon qui m'a beaucoup plu dans l'animation ce soir." a détaillé Bruno Génésio en conférence de presse. Leur pressing intelligent et leur capacité à couper les relances marseillaises ont mis l’OM en difficulté durant le premier acte. Les Phocéens, en quête de fluidité, ont parfois semblé en panne face à la rugosité lilloise. Heureusement, Geronimo Rulli, toujours impérial, a une nouvelle fois été le gardien des espoirs marseillais, repoussant les assauts adverses avec l’assurance d’un mur infranchissable.

Mais même dans la souffrance, le " De Zerbi Ball " a frappé. Sur une sortie de balle léchée, Quentin Merlin a inscrit son tout premier but sous les couleurs de l’OM. 

Une deuxième période dominée… mais frustrante

Au retour des vestiaires, tout a changé. L’OM a pris les commandes du match, dictant le tempo et mettant Lille sous pression. Neal Maupay et Adrien Rabiot ont eu des opportunités en or, mais, comme contre les Verts dimanche dernier, l'efficacité n'a pas été au rendez-vous.

Et puis, il y a eu l’arbitrage. Ah, l’arbitrage… Un penalty non sifflé sur Pierre-Emile Højbjerg ( et peut-être même sur Jonathan Rowe), et surtout ce but lillois validé malgré une faute évidente de Aïssa Mandi sur Leonardo Balerdi au moment du coup franc de Rémy Cabella. Les supporters marseillais en ont vu d’autres, mais là, c’était presque une caricature. D’ailleurs, l'ancien entraineur de Brighton, d’ordinaire mesuré, ne s’est pas gêné pour dire ses quatre vérités en conférence de presse, avec une fermeté qui fera sûrement grincer quelques dents à la Ligue.

"Je ne sais pas, mais honnêtement, en ce qui me concerne, ce soir, l'arbitre n'a pas fait un bon match. Je pense qu'il n'a jamais vraiment contrôlé le match. Il y a des épisodes clés qui n'étaient pas justes ce soir, en dehors du fait que ce soit Diakité ou pas qui écope d'un deuxième jaune. Je pense que le problème, c'était vraiment qu'il y avait des fautes systématiques dans la deuxième partie de la première mi-temps(...) Sur leur but, il y a un bloc évident qui est fait sur Balerdi. Normalement, ce genre de blocage n'est pas admis sur les coups de pied arrêtés (...) Donc honnêtement, je suis désolé, mais je pense que cet OM-Lille aurait mérité un meilleur arbitrage. Je n'aime pas parler des arbitres, je ne veux pas le faire de manière récurrente, mais aujourd'hui, comme d'autres fois, je pense qu'il y a eu quelques problèmes."

Une transformation en marche

Si ce match a laissé un goût amer, il a aussi confirmé une chose : l’OM est en net progrès. Après la débâcle contre Auxerre, De Zerbi avait tiré la sonnette d’alarme, critiquant l’attitude de ses joueurs et le manque d’unité du groupe. Mais depuis le stage à Mallemort, le vent a tourné. Selon des sources internes au club, l’ambiance est au beau fixe comme cela a rarement été le cas ces dernières saisons. Les joueurs semblent vraiment tirer dans le même sens et, surtout, adhèrent pleinement aux idées de leur entraîneur.

Cela se traduit sur le terrain. Depuis la défaite contre Auxerre, l’OM a pris 10 points sur 12 possibles, et les automatismes commencent à apparaître. Certes, tout n’est pas parfait – le réalisme offensif reste un chantier, et la défense a encore des moments d’égarement –, mais l’évolution est indéniable.

Une pause qui tombe mal ?

Avec une telle dynamique, on pourrait presque regretter que la trêve hivernale pointe déjà le bout de son nez. Mais avant de ranger les crampons pour quelques jours et de faire les valises, les Olympiens ont encore du pain sur la planche. Ils partiront pour un mini-stage de deux jours au Danemark afin de préparer leur match de Coupe de France contre l’AS Saint-Étienne. Cette compétition, que la direction considère comme une priorité pour ramener un trophée cette saison, sera un nouveau test intéressant pour mesurer la solidité de ce collectif en construction.

Vers des horizons meilleurs

Roberto De Zerbi a encore du travail, c’est une évidence. Mais il a su transformer un groupe en crise en une équipe qui progresse, match après match. Et si l’OM continue sur cette lancée, il y a de quoi être optimiste pour la suite.

Hier soir, la frustration était palpable, mais elle porte en elle une note d’espoir. L’OM est en train de se trouver, et même si tout n’est pas encore parfait, les signaux sont encourageants. Alors oui, on peut pester contre un arbitrage parfois lunaire, contre des occasions manquées et contre ce goût amer de deux points perdus. Mais si on prend un peu de recul, une chose est claire : cet OM-là avance, et il le fait dans la bonne direction.