OM : Tudor, une communication et des choix qui interrogent

Après des matches de préparations inquiétants, Igor Tudor est devenu le premier entraîneur de l'OM - et peut-être de Ligue 1 - à être sifflé par les supporters avant même le coup d'envoi du premier match de la saison. Un événement logiquement déploré par les observateurs et les amoureux du club olympien, d'autant que la suite a enchanté ces mêmes supporters avec le formidable début de saison de l'OM. D'ailleurs, durant cette période d'euphorie, Igor Tudor ne manquait jamais de rappeler que son équipe et le jeu déployé étaient largement perfectibles. En somme, un véritable coach estampillé "Serie A", très loin de s'endormir sur ses lauriers et pointilleux sur le moindre détail.

Sa lecture des matchs n'est plus la même, sur le terrain et devant la presse

De plus, Tudor brillait par une communication minimaliste mais toujours juste, concentrant ses messages sur l'aspect tactique et technique des matches, et refusant de tomber dans la démagogie lorsque des éléments extérieurs comme l'arbitrage venaient enrayer la machine. Bref, un sans-faute de la part du croate, sur le terrain comme en zone mixte. Sauf que le mois d'octobre est passé par là, et que les résultats ne sont plus ce qu'ils étaient depuis le couac face à Ajaccio au Vélodrome (1-2). L'inébranlable Tudor n'est pas devenu un pro de l'ouverture de parachute pour autant, mais ses analyses interrogent, tout comme ses changements en cours de matchs d'ailleurs.

Il insiste sur ce qui aurait dû se passer en théorie, plutôt que de questionner sa propre responsabilité sur le résultat

C'est le cas depuis plusieurs rencontres, et encore samedi lors du match nul de l'OM à Strasbourg (2-2). Alors que les Olympiens dominait de la tête et des épaules, les sorties de Veretout, Clauss, Kolasinac et Dieng ont interpellé les observateurs d'un match qui semblait offert aux Marseillais. Mais comme lors de ses sorties précédentes (à voir en vidéo), Tudor a préféré insister sur ce qui aurait dû se passer en théorie, plutôt que de questionner sa propre responsabilité sur le résultat : "En première mi-temps, on doit être à 5-0. Et même avec le 2-0, ça n'a pas suffi. On doit tuer le match, c'est tout. Les changements, ce n'est pas la question. Qu'on fasse des changements ou pas, ces matchs-là, il faut les gagner, c'est tout". Un discours déjà entendu et qui altère, encore une fois, les analyses pertinentes servies par le Croate il y a de cela quelques semaines. Dommage, car il serait intéressant de pointer du doigt ces petits détails qui font que l'OM n'y arrive plus en ce moment. D'autant qu'il ne manque effectivement pas grand-chose pour se remettre dans le sens de la marche...