OM : Tudor, même les adversaires l'adorent !

On ne va pas revenir sur les sifflets récoltés par Igor Tudor avant même le coup d'envoi de la première journée face à Reims. Ce n'est plus qu'un souvenir gênant, d'autant que l'OM s'était largement imposé (4-1) ce jour-là. Mais il est difficile de ne pas commencer avec cette anecdote, car sans ça, l'histoire ne serait pas aussi savoureuse. L'histoire, c'est celle d'un entraîneur totalement inconnu du grand public, que Pablo Longoria est allé chercher au Hellas Vérone dans un but très précis : "L'évolution naturelle du football va vers un football plus physique, basé sur les transitions, sur l'intensité, expliquait Longoria. Le club voulait prendre cette direction. On a recruté des joueurs et un entraîneur qui sont adaptés à la méthodologie de jeu qu'on veut mettre en place." C'était en juillet, alors que Tudor prenait des missiles après chaque match amical perdu. Six mois plus tard, le président marseillais peut ressortir son interview avec un sourire en coin.

Le Bris : "Je suis un amoureux du foot, donc voir la manière dont ils jouent, cette maîtrise technique, cette qualité individuelle..."

Pourquoi est-il important de ressortir ces quelques phrases de Longoria aujourd'hui ? Parce qu'en football, les "projets" ne tiennent généralement que le temps de les détailler. Or, celui de Longoria avec Tudor semble réglé comme du papier à musique. Au point de récolter les louanges des entraîneurs adverses, comme samedi dernier avec le Lorientais Régis Le Bris : "Je suis un amoureux du foot, donc voir la manière dont ils jouent, cette maîtrise technique, cette qualité individuelle, cette puissance, leur mobilité, la qualité à la finition, leur capacité à nous étouffer rapidement… Tout est bien fait, cette équipe travaille bien. Elle a des joueurs de qualité, un staff et un coach qui managent le tout avec beaucoup de précision. Pour nous, c’est une référence, une jauge." Beaucoup de classe de la part du coach breton, quand on sait à quel point les techniciens étrangers sont rarement accueillis avec des fleurs dans notre championnat.

Blanc : "Ils dépensent tellement d'énergie, ils attaquent à six. Chapeau ! L'OM pratique un jeu total"

Mais ce n'est pas la première fois qu'Igor Tudor suscite les félicitations des adversaires. On se souvient, par exemple, que lorsque Lens était venu gagner au Vélodrome (0-1), Franck Haise avait déjà été interpellé : "Il y a beaucoup de qualité dans cette équipe, avec de l’intensité, la capacité à avoir en même temps une maîtrise haute et à mettre beaucoup de jus dans la récupération, ce qui lui permet de jouer rapidement les transitions. Même si on a gagné ici, peu d'équipes sont capables de jouer avec autant d'intensité. Nous, on n'avait jamais vécu ça depuis le début de la saison. Tudor a raison, en jouant comme ça, ils vont gagner beaucoup de matches." Franck Haise qui partage les honneurs cette saison avec son homologue marseillais, avec un jeu et des résultats qui se ressemblent. D'ailleurs, au mois de novembre, lorsque l'OM avait battu Lyon au Vélodrome (1-0), Laurent Blanc avait vu une similarité entre les deux équipes : "Je n'ai pas vu beaucoup d'équipes qui proposent autant de jeu. Même Lens, qui joue dans la même philosophie, a souffert énormément ici. Tudor a son système et il dispose d'une palette de joueurs qui jouent le jeu. Ils dépensent tellement d'énergie, ils attaquent à six. Chapeau ! L'OM pratique un jeu total. J'ai vu personnellement leur match contre Lens, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu une intensité comme ça." Même si on en rêve, l'OM ne gagnera pas tous les matchs qui lui restent comme ça, et il faudra accepter des baisses de régime et de résultats. Mais il faudra aussi essayer de se souvenir de ce qu'ont dit les confrères d'Igor Tudor, parce que ça n'arrive pas tous les jours...