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OM-St Etienne : pourquoi la déconvenue était prévisible

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 19/09/2020 à 01:00

OM-St Etienne : pourquoi la déconvenue était prévisibleOM-St Etienne : pourquoi la déconvenue était prévisible

L'OM était loin d'avoir toutes les cartes en main pour tenir tête à Saint-Etienne jeudi soir.

La Palice aurait pu dire qu'il est plus aisé d'écrire sur le scénario d'un match une fois le résultat connu. En effet, le "on vous l'avait dit" reste la meilleure recette pour ne pas se tromper, et il est plutôt facile d'affirmer aujourd'hui que l'OM avait toutes les chances de se planter face à Saint-Etienne (0-2). Pourtant, en replantant le décor avant le coup d'envoi du match, il y avait de quoi se dire que toutes les conditions n'étaient pas réunies pour que l'OM réussisse la passe de trois que tout le monde attendait. En terme d'effectif, évidemment, avec les absences d'Amavi, Nagatomo et Benedetto. En terme de compo aussi, avec l'aventureuse expérience Balerdi à gauche et l'absence de numéro 9 au coup d'envoi, mais pas que. En effet, on a peut-être oublié dans la semaine que les Olympiens n'étaient tout simplement pas en état de jouer un nouveau match de haut niveau, quatre jours après le grand Barnum de PSG-OM.

"Il y a une déconcentration par rapport à l'objectif, qui est de plus amplifiée par l'environnement, qu'il soit proche ou médiatique"

Pourquoi ce constat ? Parce qu'il est d'abord physique. En effet, en cette période où les équipes présentent des disparités athlétiques très larges, on s'aperçoit que jouer deux matchs de haut niveau par semaine relève de l'exploit. C'est évidemment le cas pour toutes les équipes, mais il suffit de se pencher sur les dernières performances de l'OM et du PSG pour s'apercevoir que ce Classique a coûté très cher dans tous les sens du terme. On l'a vu à Metz où les stars parisiennes ont dû attendre les arrêts de jeu pour s'imposer à Metz, et donc au Vélodrome où les véloces Stéphanois ont fait à peu près ce qu'ils voulaient. Grosse fatigue physique donc, mais aussi mentale. En effet, le grand n'importe quoi du Parc et, surtout, les polémiques qui ont suivi PSG-OM ont provoqué une décharge émotionnelle pas vraiment idéale pour se replonger aussi vite dans la performance. C'est ce qu'explique au Phocéen l'ancien coach mental de l'OM, Sauveur Lombardo : "Le souci principal d'un athlète est qu'il a trop tendance à s'identifier à ce qu'il a fait et non à ce qu'il peut faire. Dans cet exemple précis, on peut dire qu'il va rester sur ce qu'il a fait au Parc des Princes. Il y a donc une déconcentration par rapport à l'objectif, qui est de plus amplifiée par l'environnement, qu'il soit proche ou médiatique. Là, on a clairement une usure émotionnelle, alors que l'athlète "idéal" ne doit pas subir ce qui lui arrive, il doit être offensif vis-à-vis de lui même. Malheureusement, on a souvent tendance à s'identifier à un résultat ou à une performance quelle qu'elle soit, ce qui fait que notre mental va se couper de nos capacités parce que l'événement surclasse tout le reste".

"Quand vous subissez un environnement, l'événement va vous pénétrer et vous empêcher de vous mettre en tension pour faire face à l'objectif"

Pour conclure, et il ne s'agit pas de trouver d'excuses à la contre-performance des olympiens face à Saint-Etienne, on peut expliquer cette incapacité à peser sur la rencontre par des batteries vides, qu'elles soient physiques ou mentales. Le résultat d'une trop grande dispersion par rapport à l'événement. "Les aspects physiques et mentaux sont toujours en interaction, explique Sauveur Lombardo. Quand vous subissez un environnement, l'événement va vous pénétrer et vous empêcher de vous mettre en tension pour faire face à l'objectif". Le relâchement normal après l'exploit de Paris, mais aussi les polémiques qui ont suivi, les réseaux sociaux, les conférences de presse, l'excès de confiance symbolisé par ce "C'est Marseille bébé" affiché en tribunes... tout cela n'a pas conduit les Olympiens vers le meilleur chemin pour être prêts face à Saint-Etienne. La Ligue 1 reste un championnat où le moindre travers physique se paye cash, et les Stéphanois nous l'ont rappelé. À méditer avant de recevoir le LOSC...