OM : se réconcilier avec le jeu et le Vélodrome

Après la débâcle contre Auxerre, les déclarations de Roberto De Zerbi ont ravivé chez les supporters olympiens de mauvais souvenirs, rappelant un certain entraîneur argentin adulé qui, du jour au lendemain, avait décidé de quitter le navire après une défaite à domicile contre Caen (0-1). "Moi, vous savez, je suis quelqu’un de vrai. Je ne suis pas fourbe. Je ne tourne pas autour du pot, je viens de la rue. J’ai dit à Medhi Benatia et à Pablo Longoria que si le problème, c’est moi, je suis prêt à lâcher mon contrat et à abandonner l’argent que je dois toucher. Si le problème, c’est moi, je suis prêt à partir et à renoncer à ce contrat", avait lancé le coach italien à chaud vendredi soir. Depuis, le calme est revenu, et c’est bien reposé que De Zerbi a repris le chemin de l’entraînement ce jeudi, accompagné des 14 joueurs à sa disposition. Ce retour au travail est essentiel pour tenter de comprendre ce qui ne fonctionne pas dans le jeu de l’équipe, notamment à domicile.

Redoutable à l'extérieur, trop fragile à domicile

Les performances contrastées de l’OM cette saison entre les matchs à domicile et ceux à l’extérieur soulèvent de nombreuses questions sur les raisons de cette dichotomie. À l’extérieur, les Olympiens affichent un visage conquérant, totalisant 15 points en six matchs (5 victoires et 1 défaite), avec une moyenne impressionnante de trois buts par match, surpassant même le PSG qui compte 14 points hors de ses bases. La dynamique offensive semble parfaitement déployée face à des équipes qui jouent davantage le jeu, laissant des espaces où la vitesse des attaquants phocéens peut s’exprimer. Cependant, au Vélodrome, le tableau est bien moins reluisant : avec seulement six buts marqués en cinq rencontres pour neuf encaissés, l’OM est à la 17e place des équipes à domicile, une statistique inquiétante pour une formation aux ambitions européennes. Face à des blocs bas, les Marseillais peinent à se montrer dangereux et la moindre erreur dans la construction se paie cash, laissant des espaces béants en défense du fait d’un bloc haut. La pression du Vélodrome semble également jouer un rôle : l’envie de bien faire se transforme parfois en une peur de mal faire, ce qui paralyse les initiatives et crée des doutes au sein de l’équipe. La question se pose alors : est-ce un problème purement mental, un manque de créativité pour déjouer des défenses regroupées, ou un mélange des deux ? Sans réponse rapide, l’OM risque de compromettre ses objectifs saisonniers, car le championnat ne se gagne pas seulement à l’extérieur, mais surtout à domicile. Pourtant Roberto De Zerbi a son idée.

 

De Zerbi donne sa version du problème 

Lors de l’entraînement ouvert aux médias ce mercredi, Roberto De Zerbi a profité de l'occasion pour clarifier son discours après le match contre Auxerre. Face aux journalistes, et sous le regard de quelques supporters présents dans le cadre du programme Peuple et Blanc, l’entraîneur italien a réaffirmé son engagement envers l’Olympique de Marseille. Il a insisté sur le fait que ses propos d’après-match avaient été mal interprétés, soulignant qu’ils visaient davantage à être transparents avec le public marseillais qu’à exprimer une quelconque résignation. Durant plus de dix minutes, De Zerbi a répondu aux questions sans esquiver, en répétant son attachement à l'OM et au Vélodrome, tout en maintenant fermement sa philosophie de jeu. Selon lui, le problème actuel au Vélodrome est d’ordre mental, et son discours doit permettre aux joueurs de se libérer, sans toutefois négliger une grande exigence. Le message de l’entraîneur et du staff est clair : la prestation contre Auxerre ne doit plus se reproduire, et chacun dans l’effectif doit redoubler d’efforts, y compris les plus talentueux. Cette rigueur s'est reflétée dans l’entraînement du jour, placé sous le signe de l’intensité. Dans chaque exercice, qu’il s’agisse de répétitions techniques, de travail physique ou d’oppositions, De Zerbi et son staff ont veillé à ce que l’engagement soit total, n'hésitant pas à rappeler à l’ordre ceux qui semblaient ralentir. Le groupe travaille sérieusement aux entraînements, mais le blocage persiste en match. Pour De Zerbi, même si les résultats à l’extérieur sont satisfaisants, le contenu des matchs reste loin de ses attentes. Il attend encore plus de ses joueurs, espérant voir bientôt la véritable identité de jeu qu’il souhaite imprimer à cette équipe marseillaise.