OM : Sampaoli va devoir faire des choix difficiles
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 17/08/2021 à 01:00
Avec un effectif fourni et un mercato qui n'est pas terminé, le coach argentin de l'OM va devoir mettre sur le banc de très bons joueurs pour équilibrer son équipe. Un vrai casse-tête à venir.
On avait eu un avant-goût lors de la première journée à Montpellier (3-2), et il s'est confirmé dimanche lors de la réception de Bordeaux au Vélodrome (2-2). L'OM ravit les amateurs de spectacle, mais propose un jeu à haut risque en termes de déséquilibre. Globalement dominante, parfois même à l'extrême, l'équipe de Jorge Sampaoli a tout pour nous régaler tout en offrant aux adversaires la possibilité de la transpercer à la perte du ballon. C'est évidemment le lot des équipes offensives, mais ces quatre buts encaissés en deux matches l'ont été trop facilement, surtout face à deux équipes qui ne font pas partie des plus grosses armadas offensives du championnat. "C'est une équipe entraînante, enthousiaste, avec énormément de qualités, explique au Phocéen un entraîneur de Ligue 1. Mais elle a aussi les défauts de ses qualités avec le risque de plonger physiquement, et surtout d'avoir des périodes de flottement lorsqu'elle se déforme. Parce que ce système de Sampaoli est surtout un schéma de départ, et il change en permanence selon les situations. Toutes les équipes le font, évidemment, mais rarement à ce point. Cela demande une grosse maîtrise tactique de la part de tous les joueurs, notamment derrière et au milieu, et une grosse concentration, ce qui est difficile en fournissant tant d'efforts". C'est ce que l'on a encore vu dimanche face aux Girondins, et c'est ce qui nous pousse à dire que ce 3-2-4-1 va sûrement évoluer dans la tête de Sampaoli, notamment face aux grosses équipes.
Sampaoli est tout sauf un entraîneur figé, on l'a vu lors de ses campagnes glorieuses avec le Chili, mais aussi lors de ses deux années au Brésil
Pourquoi envisager si tôt un changement de système ? Déjà parce que Sampaoli l'a fait partout où il est passé. L'Argentin est tout sauf un entraîneur figé, on l'a vu lors de ses campagnes glorieuses avec le Chili, mais aussi lors de ses deux années au Brésil à Santos et à l'Atlético Mineiro. Du coup, ce qu'il a vu à Montpellier et face à Bordeaux a de grandes chances de le faire réfléchir. "Le danger, ce sont ces phases de transitions lorsqu'ils attaquent et qu'ils perdent le ballon, explique le technicien marseillais Bernard Rodriguez. Sur les buts encaissés à Montpellier et face à Bordeaux, j'ai noté systématiquement un manque d'agressivité de la part des trois centraux, et dans ce système à risque, l'agressivité est primordiale. Luan Peres et Saliba sont vraiment de super joueurs, mais ils doivent se montrer plus intraitables dans les un-contre-un". Des centraux souvent sur un fil dans les duels, alors qu'ils le seraient sûrement moins s'ils étaient couverts par de vrais latéraux.
"Soit tu considères qu'Amavi est capable de faire ce que fait De la Fuente offensivement, soit tu le mets sur le banc ou en concurrence avec Luan Peres"
Cette absence de latéraux de métiers dans les compos de l'Argentin interpelle forcément. Elle s'explique évidemment à droite, puisque Lirola n'est toujours pas revenu, mais on peut s'interroger sur le cas Amavi. Le gaucher a disputé les matches de préparation et il a surtout prolongé son contrat, il peut donc s'interroger sur son statut actuel. "Dans une défense à trois comme l'entend Sampaoli, soit tu considères qu'Amavi est capable de faire ce que fait De la Fuente offensivement, soit tu le mets sur le banc ou en concurrence avec Luan Peres, explique notre interlocuteur de Ligue 1. Dans le système actuel de l'OM, en dehors des trois centraux, l'animation défensive est gérée par les deux numéros six que sont Kamara et Gueye. Pour le reste, ce ne sont que des attaquants, d'où la menace d'un déséquilibre, notamment lorsque l'OM va affronter de grosses équipes. On pourrait donc imaginer une défense à cinq avec Amavi à gauche et Lirola à droite s'il revient. Dans ce cas, l'OM aurait un problème de riche pour choisir les cinq autres joueurs de champ, d'autant que Milk va revenir. Mais pour moi, la possibilité la plus cohérente serait un 4-2-3-1 avec Milik devant, Payet en 10, deux ailiers, deux numéros six, et Amavi et Lirola dans les couloirs. De toute façon, il y aura des choix difficiles à faire avec de très bons joueurs sur le banc, mais c'est le lot de toutes les équipes ambitieuses".