OM : Sampaoli / supporters, le choc des cultures ?

C'est l'éternel débat : la pression des supporters à l'OM est-elle justifiée, ou empêche-t-elle l'équipe d'avancer ? Autant dire tout de suite que la réponse définitive ne jaillira pas en quelques lignes, mais qu'il est intéressant de se poser la question aujourd'hui et surtout, de confronter les avis. En gros, faire un point deux jours après la réunion tendue entre Pablo Longoria et les leaders de groupes et au lendemain de la réponse de Sampaoli en conférence de presse. D'un côté, des supporters (pas tous) échaudés par les derniers matchs de l'équipe et les compositions difficilement lisibles du coach. De l'autre, un Sampaoli qui leur demande de supporter les joueurs et pas de leur couper les jambes à un moment de la saison où l'objectif podium reste possible.

"Les supporters sont partie prenante du club. L’entraineur, c’est un mercenaire. Il arrive et s’en va et laisse parfois le club dans des situations compliquées"

Pour être honnête, les deux arguments se défendent. Concernant ceux des supporters, les habitués du Vélodrome et de la Commanderie connaissent la chanson et ne voient rien de surprenant à leur interventionnisme. L'histoire de l'OM s'est bâtie sur ça, pour le meilleur et pour le pire. Et ne pas l'accepter revient à nier son particularisme. C'est ce qu'expliquait mercredi sur RMC l'ancien latéral olympien Manu Amoros : "Les supporters sont partie prenante du club. Aujourd’hui, l’entraineur, c’est un mercenaire. Il arrive et s’en va, et laisse parfois le club dans des situations compliquées. Chaque fois, on demande aux supporters de soutenir l’équipe. Il n’a qu’à mettre les joueurs à leur place. Ils changent à chaque match de composition. Milik met trois buts et va sur le banc après. Comment veux-tu qu’il comprenne cette situation ? Au foot, il faut compter sur les supporters". Manu connait donc la musique, même si tout le monde n'est pas obligé de partager son goût pour les chants contestataires. Toujours est-il que son constat se défend.

"Ce n'est pas comme s'ils étaient neuvièmes ou dixièmes"

De l'autre côté, il est aussi intéressant d'écouter les avis extérieurs, disons "pragmatiques". Ceux qui mettent côte à côte le mouvement de contestation et la situation sportive de l'équipe à l'instant T. C'était le cas, toujours mercredi sur RMC, du consultant Mathieu Bodmer, dont la neutralité sur ce coup n'est pas contestable. Pour lui, la réunion de mardi, mais aussi le comportement de certains, sont loin d'être productifs. "Ils sont en train de se tuer tout seuls. J'écoute les déclarations de Milik après les matchs, c'est toujours négatif, ça va contre le groupe. Bien sûr, on peut s'interroger sur la gestion des joueurs-cadres par Sampaoli, on ne peut pas l'enlever. Mais, concernant l'intervention des supporters sur qui doit être titulaire ou pas, dans quel schéma l'équipe doit jouer... Il ne faut pas oublier que l'OM est encore en course pour une qualification en Champions league, et toujours qualifié en C4, même si on pense ce qu'on veut de cette compétition. Ce n'est pas comme s'ils étaient neuvièmes ou dixièmes". Un point de vue qui se défend aussi, et qui emboîte le pas des déclarations de Sampaoli en conférence de presse, qui lui aussi appelle à ne pas se tirer une balle dans le pied.