OM : "Sampaoli cultive une certaine forme d'instabilité"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 08/03/2022 à 07:53
Focus sur le nouveau revers des Olympiens face à Monaco, dimanche à l'Orange-Vélodrome.
Près de 60 000 supporters étaient présents dans les tribunes de l'Orange-Vélodrome dimanche soir pour assister à la défaite de l'OM face à Monaco (0-1). Un public prêt à s'enflammer et qui a finalement accompagné ce nouveau revers d'une bordée de sifflets. Rien de plus normal, devant le constat d'une équipe qui n'a pris qu'un seul point sur neuf possibles lors des trois derniers matchs. Une immense déception, semaine après semaine, sur laquelle il va falloir commencer à sérieusement se pencher. C'est le cas ce lundi avec le technicien marseillais Bernard Rodriguez, de plus en plus circonspect lui aussi devant les choix de Jorge Sampaoli.
Comment résumer ce nouveau revers à domicile ?
Bernard Rodriguez : "Pour faire simple, on voit une première mi-temps intéressante, ça pousse, ça s'engage, mais il y a cette incapacité à se créer des occasions qui transparait de plus en plus. Du coup, on a l'impression que dès que Monaco décide de jouer des coups, ça va passer. Et c'est ce qui se passe, immanquablement".
Cette incapacité de créer du danger dans le camp adverse s'explique-t-elle sur le plan tactique ?
BR : "Pas forcément, mais il y a quand même des choses à dire sur l'organisation. On annonce en début de match un 4-4-2 losange, mais c'est un 4-4-2 à plat avec Payet à gauche. Du coup, on a l'impression que Sampaoli répond à une demande populaire avec ce losange, Payet en 10 et Milik, mais ce n'est pas le cas sur le terrain. Et puis, en terme de composition, Luan Peres et Rongier en latéraux, ce n'est pas possible, rien que sur leur qualité de centres. Jouer en 4-4-2 sans véritable latéraux de métier, il faudra m'expliquer".
Comment jouer alors ?
BR : "Ce n'est évidemment pas à moi de le dire, mais il y a quand même des bases. Surtout face à un vrai 4-4-2 comme celui de Monaco. Si on aligne un 4-4-2 losange, c'est très compliqué de couvrir la largeur, alors pourquoi ne pas mettre une défense à trois ? Face à deux pointes, c'est l'idéal. Mettre une défense à trois et Payet en 10 derrière deux attaquants me semble le plus rationnel dans ce contexte, d'autant qu'avec Lirola et Kolasinac, il y a quand même de quoi occuper les couloirs".
À travers ces propos, Sampaoli est clairement visé ?
BR : "Surtout pas visé, parce que je ne me le permettrais pas, mais il y a des constats que tout le monde peut faire. Il semble accroché à ses idées et n'en démord pas et les supporters commencent à le ressentir avec la chute des résultats. Alors, on parle beaucoup du cas de Milik, mais c'est parce qu'il est emblématique de ce que l'on voit. On a tous entendu cette statistique avec 42 changements d'équipes en 51 matchs. C'est quand même parlant, non ? Pour moi, ce n'est pas jouable, podium ou pas. La base du football de haut niveau, c'est d'avoir une colonne vertébrale, et là, il n'y en a pas. À l'image du cas Milik, Sampaoli cultive une certaine forme d'instabilité et ça ne peut qu'interroger".