OM : Samir Nasri, la fierté des nôtres
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 29/09/2021 à 12:00
Samir Nasri a décidé de mettre un terme à sa carrière à l'âge de 34 ans. Retour sur la trajectoire d'un vrai minot monté au plus haut de la planète foot, et il n'y en a pas eu tant que ça...
En fin de semaine dernière, Samir Nasri (34 ans) a annoncé officiellement sa décision de raccrocher les crampons, après seize années de carrière. Pas franchement une bombe, car on se doutait bien que le Petit Prince de Marseille n'irait pas plus loin. C'était d'autant plus prévisible que l'enfant de La Gavotte venait de rejoindre l'équipe de consultants de Canal+ après une dernière tentative de relance dans le championnat belge la saison dernière. "Vincent Kompany m’a appelé pour venir à Anderlecht, expliquait Samir dimanche dans le JDD. Il y avait un côté affectif, mais également l’idée d’être joueur et aussi un peu dans le staff. Comme j’avais encore envie de m'entraîner, je m’étais dit que j’apprendrais avec lui. Ça ne s’est pas passé comme prévu. Puis le championnat a été arrêté à cause du Covid. Après, je n’avais plus forcément envie. Aucun challenge ne m’a botté. Et je ne me voyais pas revenir en France si ce n’était pas l’OM". L'OM, là où tout a commencé en 2004, et là où on prononce encore son nom avec des étoiles dans les yeux.
Quand son talentueux compère Ahmed Yahiaoui se perdra dans une gloire trop précoce, le jeune meneur de jeu se placera, lui, sur une voie royale
Il faut dire que si le centre olympien n'a jamais été réputé pour sortir des pépites européennes, Samir Nasri restera l'exception qui confirme la règle. 41 sélections en bleu qui auraient pu être bien plus nombreuses, Arsenal, Manchester City, le FC Séville, double champion de Premier League, champion d'Europe U17 avec la France, footballeur français de l'année en 2010... Un palmarès royal qui le place parmi les plus fins numéros 10 de son temps, et surtout au sommet de la hiérarchie du foot marseillais, car son nom reste un exemple pour tous les jeunes footeux de la ville. Lancé à tout juste 17 ans un soir de septembre 2004 à Sochaux, Samir est déjà loin d'être un inconnu. Et pour cause, avec les Benzema, Ben Arfa et Ménez, il s'est déjà illustré en soulevant le titre de champion d'Europe U17 en marquant le but victorieux lors de la finale. Inutile de dire que l'exploit n'est pas passé inaperçu, d'autant que les suiveurs de l'OM entendent parler depuis trois ans d'un phénomène dans les équipes de jeunes du centre de formation. D'ailleurs, Samir n'est pas seul dans ce cas, puisque son meilleur copain Ahmed Yahiaoui fait aussi partie de l'aventure et dispose d'une cote presque équivalente. Mais quand le talentueux numéro 6 se perdra dans une gloire trop précoce, le jeune meneur de jeu se placera, lui, sur une voie royale.
Au contraire d'autres pépites du centre olympien comme Mathieu Flamini ou Mehdi Benatia qui ont joué les étoiles filantes, Samir Nasri se pose en fidèle de la maison marseillaise
De plus, au contraire d'autres pépites du centre olympien comme Mathieu Flamini ou Mehdi Benatia qui ont joué les étoiles filantes, Samir Nasri se pose en fidèle de la maison marseillaise. Malgré des négociations compliquées, il y signera son premier contrat pro et l'honorera sans rechigner. Mieux, alors qu'il peut faire jouer une clause (l'arrêt Webster) et partir à moindres frais, il négocie en amont avec la direction une prolongation, qui, si elle n'était pas totalement désintéressée (Nasri et ses conseils récupéreront un tiers de l'indemnité de transfert), permettra à l'OM de récupérer un peu d'argent (Arsenal paiera 15 millions d'euros pour le récupérer). D'ailleurs, le choix de son futur club compte aussi dans la perception globale. Il se justifiait alors à l'époque : "J'échange souvent avec Eric Gerets sur le jeu et il n'y a que deux équipes en Europe où je peux prendre plus de plaisir qu'à l'OM : Barcelone et Arsenal". C'est donc à Londres, sous la houlette d'Arsène Wenger, que Samir gravira les dernières marches qui l'ont conduit au sommet du foot européen. Pas de titres majeurs avec les Gunners, mais des démonstrations chaque weekend sur les pelouses de Premier League, de beaux chocs avec Barcelone, tiens, où il se montre lui à la hauteur du milieu catalan, qui lui vaudront l'amour des fans londoniens, ainsi qu'un gros transfert chez le nouveau géant anglais de Manchester City pour 30 M€. A ce moment là, Nasri a les deux clubs de Manchester à ses pieds. Il choisi celui qui n'est pas champion pour marquer l'histoire. Ce qu'il fera dès sa première saison, avec un titre mémorable obtenu à l'ultime seconde de la dernière journée. Une émotion hors OM incroyable pour de nombreux supporters phocéens, de par le scénario mais aussi le casting du jour (Balotelli, Agüero, Djibril Cissé, Joey Barton et Taye Taïwo ont également pris part à ce mythique City-QPR). Le palmarès de Nasri va grossir avec un autre titre de champion où il est très important (2014) et une Cup (2013). Parallèlement, il enchaîne les sélections en Bleu, dont il est un habitué depuis 2007, que ce soit avec Raymond Domenech, Laurent Blanc et même Didier Deschamps, jusqu'à la double confrontation contre l'Ukraine qui le privera du Mondial 2014 au Brésil. Cet écueil le poussera d'ailleurs à annoncer sa retraite internationale.
Place au Samir Nasri consultant TV, et quand on connait sa langue bien pendue et sa passion du ballon, on s'en délecte déjà
Mais, pour en revenir à l'histoire du Petit Prince de Marseille, on retiendra évidemment les débuts d'un gamin haut comme trois pommes en 2004, brisant les reins d'adversaires qui auraient pu être son père. Ses passes décisives à la chaîne, sa langue déjà bien pendue, sa relation avec le sage Pape Diouf, et bien sûr ses 12 buts en 166 matches. Pas énorme, certes, mais personne n'oubliera ce pion inscrit en pleine lucarne lors de son dernier match en 2008 face à Strasbourg (4-3) qui enverra son club de coeur en Champions League. Comme quoi, il savait déjà soigner ses sorties. Place maintenant au Samir Nasri consultant TV, et quand on connait son sens de la répartie et son art de causer ballon, on s'en délecte déjà !