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OM : Roberto De Zerbi, le temps de l'apprentissage

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 08/10/2024 à 01:00

OM : Roberto De Zerbi, le temps de l'apprentissageOM : Roberto De Zerbi, le temps de l'apprentissage

Roberto De Zerbi, nouvel entraîneur de l'OM, est en phase d'apprentissage en Ligue 1. Ses choix tactiques sont discutés, mais il faut lui accorder du temps pour imposer sa vision et permettre à l'équipe de progresser.

Sept journées de Ligue 1, quelques belles promesses, des choix discutables, et une forme d'instabilité naissante dans les rangs de l'Olympique de Marseille. Le passage de Roberto De Zerbi sur le banc marseillais suscite déjà des réactions contrastées. Des attentes immenses pèsent sur ses épaules, notamment celles de révolutionner le jeu olympien. Mais, après moins de deux mois de compétition, il semble encore chercher la bonne formule. Faut-il s'en inquiéter ? Bien au contraire. Il est essentiel de rappeler que ce projet n'en est qu'à ses prémices.

Des principes pas encore bien assimilés

Le technicien italien, acclamé pour son audace tactique en Europe, n'est pas du genre à se plier aux conventions. Sa philosophie demande du temps pour être assimilée. De Zerbi est aussi en plein apprentissage de la Ligue 1 et de son groupe, qui lui est encore méconnu. Ses choix récents ont pu paraître contre-productifs, voire parfois déconcertants. Mais peut-on vraiment juger un coach qui découvre à la fois un championnat réputé pour sa complexité et une équipe qui n'a pas encore trouvé ses automatismes ?

Face à Lyon, De Zerbi a tenu à rappeler l'état embryonnaire de son projet : " Je ne parle pas de titre, ça ne serait pas sérieux. On est nés hier. Le PSG et Monaco sont en avance, ils jouent ensemble depuis des années. " Une déclaration qui met en lumière la distance qui sépare encore l'OM des cadors du championnat. Néanmoins, ce constat ne doit pas conduire à un fatalisme. C'est une invitation à la patience. Les prestations récentes des Phocéens ont révélé des difficultés dans l'animation offensive, mais surtout un manque de personnalité dans certains secteurs du jeu. Des joueurs semblent réciter leur partition sans véritablement s'approprier le discours de leur entraîneur. Cela ne veut pas dire que le message ne passe pas, mais qu'il n'est pas encore totalement assimilé. Le problème est moins dans le choix des hommes que dans la capacité de ceux-ci à s'émanciper des schémas pour apporter leur propre touche. 

 

De Zerbi tâtonne encore

ll est normal que De Zerbi se cherche également. Après tout, il a hérité d'un effectif façonné par d'autres mains, avec des joueurs qui doivent s'adapter à une nouvelle méthode de travail. La citation de Federico Di Francesco à nos confrères de So Foot, qui a travaillé avec lui à Sassuolo, résume bien la situation : " Sa manière de voir le foot est totalement différente de ce que j'avais connu auparavant, où j'ai eu des entraîneurs plus pragmatiques, pour qui le plus important était surtout de bien défendre. Roberto est exigeant et transparent, c'est ce qui m'a immédiatement plu. Il m'a poussé dans mes retranchements, j'avais du mal à le comprendre au début. Mais une fois que j'ai eu le déclic, alors j'ai vécu une saison formidable. " Un témoignage qui prouve qu'il faut parfois du temps, même pour des professionnels aguerris, pour appréhender la philosophie d'un coach si atypique.

Partout où il est passé, de Foggia à Brighton, Roberto De Zerbi a permis au club de grandir, d'élever ses ambitions et de franchir un cap. Et c'est peut-être ce dont a besoin l'Olympique de Marseille. Dans une Ligue 1 réputée pour son combat physique et ses systèmes défensifs, il est plus ardu d'imposer un football offensif et risqué. Mais De Zerbi n'a jamais prétendu que la route serait simple. Les exemples de ses passages précédents montrent qu'il faut de la persévérance et un environnement propice pour voir ses idées s'épanouir.

Les critiques qui pointent un manque de variété dans les approches tactiques et un entêtement à vouloir appliquer les mêmes principes, quel que soit l'adversaire, doivent aussi être nuancées. L'histoire de la saison est encore en cours d'écriture. On aimerait que la mayonnaise prenne immédiatement, que l'OM déploie ses ailes sous la houlette d'un entraîneur à la renommée grandissante. Mais le football ne fonctionne pas ainsi. La recherche d'équilibre, surtout avec un groupe renouvelé, demande du temps, des essais, et parfois des erreurs. Plutôt que de jeter la pierre à l'Italien ou de sombrer dans la sinistrose, il est temps de soutenir un projet qui vise plus haut. L'OM doit sortir de cette spirale de la recherche de résultats immédiats et accepter de construire quelque chose de plus durable. Certes, la route sera parsemée d'embûches, mais avec De Zerbi aux commandes, elle pourrait bien mener à un avenir plus radieux.