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OM : Qui est Ismaël Koné ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 30/06/2024 à 01:00

OM : Qui est Ismaël Koné ? OM : Qui est Ismaël Koné ?

Il sera le premier nouveau visage de l'effectif olympien pour la saison 2024/2025. Ismaël Koné s'engage pour cinq saisons avec l'Olympique de Marseille. Bien qu'il soit méconnu du grand public, l'international canadien est perçu comme une étoile montante du football au Canada. Pour mieux le connaître, nous avons rencontré Louis Caillol, responsable au sein du CF Montréal et de son Académie, qui a travaillé étroitement avec le nouveau Marseillais.(Entretien exclusif et complet en vidéo ci-dessus)

Slim Hanayen : Déjà, peut-être refais-nous un petit peu son arrivée à Montréal en 2021. Comment s'est passée son arrivée ?

Louis Caillol : Il avait à peine 19 ans. Ismaël est arrivé de Côte d'Ivoire, il est arrivé avec sa mère à Montréal quand il avait 7 ans. Évidemment, il a suivi un cursus assez classique, c'est-à-dire au niveau amateur, en jouant dans un club du quartier Notre-Dame-de-Grâce, un quartier populaire de Montréal. Et puis, il a tout de suite été repéré lors des détections par le réseau d'entraîneurs et scouts de l'Impact de Montréal, aujourd'hui le CF Montréal.

Malheureusement, ses résultats académiques n'étaient pas suffisamment bons pour qu'il intègre l'académie. Donc, entre-temps, il a joué à Saint-Laurent, qui est le deuxième club de Montréal. Ce n'est pas un club professionnel, mais plutôt semi-professionnel, avec une structure solide et de bonnes équipes dans la province du Québec. Ce club commence à se faire une réputation au Canada. Ce n'est qu'à partir de ses 17 ans qu'il a passé les détections pour intégrer l'équipe réserve du CF Montréal.

Il a été très vite repéré parce qu'on le connaissait déjà ; en fait, il était déjà au-dessus du lot à l'époque. Donc, il a très vite intégré le club et, dès les premiers mois, il a participé au camp de présaison des pros, qui se déroule souvent dans le sud des États-Unis, en Floride ou en Arizona. Il s'est tout de suite démarqué et a intégré les pros très rapidement, s'entraînant régulièrement, puis il a signé son premier contrat en août 2021. L'année 2021 a été un peu difficile en termes de résultats, mais il a pu gratter du temps de jeu. C'est vraiment en 2022 qu'il s'est démarqué, lorsque l'équipe de Montréal a réalisé une très grosse saison avec beaucoup de victoires à l'extérieur, battant de nombreux records du club. Il y a finalement eu un parcours en play-off intéressant, notamment un match contre Orlando qui m'a marqué, où il a survolé le match et marqué le but décisif pour nous qualifier pour les demi-finales de conférence. C'est sûr qu'il a vraiment grandi au sein de Montréal, même s'il est resté peu de temps, avec une progression assez spectaculaire basée sur un très gros potentiel.

S.H : Il est arrivé très jeune à Montréal. Comment toi, tu as jugé sa progression et son rendement dans ce club-là ? Toi qui l'as vu évoluer de ses débuts jusqu'à son départ.

L.C : C'est sûr que tout est allé très vite pour lui. Maintenant qu'il va signer à l'OM... à Montréal il a progressé de façon rapide mais logique et cohérente. Il a gagné la confiance du staff technique, notamment Wilfried Nancy, l'entraîneur français de l'Académie de Montréal à l'époque, qui est aujourd'hui à Columbus et qui a été champion en titre en MLS. Donc, si Wilfried Nancy faisait confiance à un joueur comme Ismaël Koné, ce n'est pas pour rien. Il a aussi côtoyé Laurent Ciman, qui était l'entraîneur adjoint et qui est un ancien joueur belge. Il y avait des joueurs au milieu de terrain à Montréal pour l'encadrer. Pour les gens qui connaissent un peu le foot européen, il a côtoyé notamment Victor Wanyama, qui a joué à Tottenham. Je pense qu'il a beaucoup progressé auprès de joueurs comme ça. Dans un contexte où il est chez lui, je trouve qu'il a été assez imperméable à la pression, même si la pression à Montréal n'est pas la même qu'il y aura à Marseille. Il a fait preuve de beaucoup de maturité et d'expression sur le terrain. C'est un milieu relayeur, box-to-box, avec un gros volume de jeu, mais qui a cette aisance technique, qui peut briser des lignes et être parfois spectaculaire. Son style peut correspondre à l'OM, et à Montréal, il y avait beaucoup de fierté parce que Montréal est un club qui veut promouvoir ses jeunes. Il a complètement adhéré à cette stratégie du club, et il était évident qu'il allait percer en Europe. Après, dans quel type de championnat, on ne savait pas encore, mais Watford était très intéressé et le club a fait une plus-value sur lui d'environ 7 millions de dollars, ce qui était une grosse somme pour le CF Montréal, un des plus petits budgets de la MLS.

S.H : On ne connaît pas très bien Ismaël Koné ici. On l'a vu contre l'équipe de France avec le Canada, et depuis que son nom circule du côté de l'OM, on a un peu plus suivi la Copa America et les performances canadiennes. Comment juges-tu son profil ? On a vu beaucoup de comparaisons avec Yaya Touré. Il faut rester mesuré, mais quelles sont ses qualités et dans quels domaines a-t-il des défauts ?

L.C : Ses qualités, c'est vraiment son sang-froid sur le terrain, ses capacités de leader, et il est techniquement très à l'aise avec un physique à toute épreuve, notamment en termes de volume de jeu. C'est une condition obligatoire pour performer en MLS et encore plus en Europe. Je pense qu'il avait déjà ces qualités, et après, il a encore progressé tactiquement et techniquement, car à Montréal, on a un style de jeu basé sur la possession. Il a aussi appris à jouer en transition. En Championship à Watford, il s'est également développé. Il n'a que 22 ans et une centaine de matchs en professionnel. Il a une marge de progression importante. Ce qu'il doit gagner, c'est en régularité et être encore plus décisif. Techniquement, il a les moyens de marquer plus de buts et faire plus de passes décisives. En termes de profil et de comparaison, c'est toujours compliqué. Yaya Touré, c'est peut-être un peu exagéré au même âge. Par exemple, quand on a vu Kondogbia cette année, qui est vieillissant et souvent blessé, Koné apporte une certaine vivacité et fougue que Kondogbia n'a peut-être pas. S'il fait une carrière à la Kondogbia, je serais content pour lui, car à Montréal et au Canada, c'est un des plus gros espoirs. Il y avait peu de doute qu'il n'irait pas en Europe. On savait que l'Europe était son chemin. Après, à l'OM, est-ce que ce n'est pas trop tôt ? Avec De Zerbi, je suis plutôt optimiste, car je pense qu'il peut vraiment se développer dans ce contexte.

S.H : Imaginais-tu qu'il atteindrait ce niveau-là ? Arriver dans un club de l'envergure de l'Olympique de Marseille, ce n'est pas rien. Il passe de Montréal à Watford en seconde division anglaise, puis à l'Olympique de Marseille. La marche n'est-elle pas trop haute ? Quel rôle vois-tu pour lui à l'OM ? Titulaire ou plutôt patient, avec un rôle secondaire ?

L.C : Il faudra être patient avec lui, c'est un gros changement dans sa carrière. Nouveau championnat, contrat de 5 ans, 12 millions. Il va avoir un nouveau statut à gérer. Je ne le voyais pas à l'OM, je l'aurais plutôt vu dans un club de Ligue 1 comme Rennes ou Lens, dans un climat plus serein où il pourrait se développer. L'arrivée de De Zerbi a changé beaucoup de choses. Si De Zerbi le veut absolument et l'a repéré en Championship, c'est pour une raison. Pour moi, c'est un titulaire en puissance. Sachant qu'il y a de l'incertitude au milieu de terrain à l'OM en ce moment, il a une place qui peut se libérer pour lui, mais il devra la mériter. Marseille est un environnement concurrentiel, mais il a un rôle à jouer, et si De Zerbi valide son profil, ce n'est pas pour rien. A mon avis, il va être amené à jouer beaucoup de matchs cette année et à apprendre de la Ligue 1 et de l'OM.

S.H : Tu parlais tout à l'heure de leader. C'est un peu ce qui a manqué à l'OM cette saison. Beaucoup ont noté un manque de caractère, un manque de leadership. On l'a vu avec le Canada, notamment contre la France. On le voit aussi à la Copa América avec sa sélection, il n'hésite pas à replacer ses coéquipiers, à donner de la voix, on a l'impression que c'est un peu le leader de cette sélection d'ailleurs, est-ce qu'il a toujours eu ça en lui et est-ce que tu penses qu'à l'OM il va pouvoir nous apporter ça?

L.C : Il faut voir si le contexte marseillais ne va pas l'inhiber, ou s'il va peut-être encore plus s'exprimer. C'est sûr que c'est un garçon qui pue le foot, il comprend le foot, c'est pour ça qu'il est dans le dialogue sur le terrain aussi, il replace, il a ce côté leader technique. Ça contraste un peu avec l'extérieur du terrain. C'est sûr que cet aspect-là de lui, de sa personnalité, c'est quelque chose qui peut fonctionner avec l'OM. Est-ce que dans ce nouveau contexte il va pouvoir s'exprimer pleinement dès le départ à son plein potentiel? Je ne crois pas, je pense qu'il va falloir être un peu patient au début, mais c'est un joueur qui pue le foot et qui peut très bien réussir à l'OM s'il est mis dans les bonnes conditions. C'est sûr que l'arrivée de De Zerbi me rassure beaucoup, si ça avait été avec un autre entraîneur, un autre profil, j'aurais été un peu plus inquiet. Après, je peux comprendre les craintes de la Championship, que ça nous fasse comme Ndiaye, une sorte d'échec et que sa carrière après soit un peu plombée par cet échec à Marseille. Mais connaissant Ismaël, je pense qu'il a un peu plus la tête sur les épaules, il aura peut-être un peu moins de pression que Ndiaye aussi parce qu'il y a une histoire autour de son attachement à Marseille, etc. Je pense qu'Ismaël est un peu plus déconnecté de ça.

S.H : Sur le volet un petit peu humain de ce joueur-là, parce que c'est bien de connaître le footballeur, mais on aime bien aussi connaître l'homme qui se cache derrière tout ça. Est-ce que tu peux nous en parler, puisque tu l'as côtoyé de près à Montréal?

L.C : Ismaël, ou Isma pour ceux qui le connaissent le mieux, c'est un garçon très attachant, il sait d'où il vient, il a des valeurs inculquées par sa mère, c'est un garçon qui a la tête sur les épaules. Il paraît de l'extérieur comme ça nonchalant, mais il a toujours été comme ça, nonchalant. Il peut dégager peut-être une certaine, pas arrogance, mais une confiance en soi, notamment qui se voit sur le terrain et des fois qui peut être un peu frustrante dans son jeu, mais c'est comme ça qu'il est. Mais il ne va jamais s'enflammer. Je pense qu'il va avoir beaucoup de fierté de signer à Marseille. Et surtout, lui, il joue pour sa mère. Il joue parce qu'il aime le foot. Et sa mère, pour lui, ça représente beaucoup. Je ne serais pas surpris d'ailleurs que sa mère l'accompagne à Marseille. Même s'il a déjà vécu sans elle, parce qu'il a fait des essais en Belgique. Il a joué avec Bologne, qui est le club partenaire de Montréal. Donc il a été loin d'elle, mais même à Watford il était seul. Après, Marseille, ville francophone, peut-être que sa mère le rejoindrait. Ça faciliterait peut-être son acclimatation, mais je sais qu'il a déjà vécu sans elle. En tout cas, il fait tout pour rendre la pareille à sa mère qui a fait beaucoup de sacrifices pour lui, et notamment lui faciliter une retraite pour sa maman le plus rapidement possible. Je pense aussi que signer ce contrat-là, ça va le libérer d'un poids par rapport à sa mère, il va pouvoir s'exprimer via le foot. C'est pour montrer le garçon qu'il est après, il a 22 ans, il est jeune, je pense aussi qu'il va profiter de Marseille, comme n'importe quel jeune le ferait, même si dans un cadre le plus professionnel possible, évidemment, mais c'est un garçon attachant, il ne faut pas s'arrêter à sa nonchalance de départ qui, comme ça, pourrait peut-être frustrer certaines personnes, c'est comme ça qu'il est, mais c'est un garçon très attachant et je pense que notamment avec les supporters ou avec la presse, ça va très bien se passer.

S.H : Comment on perçoit son transfert à l'Olympique de Marseille du côté du Canada? 

L.C : En tant qu'un des plus grands espoirs au Canada et au Québec et à Montréal. Forcément il y a beaucoup d'attente et beaucoup d'excitation de le voir dans un club aussi médiatique que Marseille. C'est sûr qu'à Watford, c'est le Championship mais c'était plus discret, là il va vraiment avoir une visibilité médiatique forte, puis sachant que c'est un des leaders de l'équipe canadienne, donc les gens sont plutôt excités et impatients de voir ce que ça va donner. Contents pour lui, contents pour le Canada qui est capable de sortir des joueurs et les amener dans des gros championnats européens, dans des clubs à pression. Son profil va inspirer des jeunes à Montréal et au Québec, sachant qu'il y a beaucoup d'immigration au Canada, de vagues d'immigration de différents coins du monde, notamment un peu comme en France, Maghreb, Afrique noire. Tout ça mélangé, c'est sûr que ça va pouvoir inspirer beaucoup de gens, de jeunes qui voudraient faire la même chose. C'est à l'image du Canada et son soccer, le football qui se développe en vue de la Coupe du Monde 2026. C'est sûr que ça va être une vitrine pour son pays. Il en a conscience, il sait qu'il représente aussi quelque chose là-dessus, mais il garde les pieds sur terre. Je ne le vois pas être submergé. C'est sûr que face à la critique, où il va y avoir plus de critiques qu'en sélection ou qu'à Montréal ou à Watford, qui sont des environnements un peu plus cléments, là c'est sûr que quand viendront les matchs, il va falloir que lui-même soit patient avec lui-même, que le club soit patient, que nous on soit patients aussi avec lui, mais il a tout pour s'épanouir à Marseille et être vraiment un joueur très intéressant sur lequel on pourra peut-être faire une plus-value très importante.

S.H : C'est vrai que sur ce côté-là, c'est presque déjà une idole au Canada et pour la nouvelle génération. Est ce qu'il ne va pas avoir un peu trop de pression d'endosser ce rôle-là, celui d'icône, ou d'inspiration de la nouvelle génération au Canada et de cette vague de progression du football au Canada.

L.C : C'est sûr que c'est quelque chose qui va être nouveau pour lui. Moi je le trouve assez détaché de ça. Je pense qu'il est très terre à terre, il va être vraiment sur le "je prends du plaisir à jouer au foot, je fais ça pour ma mère". Évidemment il aura conscience de son rôle d'ambassadeur. Comment il va gérer cette nouvelle réputation, ce nouveau statut? Pour l'instant j'ai l'impression que même avec l'équipe canadienne, alors qu'il a commencé très tôt en Coupes du Monde, là il y a la Copa America, je trouve qu'il n'a pas l'air impacté par ça. C'est sûr que là ça va être un autre niveau d'intensité, de visibilité. Comment sa personnalité qui est comme ça, paraît attachante, un peu discrète, va s'exprimer. En tout cas sur le terrain il montre qu'il est différent d'en dehors et qu'il a vraiment une personnalité puisqu'il a ce côté leader technique et cette science du foot. Je ne suis pas très inquiet mais je suis quand même curieux de voir ce que ça va donner dans l'environnement marseillais. Parce que l'environnement marseillais, soit il te transcende, soit il peut te faire descendre très bas. Ça dépend des joueurs et des personnalités, des climats, du contexte. Lui, je pense que s'il est bien accompagné, notamment avec De Zerbi, et que le club le soutient bien, je demanderais un peu de patience, s'il vous plaît, amis marseillais, supporters, au début en tout cas, mais il y aura des matchs à mon avis où il va beaucoup nous impressionner. Là où il faut qu'il progresse, c'est sur la constance de ses performances, en fait. Même si en Championship, il a été régulier, il a beaucoup beaucoup joué, il courait 15 kilomètres par match, et après, il faut prendre en compte qu'il a eu 4 entraîneurs différents à Watford, donc il a à chaque fois joué titulaire. C'est la preuve qu'il était quand même l'un des cadres. Il n'a que 22 ans et une centaine de matchs en professionnel à chaque fois on le rappelle, mais c'est important quoi.

S.H : Tu me disais en plus en off que tu étais très excité de voir le mariage De Zerbi - Koné, tu penses que vraiment ça peut marcher, ça peut le propulser vers des sphères encore plus hautes?

L.C : Ah oui c'est sûr, on aurait gardé Jean-Louis Gasset, et je n'ai rien contre lui, qui nous a rendu service. C'est sûr que je pense qu'Ismaël Koné n'aurait pas pu s'exprimer ou en tout cas progresser de la même façon. Moi je pense qu'il est vraiment De Zerbi compatible, et je pense que si De Zerbi l'a vu en Championship, même s'il finit 14ème avec Watford parce qu'ils ont eu une saison difficile, mais il était au-dessus du lot. Moi c'est ça qui m'incite à l'optimisme parce que je pense que c'est aussi ça qui a poussé Ismaël dans sa réflexion à signer à l'OM. Évidemment il y a la popularité de l'OM, le gros contrat, la Ligue 1, la visibilité, mais aussi je pense que le projet qu'on lui a vendu sur trois ans. Il sait qu'il a encore du temps pour se développer et justement pour trouver sa place complète à l'OM. C'est ça qui m'incite à l'optimisme. Si ça avait été un autre coach, j'aurais été un peu plus sceptique, je me serais dit est-ce que c'est pas trop tôt pour Ismaël etc. Voilà, moi je pense qu'avec De Zerbi ça peut fonctionner et il faut que la mayonnaise prenne maintenant.

S.H : Il y aura aussi des départs avec la sélection à gérer qui vont peut-être aussi parfois le fatiguer. Le fait qu'on ait qu'un match par semaine ça peut être aussi bénéfique pour lui et sa progression à l'OM ?

L.C : Oui c'est sûr, c'est sûr que là pas de Coupe d'Europe ça va aider en termes de récupération parce que souvent les voyages, il va devoir revenir au Canada, faire des camps d'entraînement puis après aller jouer des matchs en Amérique centrale, parfois dans des circonstances un peu spéciales avec la CONCACAF qui peuvent être un peu particulières. On a vu avec Jonathan David à Lille, parfois il revenait fatigué, émoussé. Là c'est sûr qu'en plus il ne va pas être sur le banc. Donc c'est sûr que ça va lui donner un temps de jeu supplémentaire, mais qui va être un peu au détriment de l'OM. Après l'absence de Coupe d'Europe va aider, mais c'est sûr que les matchs de retour de sélection, il va peut-être être un peu plus fatigué que d'autres et surtout qu'il ne connaît pas encore ça, même s'il a fait un peu avec Watford, donc il commence à s'habituer je pense au décalage horaire. Jonathan David et certains gars en sélection qui ont de l'expérience ont déjà dû l'aider et je pense qu'avec les préparateurs physiques de l'OM, etc., ils vont essayer de réduire cet impact. Mais on a vu que même les joueurs les mieux préparés, comme Chancel Mbemba ou d'autres, sont quand même forcément impactés par ces voyages, ou retour de sélection. Mais avec l'absence de Coupe d'Europe, ça va être un peu plus facile.

S.H : En tout cas, si on résume un peu, t'es plutôt optimiste sur l'avenir de Koné à l'OM?

L.C : Après je suis un peu subjectif, parce que moi je l'ai côtoyé, et je lui souhaite de réussir. En tant que Marseillais, Montréalais d'adoption, on est très fiers de ce transfert. Je suis très heureux pour lui personnellement et j'espère que ça va fonctionner. Après, il y a toujours l'incertitude du football, à Marseille encore plus. Je lui souhaite en tout cas que s'il réussit à Marseille, que ça le propulse ailleurs. Ou si ça ne se passe pas bien, que ce ne soit pas non plus un échec total, et qu'il puisse quand même rebondir ailleurs. Mais au vu du contexte dans lequel il arrive, et de son potentiel, il n'a rien à perdre. Il y a tout pour que ça se passe bien. Après c'est à lui maintenant de prendre le ballon par les pieds, et puis d'aller nous faire soulever le Vélodrome.

S.H : Tu sens déjà au Canada qu'on analyse encore un peu plus ses prestations sur cette Copa América , qu'il est un peu plus scruté? Il est un peu plus attendu?

L.C : C'est sûr parce que maintenant il fait partie des cadres, c'est l'un des plus gros joueurs, il joue en Europe, il a ce statut maintenant. Au Canada, on n'a pas eu de joueur comme ça depuis longtemps, surtout au Québec. Je pense que ça va être le quatrième Canadien qui va jouer en Ligue 1. C'est le premier Canadien qui joue à l'Olympique de Marseille. Je pense que Jonathan David a été un bel exemple, qui a réussi en Europe, en Belgique d'abord et puis ensuite en Ligue 1. Là il fait le grand saut tout de suite, on va voir. Mais c'est sûr que la Ligue 1 c'est un championnat pour lui en termes de rythme par rapport à son intensité et puis techniquement il pourra sortir du lot. West Ham et la Roma étaient sur lui, ce n'est pas rien, ce sont quand même de gros clubs. Donc je pense que l'OM a réalisé un bon coup et même les spécialistes le disent. Après c'est à lui maintenant et avec De Zerbi de voir comment ça va prendre.

S.H : Qu'est-ce qui a fait qu'il a signé à l'OM plutôt que dans d'autres clubs? Il était annoncé à Everton, à West Ham, à la Roma. Il a finalement choisi l'OM pour De Zerbi, vraiment, ou il y a autre chose aussi?

L.C : Alors ça je ne suis pas dans sa tête auprès de son agent etc., mais je pense que Longoria et Benatia et peut-être De Zerbi ont tout de suite ciblé son profil sachant qu'ils connaissent bien leur milieu. Si De Zerbi a évoqué le nom avec Pablo Longoria et Mehdi Benatia, je pense qu'ils ont vite accroché sur le profil. Après, qu'est-ce qui l'a fait choisir l'OM? Je pense qu'à Watford, ils savaient que ça allait être compliqué, sachant la situation sportive et que le Championship, même s'il avait progressé, ça allait être compliqué d'aller chercher une montée en Premier League. Et puis quand Marseille te contacte, c'est sûr que pour un contrat de 5 ans en plus, j'imagine sûrement une augmentation de salaire, vu l'importance de sa situation familiale par rapport à sa mère, je pense que c'était quelque chose d'important. Il s'est dit aussi que c'est une vie francophone, ma mère pourrait venir me voir régulièrement aussi, je pense sans doute, il a dû se dire ça. Et puis évidemment Marseille pour ce que ça représente, le club français champion d'Europe avec la seule étoile, le Vélodrome, l'ambiance marseillaise. Lui il veut jouer dans de grands stades, il veut quand même faire une grosse carrière, il veut se développer en Europe. C'est sûr que face à West Ham et la Roma, je ne sais pas où sont allées les discussions avec ces clubs-là. Mais connaissant un petit peu Ismaël, je pense que Marseille avait sa préférence pour cette ambiance chaude et il sent qu'il va peut-être plus progresser à Marseille que dans les autres clubs. Mais aussi De Zerbi, je pense que si De Zerbi l'a appelé, il lui a vraiment fait du charme à l'italienne, on va dire, avec des arguments techniques de foot et notamment pour lui dire comment il veut le faire jouer, comment il veut le faire progresser. Je pense que ça a joué en plus sur sa venue. Je ne le vois pas être impacté par son transfert, par le montant. Voilà, il va avoir une adaptation, c'est sûr, c'est un gros changement dans sa carrière, mais pour moi, il a les épaules solides.