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Autour de l'OM

OM : quand Villas-Boas fait du Mourinho

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 07/11/2020 à 12:00

OM : quand Villas-Boas fait du MourinhoOM : quand Villas-Boas fait du Mourinho

Le coach olympien a changé de ligne de communication en mettant en avant les efforts de son équipe en Ligue 1. Les résultats lui donnent raison.

Rarement un technicien de Ligue 1 avait fait l'unanimité à ce point, chez ses propres supporters comme avec l'ensemble des suiveurs du championnat. Une bouffée d'oxygène dans un monde de méfiance et de langue de bois systématiques. Ça, c'était avant. C'était la saison dernière, lorsque le technicien portugais relançait un OM à terre quelques mois plus tôt et enchantait les conférences de presse par son sourire et l'intérêt suscité par chacune de ses déclarations. Quelques mois plus tard, ses sorties restent toujours aussi tranchantes, mais la chaleur et le sourire ont disparu, remplacés par un agacement de plus en plus palpable. Fallait pas l'énerver AVB, au risque de découvrir une facette de sa personnalité qu'il nous avait bien cachée. Reste à savoir si les questions posées sont bien les seules à l'origine de cet énervement.

L'échec retentissant en C1, avec toutes les statistiques gênantes qui l'accompagnent, occupe aujourd'hui toute l'actualité du club

Il faut d'abord resituer le contexte, celui d'une équipe coupée depuis le début de saison en deux, voire en trois au gré des degrés de forme individuels. Une équipe incapable pour le moment de donner toute sa dimension, que ce soit en Ligue 1 ou en Champions League. C'est d'ailleurs cette compétition qui semble plomber André Villas-Boas et son éternelle bonne humeur. L'incapacité de ses joueurs à exister lors des trois premiers matches est un vrai coup dur pour lui, en terme collectif comme individuel. Il faut dire qu'en signant à l'OM, puis en décidant d'y rester cet été, le Portugais ne comptait pas se faire un nom en Ligue 1, car il n'avait pas besoin de ça. C'est cette C1 qui devait le replacer au centre du jeu, tout comme le club d'ailleurs, et cet échec retentissant, avec toutes les statistiques gênantes qui l'accompagnent, occupe aujourd'hui toute l'actualité du club, compétition-reine oblige. Au point de renvoyer au second plan la présence de l'OM dans le haut du tableau de la Ligue 1.

AVB adopte la stratégie du seul contre tous. Seul avec ses joueurs face aux déçus, ou aux "décevants" comme il les nomme

Ne soyons pas naïfs. Villas-Boas n'a pas besoin de nos yeux pour constater le niveau de son équipe, y compris sur la scène nationale où elle continue d'exister. Il a simplement changé son fusil d'épaule en commentant les chiffres et rien que les chiffres et en adoptant la stratégie du seul contre tous. Seul avec ses joueurs face aux déçus, ou aux "décevants" comme il les nomme. Ceci dit, il est difficile de lui donner tort sur ce point, et puisqu'on lui rabâche à longueur de journée les statistiques de la C1, il nous renvoie à celles de la Ligue 1 où l'OM se porte effectivement plutôt bien. Très bien, même, puisqu'avec 18 points et un match en retard sur la concurrence après cette courte victoire à Strasbourg (1-0), les Olympiens font mieux que la saison précédente, celle où on voyait tout en rose. "On est très satisfait, c'est une victoire très importante pour nous, deux jours seulement après le match à Porto. On enchaine avec une nouvelle à l'extérieur, on continue le travail en championnat, on a 18 points avec un match en retard, soit 5 de plus que la saison dernière", déclarait-il aux "décevants" après le match. Une manière de pointer l'incohérence de ses détracteurs, même s'il se garde bien d'étendre la discussion au jeu.

Il y a du José Mourinho dans les récentes sorties de Villas-Boas, quand l'élève emprunte naturellement la ligne défensive (et offensive) de son maître

Le point de vue se défend, tout comme celui d'un certain Didier Deschamps lorsque le monde entier lui opposait le contenu produit par l'équipe de France dans une Coupe du Monde qui trône désormais sur sa cheminée. Mais il n'est pas nécessaire de remonter jusqu'au sélectionneur français pour comparer l'autodéfense d'AVB, puisque l'un de ses compatriotes l'illustre à merveille. En effet, il y a du José Mourinho dans les récentes sorties de Villas-Boas. Le Special One inspire celui que la presse anglaise a surnommé le Special Two, parce qu'on parle ici d'un maître et son disciple, et parce que ce dernier emprunte naturellement la ligne défensive (et offensive) du premier. Fini les échanges complices et constructifs en salle de presse. Désormais, chacun à sa place et on fera les comptes à la fin. Comme il le dit si bien, AVB n'est pas Guardiola et l'OM n'est pas le Barça ni la Juve. Ce n'est pas exactement ce que l'on réclamait, mais si l'OM termine une nouvelle fois sur le podium, beaucoup pourraient s'en contenter. Et ce serait tant pis pour le spectacle...