OM : plus de 20 jours sans jouer, c'est grave ?

Il y a plus de dix jours, le vendredi 6 novembre, l'OM disputait son dernier match à ce jour avec la victoire 1-0 à Strasbourg. Depuis, les hommes de Villas-Boas sont en trêve internationale et ils vont certainement y rester plus longtemps que prévu, après l'annonce du report d'OM-Nice, qui devait se jouer samedi. Ce seront donc 22 jours de trêve pour les Olympiens, puisqu'il faudra attendre mercredi prochain pour retrouver la compétition avec la réception de Porto en Champions League. Un arrêt bien plus long que prévu dont on se demande quelles conséquences il pourrait avoir sur l'état de forme de l'OM. Le Phocéen a posé la question au préparateur physique marseillais Arnaud Chabert. Interview :

Quelles sont les conséquences d'un arrêt aussi prolongé en plein milieu du mois de novembre pour l'OM ?

Arnaud Chabert : "Cela aurait été problématique si l'OM avait été dans une bonne dynamique. Là, je dirais plutôt que c'est le contraire, notamment en terme d'état physique. Avec cet enchaînement des matches tous les trois jours et les résultats difficiles en Champions League, ce break est même assez positif. Villas-Boas et son staff vont ainsi pouvoir remettre certains joueurs à niveau, mais aussi décharger l'émotion négative par rapport aux résultats et aux contenus de certains matches. Autant, la première trêve était mal tombée avec le report des matches dû au Covid, autant celle-ci me semble assez bienvenue compte tenu du contexte".

Vu le niveau physique de l'équipe, peut-on imaginer les Olympiens rattraper ce qui n'a pas été fait cet été ?

AC : "Oui, on peut imaginer une deuxième préparation, surtout avec les disparités physiques que l'on a pu constater. Encore une fois, je pense que les cas de Covid ont joué sur l'état physique de ces joueurs, ne serait-ce que par les arrêts forcés dus à l'isolement. Et puis il y a d'autres disparités qui viennent peut-être du fait que certains n'ont pas assez bossé lors des séances. C'est donc une bonne occasion de remettre tout le monde à niveau en augmentant l'intensité des entraînements, tout en aérant un peu les têtes en laissant par exemple deux jours de repos ce weekend si le match face à Nice est reporté. On peut imaginer du travail intense, avec de grosses séances de cardio et de musculation, chose que l'on ne peut pas faire en jouant tous les trois jours".

En revanche, comparé à d'autres équipes européennes, l'OM s'en tire plutôt bien avec très peu de blessures. Comment l'expliquer ?

AC : "Il y a deux façons de le voir. Soit ils bossent très bien en matière de prévention et c'est une bonne chose, soit ils mettent moins d'intensité que les autres. Dans ce cas, si on en fait moins, on a moins de chances de se blesser. Mais je pense que le staff gère plutôt bien ce paramètre, on l'a vu la saison dernière".

Enfin, peut-on imaginer des programmes individualisés au vu de l'état de forme de certains, comme Payet ?

AC : "Bien sûr, c'est même conseillé. Personnellement, je prendrais le temps pour faire ces remises à niveau individuelles, faire du rab après les séances, quitte à raccourcir un peu les entraînements collectifs. C'est vraiment la bonne occasion pour corriger ça".